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80e session de l’Assemblée générale de l’ONU : La Palestine au cœur des débats

Un mouvement de reconnaissance internationale sans précédent place la Palestine au centre des débats de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, avec quatre nouveaux pays qui ont officiellement reconnu l’État palestinien dimanche et plusieurs autres qui s’apprêtent à franchir le pas cette semaine. Cette vague de soutien intervient dans un contexte où la question palestinienne domine les préoccupations internationales face à l’intensification de l’agression israélienne contre Ghaza.

Le Royaume-Uni, le Canada, l’Australie et le Portugal ont simultanément annoncé dimanche leur reconnaissance officielle de l’État de Palestine, portant à 153 le nombre total d’États membres de l’ONU ayant pris cette décision historique sur les 193 que compte l’organisation mondiale. La ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper, s’adressant aux journalistes à la veille de la conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne, a clairement averti l’entité sioniste contre toute annexion des parties de la Cisjordanie occupée. Elle a expliqué que la reconnaissance de l’État de Palestine vise à protéger la paix, la justice et la sécurité vitale pour le Moyen-Orient, soulignant que « nous devons également reconnaître le droit des Palestiniens à établir leur propre État ». Cette déclaration intervient après l’annonce du Premier ministre britannique Keir Starmer confirmant que le Royaume-Uni reconnaissait officiellement l’État de Palestine.

Le Portugal, par la voix de son ministre des Affaires étrangères Paulo Rangel, a officialisé cette reconnaissance lors d’une conférence de presse à la Mission permanente du Portugal auprès de l’ONU. Cette décision découle directement de la délibération du Conseil des ministres du 18 septembre, issue d’un processus de consultation auquel ont participé le président de la République et une large majorité des partis représentés au Parlement. Le chef de la diplomatie portugaise a également réclamé la mise en place d’un cessez-le-feu dans la bande de Ghaza. Cette dynamique de reconnaissance s’intensifie avec l’annonce imminente de plusieurs autres pays. Le président français Emmanuel Macron s’apprête à officialiser la reconnaissance de l’État palestinien par la France lors de son intervention à l’Assemblée générale. Dans une vidéo publiée dimanche, Macron a réaffirmé son appel en faveur d’une solution pacifique à deux États. Il a souligné la douleur, la souffrance et la détresse des habitants de Ghaza qui vivent sous les bombardements sans accès à l’aide humanitaire. Malte rejoint également ce mouvement avec l’annonce du Premier ministre Robert Abela confirmant que son pays reconnaîtra officiellement l’État de Palestine lors de cette session de l’Assemblée générale. Cette décision s’inscrit dans la cohérence de la position maltaise qui soutient depuis longtemps la paix au Moyen-Orient par le dialogue et la création de deux États. Au total, onze pays dont le Luxembourg, la Belgique et l’Arménie ont fait part de leur intention de reconnaître l’État de Palestine lors de cette 80e session, créant un élan diplomatique majeur qui place la question palestinienne au cœur des débats internationaux. Cette mobilisation exceptionnelle reflète l’indignation croissante de la communauté internationale face à la guerre génocidaire menée par l’occupation israélienne contre Ghaza.

Réforme du Conseil de sécurité

Le ministère palestinien des Affaires étrangères a salué ces décisions courageuses, les considérant comme conformes au droit international. Dans un communiqué relayé par l’agence de presse palestinienne Wafa, la diplomatie palestinienne a exprimé sa volonté de développer ses relations avec ces pays et a appelé les nations qui n’ont pas encore reconnu l’État de Palestine à se placer « du bon côté de l’Histoire ». La 80e session de l’Assemblée générale, qui se déroule sous le thème « Mieux ensemble : 80 ans et plus pour la paix, le développement et les droits de l’homme », contraste ironiquement avec le paysage géopolitique actuel marqué par les divisions profondes. La présidente de la session, Annalena Baerbock, a défini la mission de cette réunion comme un appel à l’action pour préserver les acquis de l’ONU depuis 1945 et préparer l’organisation pour l’avenir.

Le débat général, qui se tient du 23 au 29 septembre dans la vaste salle de l’Assemblée générale, devrait être dominé par la guerre génocidaire menée l’entité sioniste contre Ghaza, alimentant de nouveaux appels en faveur d’une réforme du Conseil de sécurité dont la paralysie face à ce conflit révèle l’urgence d’une transformation pour qu’il reflète mieux les réalités mondiales contemporaines. Cette semaine intensive comprend également une conférence internationale de haut niveau sur le règlement pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, événement crucial qui devrait consolider davantage le soutien international à la cause palestinienne.

Lyes Saïdi

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