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Ghaza : le génocide par la faim

En plus des bombardements et des tirs de snipers, la population palestinienne est victime de la faim, arme de guerre utilisée par l’occupation israélienne. L’entité sioniste s’efforce de bloquer l’acheminement de l’aide à Ghaza, particulièrement dans le nord de l’enclave, au point où les agences humanitaires se sont vues obligées de larguer les aides. L’occupation fat aussi tout pour faire obstacle à l’action de l’UNRWA, principale agence onusienne d’aide aux populations et aux réfugiés dans la région. Le résultat est que les risques de mourir de faim s’aggravent particulièrement pour les enfants. Hier, le décès deux nourrissons de malnutrition et de déshydratation a été annoncé.

L’occupation sioniste utilise à Ghaza des méthodes qui n’ont rien à envier à celles usitées par les nazis au cours de la seconde guerre mondiale. En plus d’imposer un siège à Ghaza pour en faire un Ghetto où la population est piégée, sous les bombardements incessants, de détruire et d’assiéger les hôpitaux, l’entité sioniste, qui bloque l’acheminement de l’aide humanitaire utilise aujourd’hui la faim pour exterminer la population qui n’a plus accès ni à une eau propre, ni à la nourriture en quantité suffisante.  Les agences humanitaires des Nations Unies opérant à Ghaza ont en effet exprimé hier leur profonde frustration face aux restrictions d’accès à l’aide qui leur sont imposées par l’armée d’occupation. L’ONU souligne que les convois d’aide essuient des tirs et se voient systématiquement refuser l’accès aux personnes dans le besoin. Des travailleurs humanitaires ont été harcelés, intimidés ou détenus par les forces d’occupation, et des infrastructures humanitaires ont été touchées.  Pour l’ONU, il ne s’agit pas d’un incident isolé. Juste avant l’incident de dimanche, deux membres de la famille d’employés de Médecins Sans Frontières ont été tués lors d’une attaque impromptue des forces israéliennes contre un complexe où dormaient des membres de son personnel et leur famille. Le manque de facilitation pour l’acheminement de l’aide dans la bande de Ghaza signifie que les travailleurs humanitaires sont soumis à des risques inacceptables et évitables d’être détenus, blessés ou pire encore, ce qui empêche l’ONU, ainsi que ses partenaires, d’atteindre en toute sécurité le nord de la bande de Ghaza et, de plus en plus, certaines parties du sud de l’enclave palestinienne.

Le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) affirme aussi que l’occupation a bloqué un convoi d’évacuation médicale dans la ville de Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, détenant un secouriste et forçant les autres à se déshabiller. L’incident s’est produit dimanche lors de l’évacuation de patients de l’hôpital al-Amal de la ville, qui est assiégé par les forces israéliennes. Selon l’ONU, ce nouvel incident lors de l’évacuation médicale à l’hôpital Al Amal met en évidence des conditions de sécurité inacceptables pour l’acheminement de l’aide humanitaire. « Il ne s’agit pas d’un incident isolé. Les convois d’aide sont la cible de tirs et se voient systématiquement refuser l’accès aux personnes dans le besoin », a affirmé l’équipe humanitaire des Nations Unies en Palestine.

De son côté, le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés  (UNRWA), Philippe Lazzarini a indiqué lundi indiqué sur la plateforme, X que Très peu d’aide humanitaire est entrée dans la bande de Ghaza, ce mois-ci, avec une baisse de 50% par rapport à janvier.

« L’aide était censée augmenter et non diminuer » pour répondre aux besoins énormes des deux millions d’habitants de Ghaza, qui vivent dans des conditions désespérées. Le chef de l’UNRWA, a également déclaré que « la levée du siège pour permettre une aide vitale et des approvisionnements commerciaux significatifs, était attendue depuis longtemps ». En moyenne, près de 98 camions humanitaires sont entrés à Ghaza ce mois-ci, a indiqué l’agence des Nations Unies qui vient en aide aux réfugiés palestiniens, dans son dernier rapport de situation, publié lundi. Plus de 75% de la population de Ghaza, soit jusqu’à 1,7 million de personnes, ont été déplacées depuis le début des hostilités à la suite des agressions sionistes depuis le 7 octobre 2023. Les agences des Nations Unies continuent de mettre en garde contre l’aggravation de la crise alimentaire dans l’enclave. Plus de deux millions de personnes sont confrontées à une crise ou à des niveaux d’insécurité alimentaire encore plus graves, selon le Bureau des affaires humanitaires des Nations Unies, OCHA. En outre 83% des puits ne fonctionnent pas, au même titre que tous les systèmes de traitement des eaux usées, face à l’absence de l’accès à l’eau potable dans les gouvernorats du nord de la bande de Ghaza.

