Un nouveau programme de 17 projets miniers en préparation
L’Exécutif s’apprête à lancer un nouveau programme minier comprenant 17 projets supplémentaires, a annoncé lundi Djamel Eddine Choutri, chef de cabinet de la secrétaire d’État chargée des mines. Cette initiative s’inscrit dans la stratégie nationale de diversification économique hors hydrocarbures, portée par la volonté présidentielle de faire du secteur minier un pilier économique stratégique. Le récent remaniement gouvernemental témoigne de cette ambition en séparant les hydrocarbures et les mines dans un ministère indépendant du secteur de l’énergie et des énergies renouvelables. « Le secteur minier connaît un nouveau positionnement comme secteur vital dans la stratégie nationale de diversification économique hors hydrocarbures », a souligné Choutri lors de son passage au Forum de la Radio algérienne. Cette annonce intervient alors que le premier programme triennal, lancé en 2021, comprend déjà 26 projets répartis sur 17 wilayas. Les objectifs stratégiques du secteur minier visent une « contribution effective à l’économie nationale via la diversification économique » et la « création de valeur ajoutée localement à travers la valorisation des matières premières et la satisfaction des besoins de l’industrie nationale », selon le même responsable. L’Algérie entend ainsi « rompre avec l’exportation des matières brutes vers l’étranger » et soutenir « le développement local équilibré grâce à la contribution des grands projets miniers à la création d’une dynamique économique dans les régions qui les abritent », explique-t-il dans ce sens. Les projets phares incluent l’exploitation de la mine de fer de Ghar Djebilet dans le Sud-Ouest et le projet phosphate intégré à l’est du pays. La promulgation de la loi 25-12 régissant les activités minières constitue « la pierre angulaire de la nouvelle stratégie de l’État », selon Choutri. Ce cadre juridique représente « un mécanisme d’exécution qui concrétise la volonté politique en encourageant l’investissement, simplifiant les procédures bureaucratiques, garantissant la souveraineté nationale sur les richesses et préservant l’environnement ». Les grands projets miniers promettent des retombées économiques significatives. Le projet phosphate intégré permettra de produire à lui seul « 6 millions de tonnes de différents engrais, garantissant la satisfaction des besoins du secteur agricole et l’exportation de quantités considérables ». Le projet d’exploitation de de la mine de zinc de Béjaïa traitera « environ deux millions de tonnes annuellement de minerai de zinc et de plomb pour produire près de 170.000 tonnes de zinc et 30.000 tonnes de plomb », des matières premières essentielles à l’industrie locale ouvrant des perspectives vers les marchés internationaux, ajoute-il. L’impact sur l’emploi s’annonce considérable. L’achèvement de toutes les phases du projet Ghar Djebilet fournira « environ 25.000 postes d’emploi à l’horizon 2040 », tandis que le projet phosphate devrait créer « entre 10.000 et 12.000 postes ». Pour répondre à ces besoins, le secteur coordonne avec les ministères de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle pour « fournir une main-d’œuvre nationale qualifiée et créer de nouvelles formations et écoles spécialisées, en s’appuyant sur les technologies modernes et l’expertise des partenaires étrangers », précise l’intervenant. Cette stratégie minière nationale englobe également « l’exploration et la prospection de minéraux à haute valeur ajoutée », consolidant l’ambition algérienne de transformer ses ressources naturelles en levier de croissance économique durable et de réduction de la dépendance aux hydrocarbures.
Samira Ghrib

