Tebboune donne ses orientations au nouveau Gouvernement : « L’Algérie n’est pas gouvernée par l’austérité ! »
Le président de la République a tenu dimanche son premier Conseil des ministres avec un nouveau Gouvernement. L’occasion de donner ses orientations au nouvel Exécutif, avec une action résolument orientée vers la consolidation des acquis sociaux et la prise en charge des préoccupations des citoyens.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a affirmé dimanche lors du premier conseil des ministre de l’année sociale que « l’Algérie n’est pas gérée par l’austérité mais par la gestion intelligente ». Cette prise de position ferme du chef de l’État qui a présidé son premier conseil des ministres avec un nouveau gouvernement intervient à un moment où de nombreux pays adoptent des mesures d’austérité pour faire face aux défis économiques, soulignant ainsi les marges de manœuvre dont dispose l’Algérie et réaffirmant le caractère social de l’État algérien. Le président de la République, commandant suprême des forces armées et ministre de la Défense nationale, « a présidé aujourd’hui une réunion du conseil des ministres, au cours de laquelle il a d’abord souhaité la bienvenue au nouveau gouvernement en lui souhaitant le succès dans ses nobles missions », selon le communiqué de la présidence. Tebboune « a ensuite donné la parole au Premier ministre qui l’a remercié pour sa confiance et a confirmé son engagement à mettre en œuvre la feuille de route tracée par le président de la République pour la prochaine étape, basée sur le service au citoyen et la promotion de la démocratie participative ». Cette orientation stratégique s’inscrit dans une vision économique qui privilégie « la gestion intelligente, qui constitue le cœur du projet présidentiel défini pour l’objectif d’amener l’Algérie au rang des pays émergents, en réalisant la qualité au niveau du développement social et économique », comme l’a précisé le président de la République lors de ses directives au Gouvernement. Cette philosophie de gestion tranche clairement avec les exigences des institutions financières internationales qui privilégient systématiquement l’austérité au bien-être social de la population avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur les populations. C’est d’ailleurs dans cette logique que le Fonds monétaire international a récemment préconisé une réduction significative des dépenses budgétaires en Algérie à travers « un effort de consolidation budgétaire à hauteur de 5% du PIB sur la période 2025-2028 ». La position de Tebboune privilégie cependant une approche qui maintient les acquis sociaux tout en optimisant l’efficacité de la dépense publique. Cette stratégie s’appuie sur les capacités financières de l’Algérie, renforcées par l’amélioration des cours des hydrocarbures et la reconstitution progressive des réserves de change. La démarche présidentielle témoigne d’une volonté de préserver le modèle social algérien face aux pressions externes, tout en modernisant les mécanismes de gouvernance.
Le bien-être des citoyens en priorité
Les orientations présidentielles couvrent d’ailleurs plusieurs axes prioritaires, Tebboune ayant « ordonné l’impératif de promouvoir le travail gouvernemental à travers l’efficacité et l’efficience, chacun dans sa spécialité et à travers le travail de terrain pour gérer les affaires publiques ». Le chef de l’État a également insisté sur la nécessité de « tirer les leçons des expériences précédentes et d’aller de l’avant dans ce qui a prouvé son efficacité et son efficience au profit des citoyens ». Dans ses instructions, le président de la République « a confirmé que l’Algérie, qui avance grâce aux efforts de ses enfants vers un havre de paix, a besoin de conjuguer les efforts et de la coordination totale entre les membres de l’équipe gouvernementale, pour réaliser une immunité globale dans tous les secteurs, et gagner la crédibilité devant l’opinion publique par des solutions menant au renforcement du front intérieur ». Cette approche gouvernementale privilégie résolument la prise en charge de la population, puisque Tebboune a souligné « la nécessité de placer les citoyens et leurs préoccupations parmi les priorités des priorités dans les plans de travail pour des solutions permanentes et définitives ». Le président « a dirigé le gouvernement à se concentrer sur l’accomplissement des tâches qui lui sont assignées avec un haut sérieux », tout en exigeant que « l’équipe gouvernementale coordonne préalablement avec le Premier ministre comme lien essentiel dans le travail gouvernemental », insistant ainsi sur la coordination gouvernementale sous la supervision du nouveau Premier ministre, tranchant ainsi avec les méthodes précédentes. « Après les orientations initiales données au nouveau gouvernement, le président de la République a ordonné de préparer des présentations et des plans de travail sectoriels qui seront présentés lors des prochaines réunions du conseil des ministres », conclut le communiqué, laissant présager une approche méthodique dans la mise en œuvre de cette vision économique alternative. « Le conseil des ministres s’est achevé par l’approbation de décisions comprenant des nominations et des fins de fonctions dans des postes et positions supérieurs de l’État ».
Salim Amokrane