Économie

L’OPEP célèbre ses 65 ans : Un rôle central dans la stabilité du marché énergétique

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a célébré vendredi son 65ème anniversaire en tant qu’« acteur incontournable » de la stabilité du marché de l’énergie mondial, selon son secrétaire général Haitham Al Ghais, qui souligne la « large reconnaissance » dont jouit l’organisation au sein de la communauté énergétique internationale. Dans une contribution publiée sur le site officiel de l’OPEP, le dirigeant revient sur l’héritage historique de cette institution fondée en septembre 1960 à Baghdad et sur ses perspectives d’avenir dans un contexte énergétique en mutation. Créée lors de la conférence historique de Baghdad du 10 au 14 septembre 1960 par cinq membres fondateurs que sont l’Iran, l’Irak, le Koweït, l’Arabie saoudite et le Venezuela, l’OPEP a été conçue pour affirmer la souveraineté de ces nations sur leurs ressources pétrolières. « L’objectif principal de l’Organisation était l’unification des politiques pétrolières des pays membres et la détermination des meilleurs moyens de sauvegarder les intérêts des pays membres individuellement et collectivement », rappelle Al Ghais en citant la première résolution adoptée lors de cette rencontre fondatrice.

L’organisation compte aujourd’hui 12 pays membres et « a gagné en stature pour devenir un acteur incontournable dans le domaine de l’énergie ». Cette crédibilité a été particulièrement renforcée fin 2016 avec l’adoption de la Déclaration de coopération lors du sommet d’Alger, donnant naissance au groupe OPEP+ qui rassemble l’organisation avec plusieurs producteurs non-OPEP. « Ce groupe a joué un rôle central pour aider l’industrie pétrolière et l’économie mondiale à surmonter les énormes répercussions de la pandémie de COVID-19 », souligne Al Ghais. L’importance économique de l’OPEP dans la stabilisation des marchés pétroliers mondiaux se traduit par des chiffres impressionnants. Le dirigeant cite notamment deux études de 2021 qui évaluent la valeur annuelle des capacités de réserve de l’OPEP pour l’économie mondiale à 193,1 milliards de dollars en 2019, tandis qu’une autre recherche de l’Oxford Institute for Energy Studies estime à 185 milliards de dollars le coût des pénuries d’approvisionnement en l’absence de ces capacités de réserve, particulièrement celles de l’Arabie saoudite.

Concernant les perspectives d’avenir, Al Ghais réaffirme la centralité du pétrole dans l’économie mondiale en s’appuyant sur les dernières projections de l’organisation. « Le pétrole restera essentiel à l’avenir, le dernier Rapport sur les perspectives mondiales du pétrole 2025 de l’OPEP prévoyant une hausse de la demande pétrolière à environ 123 millions de barils par jour d’ici 2050 », indique-t-il. Cette expansion s’explique par la croissance démographique et économique mondiale, notamment dans les pays en développement où « des milliards de personnes continuent d’être touchées par la pauvreté énergétique ». Le secrétaire général insiste sur l’approche équilibrée que prône l’OPEP face aux défis énergétiques contemporains. « Il est essentiel d’examiner comment cette croissance peut être réalisée de manière durable par toutes les diverses énergies, en équilibrant les besoins des populations en matière de bien-être social, d’économie et d’environnement », explique-t-il, prônant « une approche incluant toutes les énergies, toutes les technologies et tous les peuples ». Al Ghais rappelle également l’engagement historique de l’OPEP dans le dialogue international, notant que l’organisation « a participé à toutes les conférences sur le climat depuis leur création il y a plus de trente ans et continuera à le faire ». Cette participation s’inscrit dans la démarche de l’organisation de développer des dialogues énergétiques internationaux avec les grands consommateurs, les producteurs non-OPEP et autres acteurs industriels.

Face aux prédictions récurrentes sur le déclin du pétrole, le secrétaire général adopte une position mesurée mais confiante. « Bien que l’avenir ne soit jamais facile à prédire, l’histoire de l’OPEP et la demande croissante d’énergie et de pétrole suggèrent que toute affirmation sur l’importance décroissante de l’Organisation, ou toute prédiction de pic pétrolier dans les décennies à venir, devrait être prise avec prudence », conclut-il. Pour Al Ghais, « la vision unificatrice et les objectifs fondamentaux de l’OPEP de 1960 ont guidé l’Organisation au cours des six dernières décennies et demie, prouvant leur caractère intemporel et servant de fondation stable ».

Samira Ghrib

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *