APN : Le Parlement renforce sa supervision des grands groupes publics
La commission des Affaires économiques multiplie les visites de terrain auprès des fleurons de l’économie nationale.
Sonelgaz et Madar, deux poids lourds de l’économie algérienne, ont reçu coup sur coup la visite d’une délégation de la commission des Affaires économiques, du Développement, de l’Industrie, du Commerce et de la Planification, conduite par sa présidente Samira Barhoum. Ces déplacements, effectués dimanche et lundi derniers, s’inscrivent dans une démarche nouvelle visant à renforcer l’interaction entre le travail législatif et les instances chargées de la mise en œuvre des politiques publiques du pays. Lors de sa visite au siège de Sonelgaz dimanche 26 octobre, la présidente de la commission a souligné que cette rencontre constituait « une opportunité pour les membres de la commission de s’informer de près sur les réalisations et projets du groupe, et de constater les profondes transformations qu’a connues le groupe pour devenir l’un des acteurs majeurs du secteur énergétique national ». Accueillie par le PDG Nabil Kafi et plusieurs cadres, la délégation parlementaire a pu mesurer l’ampleur des défis relevés par l’entreprise qui assure désormais une couverture nationale dépassant 90% pour l’électricité et 71% pour le gaz. Le directeur général a détaillé la stratégie future du groupe dans le domaine des énergies renouvelables, avec un projet ambitieux de réalisation de 15 centrales solaires photovoltaïques d’une capacité totale de 3200 mégawatts à l’horizon 2035. Sur le plan continental, Sonelgaz ambitionne de consolider sa position comme fournisseur principal d’énergie verte et de services énergétiques vers les marchés africains et internationaux. Les parlementaires ont toutefois soulevé des préoccupations concernant l’avancement des projets de couverture énergétique dans certaines zones encore en cours de réalisation, ainsi que le déficit en agences commerciales, obtenant des explications détaillées sur le plan de raccordement électrique nord-sud prévu pour 2035-2040. Le lendemain, la même délégation s’est rendue au groupe Madar, accueillie par le directeur général par intérim Lotfi Bouaraara. Samira Barhoum a rappelé que ces visites s’inscrivent dans l’effort de la commission pour « s’informer sur les stratégies des institutions économiques nationales, dont le groupe Madar qui compte parmi les groupes pionniers dans le soutien à l’économie nationale, notamment à travers ses investissements majeurs, sa contribution à la création d’emplois et la réalisation d’une valeur ajoutée considérable ». Le directeur général a présenté la stratégie du groupe visant à répondre aux besoins du marché national et réduire la dépendance aux importations, en développant ses branches productives et industrielles dans des secteurs stratégiques tels que les industries agroalimentaires, métallurgiques et la production de matières premières. Le groupe mise également sur l’établissement de partenariats et l’échange d’expertises techniques avec des institutions locales et étrangères pour renforcer sa compétitivité et s’orienter vers les marchés extérieurs. Madar prévoit la création de nouvelles unités industrielles dans des domaines variés comme l’emballage, l’aluminium, le verre et le polypropylène, selon des standards industriels modernes, en plus de la numérisation des processus de production et de distribution. Le groupe a également révélé de nouveaux projets dans les domaines médical et technologique de la santé, en réponse aux besoins nationaux et dans une perspective de construction d’une économie régionale intégrée renforçant la présence algérienne au niveau africain.
Hocine Fadheli

