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Investissements : Le recours à la main d’œuvre étrangère plafonné à 10%

La nouvelle loi sur l’investissement prévoit plusieurs nouvelles mesures pour faciliter les investissements étrangers en Algérie, dont la création d’un guichet unique, a affirmé hier le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar. Dans l’entretien qu’il a accordé à l’Agence officielle, le ministre affirmé que «la nouvelle loi sur l’investissement est en cours d’examen au niveau du Gouvernement ». «Elle prévoit la création d’un guichet unique pour les grands investissements et les investissements comptant des étrangers, et ce pour une prise en charge rapide et efficace de ces projets», a-t-il expliqué. Pour le ministre, la création du guichet unique porte dans ses dimensions «la promotion de l’Algérie en tant qu’importante destination d’investissement au niveau mondial». «Il aura un rôle prospectif pour définir les domaines à fort potentiel en matière d’investissement», a-t-il souligné, avant de revenir sur les avantages prévus dans ce nouveau texte. En ce sens, Zeghdar a évoqué «la redéfinition du concept de l’investissement en vue de pallier les lacunes observées dans la loi sur l’investissement en vigueur», en plus de la révision de plusieurs procédures entrant dans le cadre des facilitations accordées à l’acte d’investissement. Il s’agit, selon le ministre, «de l’octroi de larges prérogatives aux représentants des administrations auprès des guichets uniques d’investissement relevant de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI), au niveau des wilayas». À ce titre, le ministre cite «les prérogatives conférées pour l’octroi d’avantages d’exploitation du guichet unique local». Le ministre de l’Industrie fera savoir que «la nouvelle loi prévoit aussi la réorganisation de l’ANDI afin de redynamiser et de renforcer son rôle». La nouvelle loi s’ajoute, explique Zeghdar, à la mise en place d’un réseau d’évaluation et de normalisation des avantages accordés aux projets d’investissement qui représentent une importance particulière à l’économie nationale. Ce réseau définit les prérogatives suivant l’ensemble de normes déjà indiquées et projette l’octroi de meilleurs avantages au projet dans la mesure où celui-ci présente une valeur ajoutée à l’économie nationale. Ce n’est pas tout. La nouvelle loi fixe également l’emploi de la main-d’œuvre étrangère en la plafonnant à un seuil ne dépassant pas le taux de 10%, encourage le recrutement par les investisseurs étrangers de la main-d’œuvre locale, notamment celles ne nécessitant pas de compétences particulières. Le ministre a cité les exemples d’investissements-recrutement local retenus dans plusieurs pays du monde». «Le recrutement d’employés étrangers, à l’entrée en exploitation du projet, est fixé à 10% au maximum de l’ensemble des postes créés dans le cadre de l’investissement», a affirmé le ministre, soulignant «la possibilité de porter ce pourcentage à 15% du nombre total de postes créés en cas d’absence de compétences requises au niveau local».  «Une fois approuvé par le Gouvernement, le nouveau texte sera présenté au Conseil des ministres puis aux deux chambres du Parlement », a affirmé le ministre. 

Audit des groupes industriels

Le premier responsable du secteur de l’industrie a également annoncé le lancement d’un audit global dans tous les groupes sous tutelle afin d’y évaluer la gouvernance et le niveau de performance.  Le ministre a rappelé qu’un rapport élaboré par les ministères de l’Industrie et des Finances avaient été transmis au Premier ministère pour examen, portant sur les lacunes relevées en matière de gouvernance et de performance des gestionnaires ainsi que les solutions proposés. A ce propos, des mécanismes pour l’amélioration de la gouvernance des entreprises ont été mis en place dont la conclusion de contrats de performance adaptés aux spécificités de chaque groupe industriel ou holding en plus de l’élaboration d’un règlement intérieur pour le conseil d’administration et d’un code de déontologie pour les membres de ces conseils. A une question sur la possibilité de consacrer des financements supplémentaires pour certaines unités industrielles publiques, M. Zeghdar a affirmé que « le Gouvernement £uvre à l’accompagnement des entreprises via une approche purement économique ». Ainsi, « tous les établissements sont appelés à s’adapter à la nouvelle situation économique en vue d’assurer leur pérennité tout en contribuant à la création de la richesse et de la valeur ajoutée », ajoute le ministre.   En pratique, le ministère de l’Industrie a mis en place un groupe de travail chargé d’étudier minutieusement le situation et l’état de chaque entreprise ou unité économique industrielle séparément, afin de proposer des solutions pour les relancer en élaborant une feuille de route qui comprend des délais pour toutes les mesures et les procédures à prendre. Au total, 51 entreprises et unités industrielles publiques à l’arrêt, ont été dénombrés, selon M. Zeghdar, qui a indiqué que ce nombre a diminué car certains d’entre elles ont pu reprendre leur activité, en attendant le décollage du reste des entreprises. Quant aux entreprises en grandes difficultés, leur nombre est estimé à 30, selon les chiffres présentés par le ministre.

Salim Abdenour

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