Situation sanitaire à Ghaza : L’OMS tire la sonnette d’alarme
Plus de 15.000 Palestiniens nécessitent une évacuation médicale urgente hors de la bande de Ghaza pour recevoir des soins vitaux, a alerté mardi l’Organisation mondiale de la santé, dressant un tableau apocalyptique de la situation sanitaire dans l’enclave palestinienne après deux ans d’agression génocidaire sioniste. Ce cri d’alarme intervient alors que le bilan humain ne cesse de s’alourdir et que l’aide humanitaire peine toujours à pénétrer massivement dans le territoire assiégé, malgré l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu la semaine dernière. L’organisation onusienne a révélé que 15.600 personnes ont été amputées de leurs membres à la suite de cette guerre génocidaire, un chiffre qui illustre l’ampleur des mutilations infligées à la population palestinienne par la machine de guerre sioniste. L’OMS appelle à une surveillance renforcée des maladies et des épidémies virales en raison de la détérioration catastrophique de la situation sanitaire et des infrastructures médicales systématiquement détruites par l’occupation. L’organisation internationale souligne la nécessité impérieuse de rouvrir les couloirs médicaux hors de la bande de Ghaza pour garantir l’accès des patients aux centres de traitement spécialisés et aux soins médicaux d’urgence, avertissant contre une aggravation de la crise humanitaire et sanitaire si la fermeture et les retards dans la fourniture d’une assistance médicale se poursuivent.
Le bilan provisoire de l’agression génocidaire menée par les forces de l’occupation sioniste contre la bande de Ghaza, depuis le 7 octobre 2023, s’est alourdi mardi à 67.913 martyrs et 170.134 blessés, selon les autorités sanitaires palestiniennes. Les corps de 44 martyrs ainsi que 29 blessés ont été transférés vers les hôpitaux de Ghaza au cours des dernières 24 heures. Les corps de nombreuses victimes se trouvent encore sous les décombres, inaccessibles aux équipes de secours.
L’entité sioniste persiste à violer le cessez-le-feu
Le cessez-le-feu reste fragile et violé quotidiennement par l’occupation. Mardi, trois Palestiniens sont tombés en martyrs par des tirs des forces d’occupation sionistes à l’est de la ville de Ghaza, malgré l’entrée en vigueur de l’accord la semaine passée. Une source médicale a précisé que trois citoyens sont tombés en martyrs lorsque des drones sionistes ont tiré sur des résidents inspectant leurs maisons dans le quartier de Shuja’iyya, à l’est de la ville de Ghaza. Ces assassinats démontrent que l’entité sioniste continue à tuer impunément, même après la signature d’un accord censé mettre fin aux hostilités.
Face à cette situation dramatique, le Commissaire général de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, Philippe Lazzarini, a souligné qu’il était temps de permettre un accès humanitaire à « grande échelle » à la bande de Ghaza. « Il est temps d’autoriser l’acheminement d’une aide humanitaire à grande échelle vers Ghaza, notamment par l’intermédiaire de l’UNRWA », a déclaré Lazzarini dans un message publié lundi soir sur les réseaux sociaux, ajoutant qu’il est temps de construire un avenir de paix par la guérison, la justice et la reconnaissance mutuelle.
Lundi, l’UNRWA avait lancé un énième appel à l’entité sioniste pour qu’elle laisse l’agence onusienne faire son travail dans la bande de Ghaza en lui permettant d’acheminer l’aide humanitaire au territoire, bloquée depuis le 2 mars en Jordanie et en Egypte. L’interdiction par l’entité sioniste aux camions d’aide à entrer dans l’enclave palestinienne a provoqué une crise alimentaire sans précédent à Ghaza, entraînant la mort en martyrs de centaines de personnes de famine, particulièrement des enfants et des femmes. Le 22 août dernier, les Nations unies avaient déclaré officiellement l’état de famine dans l’enclave palestinienne, une première depuis des décennies dans un conflit moderne. Le Bureau de coordination des Affaires humanitaires des Nations unies et le Comité international de la Croix-Rouge ont réclamé mardi l’ouverture de tous les points de passage de la bande de Ghaza pour permettre d’acheminer davantage d’aide humanitaire. « A ma connaissance, tous les points de passage de Ghaza ne sont pas ouverts à l’aide humanitaire. C’est le principal problème actuellement, et c’est ce que les humanitaires, y compris le CICR, ont réclamé au cours de ces dernières heures », a déclaré un porte-parole du CICR, Christian Cardon, lors d’un point de presse à Genève. Cette ouverture doit être effective de toute urgence, a-t-il insisté. Un porte-parole de l’OCHA, Jens Laerke, a demandé que les points de passage qui avaient été détruits par la guerre soient réparés et ouverts, révélant que 190.000 tonnes d’aide sont prêtes à être envoyées dans la région. L’ONU a annoncé l’allocation de 11 millions de dollars supplémentaires du Fonds d’urgence humanitaire, afin de soutenir l’expansion des opérations humanitaires dans la bande de Ghaza avant l’arrivée de l’hiver. Ce financement intervient après le transfert de 9 millions de dollars la semaine dernière, afin de garantir un approvisionnement suffisant en carburant et en biens essentiels. Cependant, le coordinateur des affaires humanitaires des Nations Unies, Tom Fletcher, a averti que la poursuite de l’acheminement de l’aide dépend de nouvelles contributions des États membres, soulignant que sans financement supplémentaire, l’ONU ne pourra pas continuer à fournir une aide vitale aux personnes dans le besoin.
50 millions de tonnes de décombres
La municipalité de Ghaza a déclaré mardi qu’il est impossible de commencer le processus de reconstruction et de déblaiement des décombres sans ouvrir les rues principales, car la plupart ont été détruites totalement ou partiellement. Elle a précisé qu’il y a 50 millions de tonnes de décombres résultant de l’agression contre le secteur, ajoutant que 90 % des rues de la ville de Ghaza sont détruites. Ces chiffres vertigineux illustrent l’ampleur de la destruction systématique menée par l’occupation sioniste, qui a transformé Ghaza en un champ de ruines. La reconstruction de l’enclave palestinienne nécessitera des années et des milliards de dollars, alors que la communauté internationale peine encore à faire entrer l’aide humanitaire la plus élémentaire.
L.S.