Culture

Festival culturel national du Costume traditionnel : « Le caftan est profondément ancré dans notre histoire »

Le septième Festival culturel national du Costume traditionnel s’est ouvert samedi à Alger sous la présidence du ministre de la Culture et des Arts, Zouhir Ballalou, mobilisant concepteurs et artisans de 14 wilayas jusqu’au 2 septembre dans une démonstration éclatante de la richesse patrimoniale algérienne et de la volonté de la préserver face aux tentatives d’appropriation culturelle. L’événement, organisé au Centre des Arts et de la Culture du Palais des Raïs (Bastion 23), se veut comme rempart contre la dilution identitaire, réunissant modélistes, chercheurs et artisans dans une démarche de sauvegarde et de transmission des savoir-faire ancestraux. Cette septième édition s’inscrit dans une politique gouvernementale volontariste de consolidation de la souveraineté culturelle nationale. Le ministre a d’emblée souligné que le caftan algérien figure parmi les « costumes traditionnels authentiques profondément ancrés dans l’histoire », soulignant que cette édition connaîtra « une grande participation de concepteurs, de modélistes et de chercheurs, ce qui confirme l’importance du travail académique dans l’historiographie du caftan algérien et d’autres éléments des costumes traditionnels nationaux ». Cette approche scientifique répond à une nécessité stratégique de documentation et d’authentification face aux appropriations abusives observées ces dernières années. Le chef du département ministériel a particulièrement insisté sur « l’intérêt que porte l’État à la protection, la préservation et la valorisation du patrimoine culturel national matériel et immatériel », évoquant les « efforts déployés par son département pour classer de nouveaux éléments patrimoniaux et divers costumes traditionnels algériens au niveau international ».

L’Algérie blinde son patrimoine

Ces initiatives de classement UNESCO constituent un blindage juridique international contre les tentatives de récupération patrimoniale, positionnant l’Algérie comme gardienne légitime de ses traditions séculaires. Ballalou a également mis l’accent sur ces « éléments qui mettent en lumière l’identité algérienne et le patrimoine culturel ancestral », rappelant la dimension géopolitique de ces questions patrimoniales dans un monde où la culture devient un enjeu de soft power. La commissaire du festival, Faïza Riyach, a renchéri en soulignant l’importance de faire connaître l’authenticité du caftan algérien et d’encourager la formation à sa confection, sa couture et sa broderie, considérant que sa préservation constitue « l’essence même du maintien de l’identité nationale ». Cette dimension pédagogique s’est concrétisée par l’inauguration d’une exposition académique présentant des modèles et des pièces de musée rares, témoignant de l’ancienneté du patrimoine algérien à travers les différentes époques historiques. Un défilé de mode spécialement consacré au caftan algérien sous ses multiples déclinaisons a illustré la continuité créative de cette tradition, tandis que des modélistes et artisans ont été honorés pour leurs efforts dans la préservation et la transmission des compétences artistiques. L’annonce du concours « Caftan Challenge 2025 », destiné aux jeunes concepteurs-designers, vise à encourager la création d’un modèle algérien innovant avec une touche contemporaine, réconciliant tradition et modernité. Le festival accueillera également le deuxième Forum national sur les efforts des institutions étatiques dans la protection du patrimoine culturel, significativement intitulé « Notre souveraineté culturelle, un engagement global et une responsabilité partagée », au Centre national de recherches préhistoriques. Une journée d’étude consacrée à l’histoire du caftan algérien à l’ère du renouveau et aux mécanismes de sa sauvegarde complètera ce dispositif académique, accompagnée d’ateliers de formation ouverts aux étudiants de l’Institut d’Archéologie de l’Université d’Alger 2 et de l’École Supérieure de Restauration des Biens Culturels de Tipaza, garantissant ainsi la transmission intergénérationnelle de ces compétences patrimoniales essentielles.

Mohand Seghir

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