D’importantes infrastructures inaugurées dans le bassin d’Illizi : L’Algérie consolide ses capacités gazières
Le ministre d’État, ministre de l’Énergie et des Mines et des Énergies renouvelables, a inauguré hier le complexe de traitement de gaz d’Aïn Tsila dans le bassin d’Illizi lequel constitue une réalisation majeure dans le développement des capacités gazières nationales. Cette installation ultramoderne se compose de deux trains de traitement avec une capacité globale exceptionnelle atteignant 12 millions de mètres cubes par jour de gaz naturel.
Le ministre d’État, ministre de l’Énergie et des Mines et des Énergies renouvelables, Mohamed Arkab, a inauguré mercredi plusieurs installations stratégiques sur le site gazier de Tin Fouye Tabankort dans la wilaya d’Illizi, marquant un nouveau jalon dans l’expansion des capacités de production énergétique du pays. Ces réalisations concrétisent l’ambitieux plan quinquennal algérien visant à porter la production gazière annuelle de 137 à 200 milliards de mètres cubes d’ici 2029. Accompagné du président-directeur général de Sonatrach, Rachid Hachichi, et de cadres du secteur, le ministre a procédé à l’inauguration de plusieurs infrastructures majeures qui s’inscrivent dans la stratégie nationale tracée conformément aux instructions du président Abdelmadjid Tebboune d’augmenter les exportations à 100 milliards de mètres cubes par an. Cette visite de travail et d’inspection illustre la montée en puissance de l’amont gazier algérien, intervenant dans un contexte d’attractivité retrouvée auprès des majors pétrolières internationales après une décennie de relatif attentisme.
Le ministre a s’est rendu à la direction régionale de production de Tin Fouye Tabankort, relevant de l’activité exploration-production, où il a assisté à un exposé technique détaillé sur la gestion des gisements, leur développement et le déroulement des opérations de production du champ. Ce complexe, considéré comme l’un des axes stratégiques du système de production national d’hydrocarbures, déploie des infrastructures impressionnantes comprenant 23 centres de séparation, 4 centres de stockage et d’expédition, une unité de traitement des gaz associés, une centrale électrique, deux centres de production et d’injection d’eau, ainsi que d’autres installations vitales.
Avec une capacité de production atteignant 54 000 barils par jour de pétrole brut et 5,2 millions de mètres cubes quotidiens de gaz associé, dont 2,4 millions de mètres cubes destinés à l’exportation, ce complexe illustre parfaitement l’ambition algérienne de maximiser la valorisation de ses ressources énergétiques. L’unité de traitement des gaz associés du champ TFT, qui fait l’objet d’une maintenance périodique triennale pour garantir sa disponibilité opérationnelle optimale, affiche une capacité journalière de traitement de 4,4 millions de mètres cubes de gaz. Point d’orgue de cette visite, l’inauguration du complexe de traitement de gaz (CPF) d’Aïn Tsila dans le bassin d’Illizi constitue une réalisation majeure dans le développement des capacités gazières nationales. Cette installation ultramoderne se compose de deux trains de traitement avec une capacité globale exceptionnelle atteignant 12 millions de mètres cubes par jour de gaz naturel, 1 800 tonnes quotidiennes de condensats et 1 600 tonnes par jour de gaz de pétrole liquéfié (GPL).
Le complexe intègre également une unité de production électrique d’une puissance de 125 mégawatts et un réseau de canalisations s’étendant sur 355 kilomètres, démontrant l’approche intégrée et holistique adoptée par l’Algérie dans le développement de ses projets énergétiques stratégiques. Parallèlement à cette inauguration industrielle majeure, le ministre a procédé à l’ouverture de la nouvelle base de vie d’Aïn Tsila, d’une capacité d’hébergement de 220 travailleurs. Cette infrastructure sociale, réalisée par l’Entreprise nationale de génie civil et de bâtiment (filiale de Sonatrach), témoigne de l’attention portée aux conditions de vie des personnels dans ces zones reculées du territoire national.au début de la visite le ministre a procédé à l’inauguration de la nouvelle base de vie destinée aux travailleurs de la direction régionale d’Aïn Aménas, relevant de l’activité transport par canalisations. Cette infrastructure moderne, d’une capacité d’accueil de 126 travailleurs, comprend des chambres de résidence, un restaurant, des espaces de loisirs et des installations de service réalisées selon les normes internationales en vigueur, garantissant une amélioration substantielle des conditions de séjour et de confort des employés.
Dans le même contexte, le ministre a pris connaissance de l’activité de l’entreprise Naftal dans la wilaya d’Illizi, à travers un exposé sur ses installations qui comprennent cinq stations-service et deux centres aéronautiques. Cette infrastructure joue un rôle crucial dans l’approvisionnement du marché local en gazole, essence sans plomb et sirghaz, contribuant ainsi à répondre à la demande croissante en produits pétroliers dans la wilaya. La tournée ministérielle s’est achevée par l’inauguration de l’aéroport de Tin Fouye Tabankort dans la wilaya d’Illizi, infrastructure qui constitue un ajout qualitatif significatif à l’écosystème énergétique et logistique de la région.
Ces inaugurations prennent tout leur sens dans le contexte des objectifs fixés par les autorités algériennes. Comme l’avait révélé le ministre Mohamed Arkab en mai 2024, l’Algérie ambitionne de porter sa production annuelle de gaz naturel de 137 milliards de mètres cubes actuellement à environ 200 milliards de mètres cubes au cours des cinq prochaines années.
Cette stratégie d’investissement tracée par Sonatrach vise à répondre à un double impératif : couvrir la demande nationale croissante et augmenter substantiellement les volumes destinés à l’exportation. Cette montée en capacité s’appuie sur la nouvelle loi sur les hydrocarbures qui a permis d’attirer les géants mondiaux lors du premier appel d’offres finalisé en juin dernier. Sur les six zones proposées, cinq ont été attribuées à diverses compagnies, incluant Sinopec (Chine), TotalEnergies (France), Eni (Italie) et QatarEnergy, générant des investissements minimums de 936 millions de dollars.
Parallèlement aux appels d’offres, l’Algérie mène des négociations bilatérales directes avec les majors énergétiques. Occidental Petroleum, qui envisageait de se retirer en 2019, a renforcé ses investissements et considère désormais le pays comme un actif stratégique à long terme. Eni a consolidé sa position avec un contrat de 1,35 milliard de dollars avec Sonatrach en 2025, tandis qu’ExxonMobil et Chevron mènent des discussions de haut niveau.
Ces réalisations concrétisent la vision stratégique algérienne de consolidation de sa position de fournisseur énergétique fiable, particulièrement vers l’Europe, tout en modernisant ses infrastructures de production dans une logique de développement durable et d’optimisation maximale des ressources nationales.
Samira Ghrib