Deux nourrissons meurent de malnutrition

Une situation qui affecte les personnes les plus fragiles et les plus vulnérables particulièrement les enfants. Une situation si grave que les mères font part de leurs désarroi total face à l’impuissance et leur incapacité à nourrir leurs enfants, menacés de mort. Hier le ministère palestinien de la santé a annoncé que « deux nourrissons sont morts des suites de déshydratation et de malnutrition à l’hôpital Kamal Adwan, dans le nord de la bande de hGaza. » La même source a affirmé que la déshydratation et la malnutrition « menacent la vie de milliers d’enfants et de femmes enceintes dans la bande de Ghaza ». Le ministère a appelé les institutions internationales à « mener une enquête médicale complète dans les refuges, à surveiller et traiter ceux qui souffrent de déshydratation et de malnutrition, et à prévenir une catastrophe humanitaire ». Il a souligné que « les institutions de l’ONU ont la responsabilité morale et fonctionnelle de protéger les enfants et les femmes et de fournir tous les moyens de survie face à la famine qui frappe la bande de Ghaza ». Le ministère a appelé la communauté internationale à « mettre fin aux crimes de génocide commis par l’occupation israélienne dans la bande de Ghaza». Le 19 février, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a averti que la forte augmentation de la malnutrition chez les enfants et les femmes enceintes et allaitantes dans la bande de Gaza constituait une « menace sérieuse » pour leur santé, en particulier avec la guerre dévastatrice qui se poursuit. Ted Chaiban, directeur exécutif adjoint de l’UNICEF, a déclaré que Ghaza était sur le point de connaître une « explosion du nombre de décès d’enfants », qui « doublerait le niveau déjà insupportable de mortalité infantile ». Il a rappelé que l’UNICEF avait prévenu que le secteur était « au bord d’une crise nutritionnelle ». Et la situation risque de s’aggraver alors que l’occupation prépare une offensive sur Rafah seul et unique point d’entrée des aides humanitaires à Ghaza

D’ailleurs, la directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Catherine Russell, a averti, lundi, que d’éventuelles attaques militaires sionistes à grande échelle contre Rafah « constitueraient un désastre » pour plus de 1,4 million de civils réfugiés dans cette zone du sud de la bande de Ghaza.  Elle a averti que d’éventuelles attaques sionistes contre Rafah entraîneraient « une augmentation significative » du nombre de martyrs et de blessés parmi les civils. Et d’ajouter : « On estime qu’au moins 90% des enfants de moins de cinq ans à Ghaza ont été infectés par une ou plusieurs maladies infectieuses, et que 70 % ont eu la diarrhée au cours des deux dernières semaines ».

Lyes Saïdi

Le Conseil de sécurité tient à la demande de l’Algérie une séance publique sur la sécurité alimentaire à Ghaza

Le Conseil de sécurité a tenu hier soir, à la demande de l’Algérie et de trois autres pays, une séance publique sur la sécurité alimentaire à Ghaza. Cette séance ouverte se tient après une demande présentée par l’Algérie, le Guyana, la Suisse et la Slovénie, en vue de débattre de la situation alimentaire à Ghaza, dans le contexte de la catastrophe humanitaire que vit la bande, suite à l’agression sioniste qui se poursuit depuis le 7 octobre dernier.  Les autorités palestiniennes à Ghaza avaient affirmé, dans des déclarations précédentes, que la famine s’est exacerbée dans la bande de Ghaza où vivent 2.400.000 habitants, mettant en garde contre une catastrophe humanitaire mondiale, dont seront victimes des centaines de milliers d’enfants et de femmes, appelant les âmes éprises de liberté de par le monde à briser le blocus et à faire pression sur l’occupant, en vue d’arrêter le génocide.  Elles ont attiré l’attention sur le fait que l’occupant a commencé la mise en œuvre de sa politique d’affamer les populations depuis l’entame de la guerre génocidaire qu’il mène contre les civils, les enfants et les femmes dans toutes les provinces de la bande de Ghaza, et de manière plus concentrée sur les deux provinces de Ghaza et du Nord de Ghaza, et ce, en empêchant l’entrée des aides dans les provinces du territoire.  Les autorités palestiniennes à Ghaza demandent l’arrêt « immédiat » et « urgent » du génocide contre les civils, les enfants et les femmes, de lever le blocus et de faire entrer 10.000 camions d’aides quotidiennement de manière immédiate et urgente, avant la survenue de la catastrophe humanitaire, soulignant la nécessité de faire entrer les aides dans les deux provinces de Ghaza et du Nord de Ghaza, tout en faisant porter la responsabilité entière aux autorités d’occupation et à leurs complices de cette famine qui sévit au vu et su de tout le monde sans que personne ne bouge le petit doigt.(APS)

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