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Les projets miniers stratégiques se concrétisent

La première unité de traitement du minerai de fer de Gara Djebilet, d’une capacité de quatre millions de tonnes annuelles, entrera en production fin avril 2026, marquant une étape décisive dans l’exploitation de l’une des plus importantes réserves ferrifères mondiales.

L’annonce du PDG de Sonarem, Belkacem Soltani, illustre la concrétisation des grands projets structurants lancés par le président Abdelmadjid Tebboune pour valoriser les ressources minières nationales et diversifier l’économie algérienne.

Située dans la wilaya de Tindouf, la mine de Gara Djebilet recèle des réserves estimées à environ 3,5 milliards de tonnes de minerai. L’usine de traitement primaire, dont le Président Tebboune avait posé la première pierre fin 2023, procédera « au concassage et au criblage de la matière première extraite et à sa séparation à sec pour être ensuite stockée puis transportée », a précisé Belkacem Soltani dans un entretien accordé à l’APS. Les techniques adoptées permettent d’atteindre « un taux de récupération dépassant 85% », a-t-il souligné. Parallèlement, les travaux progressent à un rythme « accéléré » pour la réalisation d’une première unité de production de concentré de fer, fruit du partenariat entre Feraal, filiale de Sonarem, et Tosyali. Cette installation, dont l’extension est prévue pour atteindre dix millions de tonnes annuelles de concentré et de boulettes de fer à l’horizon 2032, produira un concentré à haute teneur de 63% avec réduction du taux de phosphore, destiné au complexe Tosyali d’Oran. L’attractivité du projet dépasse les frontières nationales. « Plusieurs grandes entreprises étrangères des États-Unis, d’Inde et de Chine sont très intéressées par l’investissement et la coopération dans le domaine des mines en Algérie, notamment dans la mine de Gara Djebilet », a révélé le responsable, ajoutant que des groupes de travail conjoints ont été constitués pour adopter des méthodes modernes de réduction du phosphore et accélérer les essais techniques.

Phosphate : le PPI avance bien

Le programme minier algérien ne se limite pas au fer. Le projet intégré des phosphates dans l’Est du pays, supervisé par Sonatrach et Sonarem, connaît un « rythme bien avancé ». Avec une production prévisionnelle dépassant quatre millions de tonnes annuelles de produits phosphatés et azotés, ce projet vise à positionner l’Algérie parmi les principaux exportateurs mondiaux d’engrais. Deux entreprises étrangères, italienne et allemande, finalisent actuellement les études techniques qui doivent s’achever fin 2026, avant une phase de réalisation de trente-six mois. La mine de zinc et de plomb d’Oued Amizour à Béjaïa, dotée de potentialités exploitables estimées à 34 millions de tonnes et promettant une production annuelle de 170.000 tonnes de concentrés de zinc et 30.000 tonnes de concentré de plomb, attend le règlement juridique des terrains environnants, désormais dans ses phases finales selon Soltani. Avant fin 2025, Sonarem s’apprête à mettre en service plusieurs nouvelles installations, dont une usine de dolomite à Oum El Bouaghi, une unité de carbonate de calcium à Constantine, une usine de baryte à Médéa et une installation de diatomite à Mascara. Cette dynamique s’appuie sur un programme d’exploration lancé en 2021 comprenant 26 projets qui ont permis « d’explorer des ressources minérales à valeur ajoutée dont la présence n’était pas prévue dans certaines régions, comme le lithium, le tungstène et le manganèse ». Un nouveau programme incluant seize projets d’exploration d’autres matières rares est prévu, notamment l’argile blanche utilisée dans la fabrication de céramique, suscitant déjà l’intérêt d’un partenaire italien pour une production de deux millions de tonnes annuelles. La stratégie du groupe repose également sur le développement du capital humain avec un programme ambitieux de recrutement de mille ingénieurs d’ici 2026-2027 et la signature prochaine d’une convention avec le ministère de l’Enseignement supérieur pour actualiser les programmes universitaires et créer des équipes scientifiques spécialisées.

Samira Ghrib

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