Forum d’affaires algéro-slovène : Un climat d’affaire attractif pour séduire les investisseurs européens
En accueillant le Forum d’affaires algéro-slovène, l’Algérie a voulu envoyer un message clair : celui d’un pays tourné vers l’investissement, la technologie et le partenariat équilibré. Durant deux jours, responsables publics et opérateurs économiques des deux pays se sont retrouvés à Alger pour transformer les liens diplomatiques en opportunités concrètes. « L’Algérie est un partenaire solide pour la Slovénie et une porte d’entrée vers l’Afrique », a déclaré le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamal Rezig, en ouverture du forum. Un discours qui sonne comme une invitation directe aux investisseurs européens. Ce rendez-vous économique, organisé par le Conseil de la renaissance économique algérien (CREA) en coordination avec l’ambassade de Slovénie, s’inscrit dans la continuité de la visite d’État du président de la République Abdelmadjid Tebboune à Ljubljana plus tôt cette année. Pour Alger, il s’agit de concrétiser cette dynamique politique par des partenariats économiques durables, à l’image des coopérations déjà engagées avec d’autres pays européens. M. Rezig a insisté sur le fait que l’Algérie « dispose d’un climat d’affaires et de lois favorables à des investissements solides tournés vers le marché africain », soulignant la stratégie d’ouverture économique du pays selon un principe « gagnant-gagnant ». Pour la partie slovène, la rencontre offre une plateforme précieuse pour consolider la présence de ses entreprises dans un marché régional en pleine mutation. « Ce forum marque une étape dans le renforcement des échanges économiques selon les orientations des présidents des deux Républiques », a affirmé l’ambassadrice Urška Krampurger Mendak, rappelant la volonté partagée d’intensifier la coopération. Plusieurs entreprises slovènes, spécialisées dans les technologies vertes, la santé ou l’industrie, ont exprimé leur souhait de créer des coentreprises exportatrices vers les marchés africains, en misant sur la position géostratégique de l’Algérie.
Les travaux du forum se concentrent sur des secteurs porteurs : enseignement supérieur, environnement, industrie pharmaceutique, gestion de l’eau, irrigation intelligente, activités spatiales, intelligence artificielle et startups. L’objectif est clair : bâtir des passerelles technologiques et commerciales entre l’Europe centrale et l’Afrique via l’Algérie. Un pari que partage Reda Hashlaf, vice-président du CREA, pour qui « les entreprises des deux pays œuvrent à établir des relations solides et durables, car l’Algérie constitue une véritable porte d’accès aux marchés africain et arabe, notamment dans le cadre des zones de libre-échange continentale africaine et arabe ». Dans la même dynamique, le directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement, Omar Rekache, a annoncé la préparation d’un protocole d’entente avec SPIRIT Slovenia, l’agence slovène de développement des affaires, visant à renforcer l’échange d’informations et à faciliter les flux d’investissement, en particulier dans les domaines de l’agriculture et de l’industrie. Au-delà des annonces, ce forum illustre une évolution de fond dans la diplomatie économique algérienne.
Hub euro-africain
L’heure n’est plus seulement à la recherche de capitaux étrangers, mais à la construction de partenariats fondés sur la valeur ajoutée, la technologie et l’innovation. Pour Alger, l’enjeu est double : attirer des investisseurs fiables et se positionner comme un hub euro-africain capable de relier savoir-faire européen et potentiel de production africain. L’événement, qui se déroule dans un climat d’optimisme mesuré, reflète aussi une transformation d’image : celle d’une Algérie qui veut s’affirmer comme un acteur économique stable, prévisible et attractif. L’Algérie veut désormais être une plateforme régionale incontournable pour les investissements européens en Afrique.
Amar Malki