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Trump présente un plan de 20 points pour mettre fin à la guerre à Ghaza : Un espoir de paix « irréaliste » ?

Le président américain Donald Trump a présenté lundi un plan de paix en vingt points censé mettre fin à la guerre génocidaire menée par l’entité sioniste contre la bande de Ghaza assiégée depuis le 7 octobre 2023.

Lors d’une conférence de presse conjointe à la Maison Blanche avec le Premier ministre de l’entité sioniste Benyamin Netanyahou, Trump a affirmé que sa proposition avait été très bien accueillie par les pays de la région et les partenaires internationaux, à l’exception du Hamas qui n’avait pas encore donné sa réponse au moment de l’annonce. Le président américain n’a pas hésité à menacer le mouvement de résistance palestinien, déclarant à Netanyahou que si le Hamas rejetait le plan, l’entité sioniste pourrait compter sur « le plein soutien de Washington pour faire ce qu’elle jugerait nécessaire ».

Le plan américain prévoit notamment la libération dans les 72 heures des otages israéliens, le désarmement et la démobilisation du mouvement de résistance, la destruction des tunnels et des infrastructures militaires à Ghaza, la fin de l’opération militaire de l’entité sioniste sur le territoire palestinien, la libération de centaines de Palestiniens détenus par l’occupant, ainsi que l’acheminement immédiat de l’aide humanitaire. Plus précisément, une fois les otages libérés, l’entité sioniste relâcherait 1700 Ghazaouis faits prisonniers après l’attaque du 7 octobre ainsi que 250 Palestiniens condamnés à la prison à perpétuité. Le plan propose également la création d’un comité de paix chargé de superviser sa mise en œuvre, qui serait présidé par Donald Trump lui-même, avec la participation annoncée de l’ancien Premier ministre britannique Tony Blair. À un stade ultérieur, les Palestiniens voteraient pour une autorité de transition à laquelle les politiciens et dirigeants du Hamas ne pourraient pas participer, excluant ainsi le mouvement de résistance de toute gouvernance future de l’enclave.

Sur le terrain, la proposition américaine a été accueillie avec un profond scepticisme par la population palestinienne. Ibrahim Joudeh, un ingénieur informatique de 39 ans vivant dans la bande de Ghaza, a estimé que ce plan était clairement irréaliste et élaboré avec des conditions dont les États-Unis et l’entité sioniste savent pertinemment qu’elles ne sont pas acceptables pour le Hamas. L’Égypte et le Qatar, qui jouent un rôle de médiateurs, ont transmis la proposition au mouvement de résistance palestinien, qui a affirmé l’examiner de manière positive et objective selon une source sécuritaire égyptienne citée par la chaîne Al-Qahera News. Toutefois, les conditions imposées, notamment le désarmement complet du Hamas et son exclusion de toute structure de gouvernance future, apparaissent comme autant d’obstacles majeurs à l’acceptation du plan par le mouvement de résistance.

Pendant ce temps, la situation humanitaire dans la bande de Ghaza continue de se détériorer de manière catastrophique. Il faut dire aussi que l’obstacle majeur à toute perspective de paix reste l’attitude de l’entité sioniste elle-même. Dans une vidéo publiée mardi, Benyamin Netanyahu a semblé revenir sur une des principales dispositions du plan de Trump en affirmant que l’armée d’occupation israélienne resterait dans la majeure partie de la bande de Ghaza, alors que le plan prévoit clairement un retrait de cette dernière de l’enclave. Il a également affiché son refus de l’Etat palestinien.

Notons que sur le terrain, le bilan de l’agression génocidaire menée par les forces d’occupation sionistes depuis le 7 octobre 2023 s’est alourdi à 66.097 martyrs et 168.536 blessés selon les autorités sanitaires palestiniennes. Au cours des dernières 24 heures seulement, les corps de 42 martyrs et 190 blessés ont été transférés vers les hôpitaux de Ghaza. Depuis le 18 mars dernier, date de la reprise de l’agression sioniste après la rupture du cessez-le-feu entré en vigueur le 19 janvier, 13 229 Palestiniens sont tombés en martyrs et 56.495 autres ont été blessés. Les autorités sanitaires soulignent que les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres, rendant le décompte exact des pertes humaines impossible.

Mardi, les attaques de l’armée d’occupation se sont poursuivies sans relâche sur différentes zones de l’enclave palestinienne. Au moins 35 Palestiniens, dont une femme enceinte et des enfants, ont été tués lors des dernières frappes. À Deir al-Balah, l’attaque d’une maison de la famille El-Baz a coûté la vie à une femme et six enfants. Dans le corridor de Netzarim, un axe coupant le territoire palestinien en deux au sud de Ghaza-ville, 18 Palestiniens ont été tués par les tirs de l’occupant alors qu’ils attendaient de l’aide humanitaire, et trente-trois autres ont été blessés. Le bilan des attaques de l’armée d’occupation visant les Palestiniens qui attendaient l’aide humanitaire s’élève désormais à 2.576 martyrs et 18.873 blessés depuis le début de l’agression. La famine constitue une autre arme meurtrière déployée par l’occupant contre la population civile palestinienne. 453 Palestiniens, dont cent cinquante enfants, sont morts de faim dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre 2023, selon le ministère palestinien de la Santé. Depuis le 22 août, date à laquelle la Classification Intégrée de la Sécurité Alimentaire soutenue par l’ONU a déclaré la famine à Ghaza, 175 personnes supplémentaires, dont 35 enfants, sont mortes de faim et de malnutrition. Mardi, une fillette palestinienne est tombée en martyre à cause de la malnutrition, illustrant tragiquement la crise humanitaire qui s’aggrave en raison du blocus imposé par l’entité sioniste et des pénuries de nourriture et de fournitures médicales. Depuis le 2 mars, les forces d’occupation ont fermé tous les points de passage, empêchant l’entrée des aides alimentaires et médicales dans la bande de Ghaza. Des acteurs locaux et internationaux dénoncent l’utilisation par l’occupant de la faim et du manque d’eau comme arme de guerre, tandis que l’armée d’occupation continue de bombarder quotidiennement les tentes de fortune et autres lieux civils où survivent près de deux millions de Palestiniens déplacés, privés de ressources de base et entassés dans des conditions inhumaines où les maladies contagieuses se propagent rapidement.

Lyes Saïdi

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