NAPEC 2025 à Oran : L’Algérie s’impose comme modèle régional du dessalement durable
Le programme algérien de dessalement alimenté à 35% par l’énergie solaire suscite l’intérêt des délégations internationales lors de la 13e édition du salon NAPEC, tandis que les experts mondiaux saluent le positionnement stratégique du pays dans l’innovation énergétique.
Les projets algériens en matière de dessalement d’eau de mer présentés par Algerian Energy Company (AEC), filiale du groupe Sonatrach, lors de la 13e édition du Salon international Africa & Mediterranean Energy & Hydrogen Exhibition and Conference – NAPEC 2025, se sont imposés comme un modèle conjuguant sécurité hydrique et transition énergétique, suscitant un vif intérêt de la part des délégations étrangères participantes. Dans les stands de cette exposition, la présentation détaillée du deuxième programme national complémentaire de dessalement de l’eau de mer a capté l’attention des représentants de plusieurs entreprises, organismes et institutions énergétiques et hydrauliques d’Europe, d’Asie, d’Afrique et du Golfe Arabe, qui ont salué les aspects et les avantages techniques et environnementaux du projet. Ce programme ambitieux comprend la réalisation de six usines de dessalement le long de la côte, avec une capacité de production totale estimée à 1,8 million de mètres cubes par jour, et l’utilisation par l’entreprise de 35% d’énergie solaire pour alimenter ces stations. Les représentants de nombreuses délégations ont considéré ce programme comme une référence régionale combinant les engagements de sécurité hydrique, de préservation de l’environnement et d’exploitation intelligente des énergies propres, a précisé le responsable de communication d’AEC, Hachelaf Mouloud. Ces mêmes représentants avaient souligné que « l’approche algérienne a prouvé son sérieux en matière de prospective énergétique et environnementale, ce qui a permis de créer un véritable espace de coopération », a ajouté la même source. Des organisations internationales spécialisées dans l’eau, l’environnement et l’énergie ont également indiqué que ce modèle est « l’un des plus grands projets intégrés de la région sud du bassin méditerranéen ». Le projet algérien a reçu beaucoup d’éloges principalement pour l’intégration de l’énergie solaire à hauteur de 35% dans le fonctionnement des stations, ce qui contribue à économiser d’importantes quantités d’énergie conventionnelle et à réduire les émissions de carbone conformément aux engagements internationaux de l’Algérie, soutenant ainsi les efforts de développement durable et la lutte contre les effets du changement climatique. Une représentante d’une des agences chinoises de l’énergie a souligné que « ce n’est pas simplement un projet structurant, mais un plan intelligent qui établit un modèle équilibré combinant progrès industriel et préservation de l’environnement ». Face à cet engouement, Algerian Energy Company a affirmé sa pleine disposition à explorer les opportunités de partenariat et d’investissement avec toutes les parties internationales intéressées. Les participants à la 13ème édition du NAPEC 2025, qui se déroule sur trois jours, s’accordent à dire que l’Algérie, à travers ses programmes ambitieux, notamment dans le dessalement d’eau de mer et son intégration avec l’énergie solaire, propose un modèle reproductible à l’échelle continentale et dans la région de la méditerranée.
Innovation dans la transition énergétique
Parallèlement aux discussions sur le dessalement, des experts et des représentants de grandes entreprises mondiales du secteur de l’énergie ont débattu mardi lors d’une session intitulée « Technologies émergentes et innovation : vers un nouvel avenir pour les fournisseurs de technologies énergétiques » des défis et opportunités liés à la transition rapide du secteur énergétique à l’échelle mondiale. Les intervenants ont souligné que la transition vers une économie bas carbone et hautement efficiente exige l’adoption de solutions technologiques innovantes, capables d’améliorer la performance tout en garantissant la durabilité. Parmi les participants figuraient des hauts responsables de grandes entreprises internationales telles que Siemens Energy, Schneider Electric, Halliburton, SLB, OiLSERV, ainsi que des représentants de Sonatrach, qui ont partagé les expériences de leurs entreprises dans les domaines de la numérisation, la gestion des émissions, le stockage d’énergie et les solutions hydrogène. Les discussions ont mis l’accent sur l’évolution du rôle des fournisseurs de technologies dans l’accompagnement de la transition énergétique mondiale, notamment à travers l’intelligence artificielle, l’analyse des mégadonnées, les technologies de captage, d’utilisation et de stockage du carbone, ainsi que l’innovation dans les modèles d’affaires basés sur les partenariats et l’élargissement des services industriels. Les participants ont affirmé que l’Algérie s’impose aujourd’hui comme un espace central de coopération et d’échange d’expertise dans le domaine des énergies nouvelles, grâce à sa position stratégique et à ses infrastructures modernes, faisant d’elle un pôle régional pour l’innovation et la transition énergétique, ce qui reflète l’engagement de son gouvernement à accompagner la transition mondiale vers une énergie propre et durable. Ils ont également souligné que l’Algérie est devenue un pôle émergent dans les domaines de la recherche, de l’investissement et de l’échange d’expertise, notamment dans l’hydrogène vert et les nouvelles énergies, ce qui en fait une destination privilégiée pour les entreprises internationales désireuses d’investir dans l’avenir énergétique durable en Algérie et en Afrique du Nord. Dans la matinée, une étude a également été présentée par Raouf Boutaleb, chef de l’équipe technique d’exploration de la société Eni, sur les indicateurs potentiels de la présence d’hydrocarbures au large des côtes algériennes, visant à évaluer l’importance des structures géologiques dans l’exploration des hydrocarbures dans les zones maritimes algériennes et à réduire les risques liés à l’exploration.
Samira Ghrib