La diaspora au service du développement national
Plus de 2.500 candidatures dont 500 issues de la diaspora pour créer un Conseil d’expertises nationales dans l’industrie automobile : ce chiffre révélé samedi par le Premier ministre par intérim Sifi Ghrieb témoigne de l’engouement des compétences algériennes établies à l’étranger pour contribuer au développement économique national.
« Dans le cadre des fonctions que j’occupais à la tête du ministère de l’Industrie, nous avons lancé, en août dernier, un avis d’appel à manifestation d’intérêt pour la mise en place d’un Conseil des experts séniors dans la construction des véhicules et la fabrication de pièces de rechange. Le recensement des différentes candidatures que nous avons reçu est d’environ 2.500, dont 500 candidats issus de la diaspora algérienne », a déclaré Sifi Ghrieb lors d’une cérémonie organisée en l’honneur des représentants de la communauté nationale participant à l’IATF 2025. Ce Conseil aura pour mission de « tracer et de proposer la feuille de route et la stratégie de l’État algérien en matière de construction des véhicules et la fabrication de pièces de rechange ». Un premier travail préparatoire a déjà été mené en collaboration avec les institutions étatiques, les opérateurs économiques et les constructeurs désireux d’instaurer une véritable industrie automobile en Algérie. Cette démarche collaborative a abouti à « l’élaboration d’un projet de référentiel national de l’intégration dans ce domaine », composé de sept livrables stratégiques. Le référentiel englobe notamment « les grandes lignes directrices de l’intégration », « la cartographie nationale qui comporte toutes les compétences humaines et matériels au niveau local » et « les normes et les méthodes d’homologation exigées par les constructeurs ». La recherche et le développement des compétences humaines, considérées comme la partie « soft » de cette intégration, figurent également parmi les finalités tracées, Ghrieb insistant sur le rôle central de la diaspora algérienne dans cette dynamique. « Nous avons lancé un premier appel à manifestation d’intérêt et nous avons eu un premier recensement, mais je relance, à travers vous, un deuxième appel pour toute compétence algérienne » capable de participer à cette révolution industrielle, a-t-il souligné. L’industrie automobile constitue un projet pilote destiné à servir de modèle pour d’autres secteurs stratégiques tels que la téléphonie, l’électroménager et toute activité industrielle susceptible de réduire la dépendance aux importations. Après avoir souligné la nécessité de « concentrer les efforts nationaux sur les métiers sensibles et à forte valeur ajoutée, là où l’Algérie dépense, actuellement, le plus de devises », le Premier ministre par intérim a annoncé la création d’un réseau national d’appropriation et de transfert technologique, réitérant l’appel à la diaspora pour y adhérer pleinement.
Cette mobilisation des compétences s’appuie sur une participation remarquable de la diaspora aux différents panels de discussion organisés dans le cadre de cette journée spéciale. « L’apport de la communauté algérienne à travers le partage de précieuses informations avec leurs frères africains sur les expériences réussies menées par des membres de la diaspora dans divers domaines, notamment économique » a particulièrement enrichi les débats. Ces échanges ont mis en lumière de nombreux projets initiés par des compétences algériennes, notamment dans le domaine des start-up, dont « plus de 15% ont été créées grâce au savoir-faire de nos compatriotes établis à l’étranger ».
La « présence significative et diversifiée » de la diaspora algérienne à cet événement, rassemblant des représentants de différentes catégories socioprofessionnelles venus des quatre coins du monde, illustre « l’attention particulière que les hautes autorités du pays accordent à leurs concitoyens établis à l’étranger ». Cette présence témoigne également de « l’attachement indéfectible à la mère patrie, une spécificité transmise de génération en génération, traduisant la solidité de ce lien enraciné dans l’histoire ».
Préserver la dignité des Algériens de l’étranger
L’organisation par l’Algérie d’une journée des diasporas africaines « ne découle pas seulement de ses traditions ancestrales, qui placent la promotion de l’action africaine commune et l’intégration continentale au cœur des priorités de sa diplomatie, mais procède aussi de l’intérêt accordé par l’État à la communauté nationale à l’étranger », a expliqué Ghrieb. Cette attention particulière s’inscrit dans la « vision ambitieuse » du président Abdelmadjid Tebboune, qui a consacré son 51e engagement à la « Protection de la communauté nationale à l’étranger et promotion de la participation de la diaspora au renouveau national ». La Constitution de 2020 a « expressément consacré la place de la diaspora dans le tissu social, historique et institutionnel de l’État algérien », donnant lieu à « des décisions importantes et des mesures concrètes visant à améliorer la qualité des services consulaires, à assurer la protection nécessaire à nos concitoyens et à mettre en place différents mécanismes pour répondre à leurs préoccupations ». « Nos représentations diplomatiques et consulaires sont mobilisées au service de nos ressortissants, car la dignité des citoyens algériens à l’étranger, qui fait partie intégrante de la dignité de l’Algérie, doit toujours être préservée et protégée », avait souligné le président de la République lors de ses rencontres avec la communauté à l’occasion de ses visites officielles à l’étranger.
Salim Amokrane