Abdellatif veut mettre de l’ordre dans le commerce électronique
La ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national appelle à encadrer le e-commerce pour éviter les activités parallèles.
La ministre du Commerce intérieur et de la Régulation du marché national, Amel Abdellatif, a affiché mercredi à Alger sa détermination à encadrer le commerce électronique pour le développer de manière « organisée et responsable » et mettre fin aux activités parallèles qui échappent aux cadres légaux. S’exprimant lors de l’ouverture de la quatrième édition du Salon du e-commerce et des services en ligne (ECSEL EXPO), la ministre a insisté sur la nécessité d’instaurer la confiance dans l’écosystème numérique commercial algérien, en présence de plusieurs membres du gouvernement dont Noureddine Ouadah, ministre de l’Économie de la connaissance, Sid Ali Zerrouki, ministre de la Poste et des Télécommunications, et Meriem Benmouloud, Haut-commissaire à la numérisation. « La vision du secteur du commerce intérieur et de la régulation du marché national repose sur une numérisation fondée sur la confiance, la connaissance et la transparence », a déclaré Amel Abdellatif dans son allocution. La ministre a souligné que « cette approche se fonde également sur le principe d’un marché réglementé, véritable garant de l’équilibre entre la liberté d’initiative économique et la protection du consommateur, garantissant ainsi un environnement commercial équitable et efficace au service de tous ». Cette volonté de régulation intervient dans un contexte où l’expansion des activités sur l’espace numérique a provoqué une véritable mutation dans le monde du commerce algérien, faisant émerger de nombreux acteurs qui opèrent parfois en marge de la légalité. Rappelons que le commerce électronique est en plein essor en Algérie avec un volume d’échanges atteignant 1,9 milliard de dollars selon une étude de la CNUCED, propulsant l’Algérie au rang des marchés numériques émergents les plus dynamiques du continent africain et confirmant la transformation accélérée des habitudes de consommation nationales portée par 200.000 e-commerçants actifs. L’objectif affiché par le ministère du Commerce est donc de réaliser l’inclusion économique et financière à travers l’intégration des activités commerciales parallèles dans l’économie nationale. Pour y parvenir, le département ministériel intensifie ses efforts afin « d’asseoir un environnement numérique moderne, propice à l’émergence d’idées novatrices et permettant aux jeunes de lancer leurs projets commerciaux en ligne, à même de contribuer à la création d’une véritable valeur ajoutée pour notre économie nationale », a expliqué la ministre. Cette orientation se traduit concrètement par l’actualisation du cadre juridique régissant le e-commerce, dont les textes actuels sont jugés insuffisants face aux nouveaux défis du commerce numérique.
Le gouvernement mise également sur la poursuite des actions de sensibilisation des commerçants à l’utilisation des solutions de paiement électronique, en collaboration avec les établissements bancaires. Amel Abdellatif a rappelé les efforts consentis pour encourager le recours au paiement électronique, qualifié « d’option sûre et pratique assurant les droits de tout un chacun et réduisant progressivement la dépendance au paiement en espèces dans les transactions commerciales ». La numérisation des services commerciaux et administratifs constitue un autre axe prioritaire, visant à simplifier les procédures liées notamment à l’enregistrement des activités et à l’obtention du registre de commerce via les plateformes électroniques.
Future plateforme unifiée des services publics numériques
Dans le sillage de cette dynamique de transformation numérique, la Haut-commissaire à la numérisation, Meriem Benmouloud, a annoncé en marge du salon le lancement « prochain » de la plateforme nationale des services numériques, baptisée « Dzair Services ». Cette plateforme, dont les services de la Haut-commissaire mettent actuellement les dernières touches, a pour vocation de regrouper l’ensemble des services publics numériques dans un espace unifié, facilitant ainsi l’accès des citoyens et des entreprises aux différentes prestations administratives en ligne. « La plateforme rassemblera les différentes plateformes de services existantes afin de faciliter l’accès de manière plus simple », a précisé Meriem Benmouloud. Cette initiative s’inscrit dans un projet plus vaste de mise en place d’un système national d’information composé d’une base de données nationale et d’un système national d’interopérabilité destiné à assurer la connexion entre les différents départements ministériels et organismes publics. Un système national d’aide à la décision complète ce dispositif, permettant aux décideurs de disposer de données « fiables, actualisées, sécurisées et organisées » pour élaborer et suivre les politiques publiques.
Sur le plan des infrastructures, la Haut-commissaire a révélé la réalisation de 46 opérations de connexion par fibre optique dédiée à internet au profit de différents départements ministériels et organismes publics. Ces connexions visent à garantir le transfert des données de ces organismes vers la base de données nationale et à faciliter les processus décisionnels. Cette avancée a permis, depuis le début de la semaine en cours, de commencer l’injection des informations réelles des départements ministériels et organismes publics dans la base de données nationale, rendue possible grâce à l’activation du centre de données national de Mohammadia, dans la wilaya d’Alger. Un deuxième centre est en cours de finalisation à Blida, avec un taux d’avancement des travaux atteignant 75%.
Amar Malki