Ghaza : Un demi-million de Palestiniens au bord de la famine !
La situation humanitaire à Ghaza atteint aujourd’hui des proportions dramatiques. Selon le Programme alimentaire mondial des Nations Unies, un demi-million de Palestiniens se trouvent désormais au bord de la famine dans l’enclaveassiégée depuis près de deux ans.
L’agence onusienne tire la sonnette d’alarme en précisant que l’aide humanitaire actuellement acheminée ne représente que 47% de l’objectif quotidien nécessaire pour répondre aux besoins fondamentaux de la population. Cette insuffisance chronique paralyse les opérations de distribution alimentaire, compromet la fourniture de repas chauds et empêche le fonctionnement normal des boulangeries que le PAM soutient habituellement. La seule solution viable, selon l’organisation, demeure l’établissement d’un cessez-le-feu durable permettant d’accroître significativement l’acheminement de l’aide humanitaire. Cette famine sciemment provoquée trouve ses racines dans le blocus hermétique imposé par les forces d’occupation israéliennes. Depuis le 2 mars dernier, tous les points de passage ont été fermés, empêchant l’entrée de la majorité des aides alimentaires et médicales dans l’enclave palestinienne. Cette stratégie d’étranglement économique et humanitaire produit des effets dévastateurs sur une population civile déjà éprouvée par des mois de bombardements intensifs et de génocide savamment programmé.
L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine a documenté les conséquences dramatiques de cette politique. La malnutrition chez les enfants de moins de cinq ans a doublé entre mars et juin, révélant l’impact particulièrement cruel de cette situation sur les plus vulnérables. Ces chiffres traduisent une réalité atroce où des milliers d’enfants palestiniens voient leur développement compromis par des carences nutritionnelles sévères. Amnesty International va plus loin dans son analyse, dénonçant une « campagne de famine délibérée » menée par l’entité sioniste. L’organisation de défense des droits humains, après avoir mené des entretiens avec dix-neuf Palestiniens vivant dans des camps de déplacés et deux membres du personnel médical, affirme que cette stratégie vise à détruire « systématiquement la santé, le bien-être et le tissu social » à Ghaza. Pour l’ONG, il ne s’agit pas d’une conséquence malheureuse des opérations militaires, mais bien du « résultat intentionnel de plans et de politiques » conçus pour « infliger délibérément aux Palestiniens de Ghaza des conditions de vie calculées pour entraîner leur destruction physique ». Cette accusation s’inscrit dans la continuité des déclarations d’Amnesty International qui avait déjà dénoncé en avril dernier un « génocide en direct » perpétré par les autorités d’occupation israéliennes. L’ONGconsidère cette campagne de famine comme partie intégrante d’une politique génocidaire plus large visant la population palestinienne de Ghaza.
Les chiffres du bilan humain continuent leur escalade tragique. Les autorités sanitaires palestiniennes rapportent que 62.004 Palestiniens ont été tués et 156.230 blessés depuis le début de l’offensive israélienne le 7 octobre 2023. Au cours des dernières vingt-quatre heures seulement, 27 corps et 281 blessés sont arrivés dans les hôpitaux de Ghaza, témoignant de la poursuite ininterrompue des violences. Depuis la reprise intensive des hostilités le 18 mars dernier, 10.460 Palestiniens ont perdu la vie et 44.189 autres ont été blessés. La dimension particulièrement révoltante de cette tragédie réside dans le fait que même l’aide humanitaire devient une cible. Les autorités sanitaires palestiniennes dénombrent 263 martyrs, dont 112 enfants, tués lors d’attaques visant spécifiquement les civils qui attendaient l’aide humanitaire. Cette tactique transforme l’acte même de survie en risque mortel, illustrant la cruauté systématique d’une stratégie visant à briser la résistance par la terreur et la privation. Ghaza, territoire entièrement dépendant de l’aide extérieure, fait aujourd’hui face à une « famine généralisée » selon les termes de l’ONU, qui appelle à « inonder » l’enclave d’aide humanitaire. Cette urgence absolue se heurte pourtant à l’inflexibilité d’un blocus conçu pour affamer une population entière. La communauté internationale se trouve ainsi confrontée à ses responsabilités face à une tragédie humanitaire qui défie la conscience collective et interpelle sur l’efficacité des mécanismes internationaux de protection des populations civiles.
Lyes Saïdi