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Participation de la RASD au TICAD 9 : Une nouvelle gifle pour le Makhzen

Malgré ses manœuvres diplomatiques acharnées, le royaume chérifien a échoué à empêcher la participation officielle de la République arabe sahraouie démocratique et a vu les participants rejeter massivement ses tentatives de manipulation du communiqué final.

Le Maroc a essuyé un nouveau camouflet retentissant mercredi lors de la 9e Conférence internationale de Tokyo pour le développement de l’Afrique (TICAD 9) qui s’est ouverte mercredi à Yokohama, au Japon. Malgré ses manœuvres diplomatiques acharnées, le royaume chérifien a échoué à empêcher la participation officielle de la République arabe sahraouie démocratique et a vu les participants rejeter massivement ses tentatives de manipulation du communiqué final. Une débâcle qui confirme l’isolement croissant du Makhzen sur la scène internationale et la reconnaissance indéfectible de la légitimité sahraouie. Le ministre des Affaires étrangères sahraoui, Mohamed Yeslem Beissat, n’a pas mâché ses mots en qualifiant de « revers majeur » l’humiliation subie par le Maroc lors de cette conférence de haut niveau. « Le Makhzen a tenté à maintes reprises de faire supprimer une clause de la Déclaration de Yokohama concernant le partenariat entre le Japon et les États membres de l’Union africaine », a-t-il révélé dans une déclaration exclusive. « Il s’est acharné à faire retirer l’expression ‘États membres’ qui apparaît plusieurs fois dans le texte, mais il s’est heurté à l’opposition ferme de la majorité des participants qui ont maintenu cette formulation dans le communiqué final. » Cette victoire diplomatique prend une dimension symbolique particulière quand on sait que la République sahraouie participe à cette conférence avec une délégation de très haut niveau conduite par le Premier ministre Bouchraya Hammoudi Bayoun, représentant le président Brahim Ghali. Une présence qui témoigne de l’engagement indéfectible de la RASD dans ses obligations envers les activités de l’Union africaine avec les partenaires internationaux et qui constitue un démenti cinglant aux prétentions marocaines d’exclusion.

Le chef de la diplomatie sahraouie a souligné que cet épisode représente « un échec cuisant des manœuvres visant à porter atteinte aux droits de la République sahraouie en tant que membre fondateur de l’Union africaine » et « un rejet catégorique des idées saugrenues défendues par le Maroc concernant la marginalisation de l’Union continentale ». Des propos qui résonnent comme un camouflet pour un royaume qui multiplie les pressions et les chantages financiers pour tenter d’effacer la réalité sahraouie de la carte diplomatique africaine.

Une protection rapprochée pour la délégation sahraouie

La leçon retenue par les autorités japonaises des précédents incidents causés par la brutalité marocaine constitue un autre aspect remarquable de cette conférence. Le ministre Beissat a rappelé qu’il y a un an, lors du conseil ministériel préparatoire au sommet, « la délégation marocaine avait agressé son homologue sahraouie dans un moment immortalisé par toute la presse internationale ». Face à ces antécédents de violence inacceptables, Tokyo a pris ses dispositions. « Les autorités japonaises n’ont laissé aujourd’hui aucune chance à la délégation marocaine et ont fourni une protection rapprochée à la délégation sahraouie ainsi qu’au panneau portant le nom de la République arabe sahraouie, si bien que les Marocains n’ont pas pu et ne pourront pas le dérober malgré leurs tentatives », a-t-il précisé avec satisfaction. Cette mise sous surveillance de la délégation marocaine témoigne de la réputation sulfureuse qu’elle s’est forgée sur la scène internationale. Le représentant adjoint de la République sahraouie en Éthiopie et auprès de l’Union africaine, Maa El Ainin Lekhal, a confirmé que « l’occupation marocaine a tenté par tous les moyens d’entraver cette participation, mais la clarté de vision de l’Union africaine et sa détermination à respecter les décisions relatives aux partenariats l’en ont empêché ». Il a insisté sur le fait que l’organisation continentale « refuse de se soumettre aux dikats, comme elle rejette toutes les tentatives visant à exclure les États fondateurs et membres de ces réunions ».

Cette participation sahraouie « prouve une fois de plus que la République sahraouie est une réalité continentale et internationale irréversible, un fait établi en vertu de la vérité historique et de la force juridique, et que le Maroc doit apprendre à coexister et à interagir avec elle », a martelé Lekhal, enfonçant le clou d’une légitimité que quarante-neuf ans d’occupation n’ont pu ébranler.

L’échec marocain à Yokohama s’inscrit dans une série de revers diplomatiques qui révèlent les limites de sa stratégie d’achat de consciences et de chantage financier. Après avoir échoué à exclure la RASD de l’Union africaine malgré une politique systématique de corruption et d’intimidation, le Makhzen se trouve confronté à chaque occasion internationale au même dilemme : comment gérer une « épine sahraouie » qui refuse de disparaître et qui lui inflige régulièrement des humiliations publiques.

L’incident de l’année passée au Japon, où un « diplomate » marocain avait tenté de voler la plaque d’identification de la République sahraouie à son représentant, reste gravé dans les mémoires comme l’illustration parfaite de la politique de voyoucratie qui est devenue la marque de fabrique de la diplomatie du Makhzen. Un comportement qui avait déjà conduit le royaume à boycotter les travaux de la conférence de Tunis en 2022, lorsque le président tunisien Kaïs Saïed avait reçu son homologue sahraoui Brahim Ghali, provoquant une crise diplomatique dont les répercussions perdurent encore aujourd’hui. Ces échecs répétés illustrent l’impasse dans laquelle s’enlise la diplomatie marocaine, prise au piège de ses propres contradictions et de son refus obstiné de la réalité sahraouie, une réalité qui s’impose désormais comme une évidence incontournable sur tous les forums internationaux.

Salim Amokrane

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