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Intelligence artificielle et dessalement d’eau de mer : Deux réseaux thématiques de recherche créés

Dans le cadre de la modernisation de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, deux réseaux thématiques de recherche dans des domaines cruciaux pour son développement économique et technologique ont été créés. Ces initiatives, officialisées par deux arrêtés ministériels du 21 juillet 2025, témoignent de la volonté du pays d’adapter son système de recherche aux défis du 21ème siècle et de positionner ses universités et centres de recherche sur des créneaux d’avenir.

Le premier réseau, baptisé DZAIR, se consacre entièrement au domaine de l’intelligence artificielle, secteur stratégique qui révolutionne aujourd’hui tous les pans de l’économie mondiale. Cette création intervient à un moment où les nations du monde entier rivalisent d’initiatives pour ne pas rater le train de cette révolution technologique. L’arrêté ministériel précise qu’il est créé « auprès de l’agence thématique de recherche en sciences et technologie un réseau thématique de recherche dans le domaine de l’intelligence artificielle (DZAIR) », soulignant ainsi l’importance accordée à cette discipline émergente.

Parallèlement, le second réseau, dénommé RADEAU, cible un enjeu vital pour l’Algérie : le dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres. Dans un pays où la question hydrique constitue un défi majeur, cette initiative revêt une importance particulière. L’arrêté stipule qu’il est créé « un réseau thématique de recherche dans le domaine de dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres (RADEAU) ».

Ces deux créations s’appuient sur un cadre réglementaire solide, établi par le décret exécutif n° 19-233 du 13 août 2019 qui fixe « les conditions et modalités de création des réseaux thématiques de recherche ». L’intelligence artificielle, domaine d’intervention du réseau DZAIR, représente aujourd’hui l’un des secteurs les plus dynamiques de l’innovation mondiale. De l’automatisation industrielle à la médecine de précision, en passant par l’agriculture intelligente et les transports autonomes, l’IA transforme progressivement tous les secteurs d’activité. En créant ce réseau, l’Algérie entend développer ses propres capacités dans ce domaine, former une nouvelle génération de chercheurs et d’ingénieurs spécialisés, et contribuer à l’émergence d’un écosystème technologique national capable de rivaliser sur la scène internationale.

Le choix du dessalement comme second axe prioritaire traduit une approche pragmatique des défis nationaux. Avec ses 1200 kilomètres de côtes méditerranéennes et des ressources en eau douce limitées, l’Algérie dispose d’un potentiel considérable pour développer des technologies de pointe dans ce domaine. Le réseau RADEAU devrait permettre de mutualiser les efforts de recherche, d’optimiser les technologies existantes et d’innover dans des solutions plus efficaces et moins énergivores. L’organisation institutionnelle de ces réseaux reflète une volonté de rationalisation et d’efficacité. Les deux arrêtés précisent que « l’agence thématique de recherche en sciences et technologie, est l’établissement de domiciliation du réseau thématique », garantissant ainsi une coordination centralisée et une meilleure allocation des ressources. Les missions de ces réseaux sont définies par référence à l’article 5 du décret exécutif de 2019, qui établit un cadre d’action précis pour les réseaux thématiques. La création simultanée de ces deux réseaux illustre la stratégie globale de modernisation de l’enseignement supérieur algérien. Cette démarche s’inscrit dans une logique de diversification économique qui vise à réduire la dépendance aux hydrocarbures en développant une économie de la connaissance. L’intelligence artificielle et les technologies de l’eau représentent deux piliers essentiels de cette transition, offrant des perspectives d’innovation, d’emplois qualifiés et de rayonnement scientifique international.

L’impact de ces nouvelles structures devrait se mesurer à plusieurs niveaux : renforcement de la coopération inter-universitaire, développement de partenariats internationaux, formation de ressources humaines hautement qualifiées, et transfert technologique vers le secteur économique. Ces réseaux constituent également un levier pour attirer les chercheurs algériens établis à l’étranger et encourager le retour des compétences nationales. Cette initiative témoigne d’une vision prospective de l’université algérienne, qui ne se contente plus de dispenser un enseignement traditionnel mais s’engage résolument dans la recherche appliquée et l’innovation technologique. En concentrant les efforts sur des domaines d’avenir, l’Algérie affirme son ambition de devenir un acteur régional de référence dans les secteurs de haute technologie, marquant ainsi une étape importante dans la modernisation de son système d’enseignement supérieur et de recherche.

Lyna Larbi

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