Le groupe fait une percée au Kenya : Sonatrach se déploie en Afrique de l’Est
Sonatrach franchit une étape décisive dans son expansion continentale avec la signature lundi d’un protocole d’entente stratégique avec la Compagnie nationale kényane de pétrole (NOC), ouvrant la voie à l’approvisionnement du marché kényan en gaz de pétrole liquéfié et produits pétroliers.
Cette alliance, scellée au siège de la Direction générale du groupe algérien en marge de la 4e édition de la Foire commerciale intra-africaine (IATF) à Alger, marque l’entrée officielle du géant énergétique nationale sur le marché est-africain, consolidant ainsi sa position d’acteur majeur du secteur énergétique continental. La cérémonie de signature, présidée par le PDG de Sonatrach Rachid Hachichi et son homologue de la NOC Leparan Ole Morintat, s’est déroulée en présence de l’ambassadeur du Kenya en Algérie et de responsables d’entreprises nationales. Cet accord s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du mémorandum d’entente signé entre les gouvernements algérien et kényan pour renforcer la coopération bilatérale dans les domaines du pétrole, du gaz et de l’énergie. Il constitue une nouvelle étape dans le partenariat énergétique entre les deux pays, reflétant l’ambition de Sonatrach d’élargir ses activités à l’échelle continentale.
M. Hachichi a détaillé la portée de cet accord qui « établit un cadre pratique de coopération entre les deux parties, à travers l’échange d’expertises et la réalisation de projets conjoints dans le domaine de l’exploration et de la production d’hydrocarbures, ainsi que l’approvisionnement du marché kényan en GPL et en produits pétroliers ». L’accord prévoit également une étude de faisabilité pour la création d’une plateforme commerciale dédiée au GPL, aux produits pétroliers, aux lubrifiants et aux produits pétrochimiques, en sus du développement de l’usage du GPL comme carburant automobile et pour l’usage domestique. Des programmes de formation spécialisée au profit des cadres de la compagnie kényane, supervisés par Sonatrach, complètent ce partenariat stratégique.
Le dirigeant de Sonatrach s’est félicité de cet accord qui « profitera aussi bien à l’Algérie qu’au Kenya », réaffirmant « l’engagement du groupe en faveur des principes de coopération et de promotion de partenariats fructueux au service des objectifs de développement durable en Afrique ». Cette expansion vers l’Afrique de l’Est intervient dans un contexte de diversification géographique ambitieuse du groupe national, qui cherche à valoriser son expertise technique et sa capacité de production sur de nouveaux marchés continentaux prometteurs. Cette offensive commerciale de Sonatrach en Afrique de l’Est s’appuie sur une expertise reconnue en exploration-production et des capacités technologiques qui positionnent l’Algérie comme un partenaire technique de premier plan pour le continent. Le Kenya, qui dispose d’un potentiel géologique encore largement inexploré, particulièrement dans ses bassins sédimentaires côtiers et terrestres, représente une opportunité majeure pour Sonatrach d’exporter son savoir-faire en matière de recherche d’hydrocarbures. Pour rappel, le PDG de la Sonatrach a reçu la veille une la présidente du conseil d’administration et directrice générale de l’Entreprise nationale d’hydrocarbures (ENH) du Mozambique, Ludovina Bernardo, lors de laquelle les deux parties ont mis l’accent sur la solidité des relations entre les deux entreprises et examiné de nouvelles opportunités de partenariat dans les domaines de l’exploration et de la production.
Contrats de 60 milliards de dinars
Parallèlement à cette percée internationale, Sonatrach renforce ses infrastructures nationales avec la signature simultanée de trois contrats d’une valeur globale de 60 milliards de dinars portant sur le développement des infrastructures de l’activité de transport par canalisation. Cette double dynamique, nationale et continentale, témoigne de la stratégie intégrée du groupe qui mise sur la consolidation de son outil de production domestique tout en s’ouvrant sur les marchés africains. Les contrats, signés avec l’entreprise Cosider canalisations, l’Entreprise nationale de canalisations (ENAC), la société algérienne « Maghreb Pipe Industries » et les entreprises « SARPI » et « GCB », s’inscrivent « dans le cadre de l’appui à l’outil national de production et de la promotion du contenu local ».
Samira Ghrib