Monde

Famine à Ghaza : Appel urgent à un cessez-le-feu

Les Nations Unies ont officiellement déclaré vendredi l’état de famine dans la bande de Ghaza.

Selon le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), plus d’un demi-million de Palestiniens dans le gouvernorat de Ghaza affrontent désormais des conditions « catastrophiques », le niveau de détresse alimentaire le plus élevé de l’échelle internationale. Les trois seuils critiques définissant la famine ont été franchis : au moins 20% des foyers font face à un manque extrême de nourriture, plus de 30% des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë, et au moins deux personnes sur 10.000 meurent quotidiennement de faim. Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA, a lancé un appel urgent, soulignant que « des mois d’avertissements sont restés lettre morte » et que cette famine résulte directement de « l’interdiction de la nourriture et d’autres produits de première nécessité pendant des mois ». Cependant, il maintient un espoir, affirmant que « la propagation de la famine peut encore être contrôlée par un cessez-le-feu et en permettant aux organisations humanitaires de faire leur travail ».

Tom Fletcher, responsable de la Coordination des affaires humanitaires des Nations Unies, n’a pas mâché ses mots en désignant clairement les autorités israéliennes comme responsables de cette tragédie. « C’est une famine que nous aurions pu éviter si on nous l’avait permis », a-t-il déclaré, dénonçant l’accumulation de nourriture aux frontières « en raison de l’obstruction systématique d’Israël ». Il a qualifié cette situation de « famine en 2025, suivie par des drones et les technologies militaires les plus avancées dans l’histoire » qui « va et doit nous hanter tous ». Jean-Martin Bauer, directeur de l’analyse de la sécurité alimentaire au Programme alimentaire mondial (PAM), a appelé à « une action urgente », expliquant que la famine représente « une privation alimentaire extrême, une malnutrition aiguë généralisée et des décès dus à la faim ». Cette déclaration intervient dans un contexte où l’IPC prévoit une extension de la famine vers deux autres gouvernorats du centre et du sud de Ghaza d’ici fin septembre, menaçant ainsi un million d’habitants supplémentaires.

Parallèlement à cette crise alimentaire, l’agression israélienne continue de faire des ravages quotidiens. Samedi matin, quatorze Palestiniens, dont six enfants et un nourrisson, ont été tués lors du bombardement de tentes abritant des déplacés à Khan Younès. Ces attaques s’ajoutent à un bilan déjà catastrophique : selon les autorités sanitaires palestiniennes, 62.622 martyrs et 157.673 blessés ont été recensés depuis le début de l’agression en octobre 2023, avec une majorité de femmes et d’enfants parmi les victimes.

La situation est d’autant plus tragique que cette famine survient malgré les efforts des organisations humanitaires internationales. L’UNRWA elle-même a été entravée dans ses opérations de secours, contribuant involontairement à cette crise alimentaire. Les bombardements sionistes répétés  contre les points de distribution d’aide humanitaire illustrent l’utilisation délibérée de la famine comme arme de guerre, avec un bilan de 2.076 martyrs et 15.308 blessés parmi les Palestiniens qui tentaient simplement de récupérer de l’aide alimentaire. Comme l’a souligné Lazzarini, « il est temps de faire preuve de volonté politique ».

Lyes Saïdi

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *