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Journée mondiale de la santé mentale : Vers la mise en place d’un mécanisme d’hospitalisation obligatoire

Le ministre de la Santé, le professeur Mohamed Seddik Aït Messaoudene, a présidé lundi matin les festivités marquant la Journée mondiale de la santé mentale, placée sous le thème « Promotion de la santé mentale de proximité ». Organisée à l’Institut national de santé publique, cette rencontre a été l’occasion pour le ministre de présenter les avancées majeures réalisées dans ce secteur et d’annoncer la mise en place prochaine d’un dispositif d’hospitalisation obligatoire, dans un contexte marqué par la montée des phénomènes d’addiction aux stupéfiants. Le ministre a souligné que la promotion de la santé mentale « n’est pas une action ponctuelle ou saisonnière, mais un parcours national continu qui traduit une vision claire et une volonté collective ». Il a appelé l’ensemble des acteurs à « multiplier et unir les efforts afin d’atteindre les objectifs visant à améliorer la santé mentale et à fournir des soins complets et durables ». Le professeur Aït Messaoudene a affirmé que l’État a mis à disposition « tous les moyens humains et matériels pour une prise en charge optimale des patients », à travers l’ouverture de nouvelles structures dans différentes wilayas, avec la mise en place d’un cadre organisationnel adapté à la réalité actuelle dans le cadre du plan national de promotion de la santé mentale. Cette modernisation du dispositif de soins psychiatriques témoigne de la volonté des pouvoirs publics de rompre avec une approche exclusivement hospitalocentrique pour privilégier une prise en charge de proximité, plus accessible et moins stigmatisante pour les patients.

Sur le plan des infrastructures et des ressources humaines, le ministre a révélé que l’État a consacré « des ressources croissantes pour la construction de structures dédiées à la santé mentale, dont le nombre a atteint 55 centres, comprenant 5 centres hospitaliers et 50 établissements de proximité ». Ces structures ont été « renforcées par des ressources humaines dépassant 1200 médecins spécialisés en psychiatrie et en pédopsychiatrie ». Le ministre a également abordé le phénomène de la toxicomanie qui affecte l’intégrité de la santé mentale. Il a indiqué que son secteur travaille en coordination avec les départements concernés, à l’instar de l’Éducation nationale, de l’Intérieur, de la Justice et de la Solidarité nationale, sur le « renforcement des programmes de prévention et de prise en charge des personnes concernées, en mettant l’accent sur la sensibilisation précoce et la prise de conscience des dangers des drogues et des substances psychotropes ». Cette approche intersectorielle est essentielle face à un phénomène complexe qui nécessite une réponse globale combinant prévention, répression et soins. Dans ce contexte, le professeur Aït Messaoudene a révélé que les autorités ont entamé « la rédaction du texte relatif à l’hospitalisation obligatoire, parallèlement aux travaux d’organisation des services de santé mentale en général ». Ce dispositif législatif, attendu depuis longtemps par les professionnels du secteur, permettra une meilleure prise en charge des patients présentant un danger pour eux-mêmes ou pour autrui, tout en garantissant le respect de leurs droits fondamentaux. Cette mesure s’inscrit dans une démarche de modernisation du cadre juridique régissant la psychiatrie en Algérie.

Lyna Larbi

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