Économie

Gaz naturel : Le GECF appelle à mobiliser des investissements pour répondre à la demande

Les ministres du Forum des pays exportateurs de gaz réunis jeudi à Doha ont appelé à renforcer les investissements dans le secteur gazier pour répondre à une demande mondiale prévue en hausse de 32% d’ici 2050, tout en dénonçant les mesures restrictives européennes jugées contraires aux accords climatiques internationaux.  La 27e réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz, qui s’est tenue sous la présidence du ministre libyen du Pétrole et du Gaz, Khalifa Rajab Abdulsadek, a été marquée par un message clair des pays producteurs : le gaz naturel demeure une énergie d’avenir indispensable à la sécurité énergétique mondiale. Dans leur communiqué final, les ministres ont insisté sur « l’importance d’investir en temps opportun tout au long de la chaîne de valeur du gaz, pour garantir des approvisionnements suffisants répondant à la demande croissante ». Cette position s’appuie sur les projections du Forum qui anticipent une augmentation de près de 32% de la demande de gaz naturel d’ici 2050, sa part dans le mix énergétique mondial devant passer de 23% à 26%. Après avoir salué « la capacité des pays membres à assurer des approvisionnements stables malgré les fluctuations des marchés », les participants ont vertement critiqué ce qu’ils qualifient d' »appels trompeurs » visant à cesser les investissements dans le gaz naturel, « une démarche qui aura un impact négatif sur la sécurité énergétique ».  Le ton s’est durci lorsque les ministres ont exprimé leur « profonde préoccupation quant à la possibilité d’imposer des mesures ou des réglementations restrictives unilatérales à portée extraterritoriale ». Trois dispositifs européens ont été explicitement visés : le règlement sur les émissions de méthane, la directive sur le devoir de vigilance en matière de durabilité des entreprises et le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Selon le communiqué, ces réglementations « imposent des obligations qui vont souvent à l’encontre des principes et des exigences de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, de l’Accord de Paris et des règles de l’Organisation mondiale du commerce ». Face à cette situation, le Forum a annoncé la création d’un groupe de travail temporaire chargé de ces questions. Les participants ont appelé à mobiliser les ressources financières nécessaires pour le soutien et le développement des infrastructures gazières, en coordination avec les institutions financières internationales, les banques multilatérales de développement et le secteur privé, afin de faciliter le financement des projets gaziers. Le communiqué final a également souligné « l’importance croissante des technologies numériques dans le renforcement de l’efficacité opérationnelle, de la transparence et de la sécurité tout au long de la chaîne de valeur du gaz naturel », encourageant « les investissements dans l’analyse des données, les outils d’intelligence artificielle et les infrastructures intelligentes pour une meilleure gestion des ressources ».

Arkab plaide pour une transition juste et équilibrée

Dans son allocution à l’ouverture des travaux, le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines Mohamed Arkab a souligné que « la réunion de Doha intervient à un moment sensible pour le secteur énergétique mondial ». Il a affirmé que « le forum s’est affirmé comme la voix collective et crédible défendant la place du gaz naturel en tant que source d’énergie propre, sûre et abondante, jouant un rôle pivot dans la garantie de la sécurité énergétique et le soutien au développement durable ». Le ministre algérien a réitéré « l’attachement constant de l’Algérie aux valeurs de partenariat, de dialogue et de solidarité, qui constituent les fondements du GECF », tout en soulignant « la disposition permanente de l’Algérie à contribuer activement au renforcement du rôle du forum en tant qu’organisation fiable et influente défendant les intérêts de ses membres dans les fora régionaux et internationaux ». Mohamed Arkab a insisté sur « la conviction de notre pays que le gaz naturel n’est pas seulement une énergie de transition, mais bien l’énergie de l’avenir contribuant à la sécurité énergétique mondiale, au développement durable et à l’amélioration du bien-être des peuples ». Le ministre a mis l’accent sur « l’importance de la stabilité et de la sécurité des marchés du gaz naturel », soulignant que « des marchés prévisibles, équilibrés et transparents servent les intérêts des producteurs comme des consommateurs ». Il a ajouté que « la réalisation de cet objectif nécessite des investissements suffisants dans les infrastructures et l’approvisionnement, en sus d’un dialogue constructif et durable entre toutes les parties concernées ». Sur la question climatique, Mohamed Arkab a rappelé « la nécessité de maintenir les efforts internationaux fondés sur le principe de la responsabilité commune mais différenciée, tout en respectant le droit souverain de chaque État de choisir sa propre voie nationale pour une transition énergétique juste et équilibrée ». Il a mis en avant « le rôle pivot du gaz naturel en tant que source d’énergie à faibles émissions de carbone et levier indispensable à la réussite de la transition énergétique mondiale ».

Amar Malki

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