Investissement du groupe BF International à Timimoun : Le méga-projet agro-industriel relancé et élargi
Le méga-projet agro-industriel du groupe italien BF International à Timimoun entre désormais en phase active, avec une extension annoncée vers la production laitière et de viande rouge, en complément des cultures de blé dur et de légumineuses sèches déjà prévues.
Le méga-projet agro-industriel du groupe italien BF International à Timimoun a franchi une étape décisive : tous les obstacles administratifs et techniques ont été levés, a annoncé le ministre de l’Agriculture, Yacine Oualid, dans une déclaration à l’agence de presse italienne ANSA. Ce projet stratégique, d’une valeur de plus de 425 millions d’euros, entre désormais en phase active, avec une extension annoncée vers la production laitière et de viande rouge, en complément des cultures de blé dur et de légumineuses sèches déjà prévues. « Le projet du groupe BF International à Timimoun progresse sans plus aucun obstacle : toutes les difficultés, tant administratives qu’opérationnelles, ont été résolues », a affirmé M. Oualid en marge de la conférence nationale sur la modernisation de l’agriculture, tenue la semaine dernière à Alger. Selon lui, le partenariat algéro-italien a repris « pleinement son cours pour la campagne d’arature et de semis de cette saison », après plusieurs mois d’ajustements techniques. Cette déclaration vient confirmer la relance d’un des plus importants investissements agricoles étrangers réalisés dans le Sahara algérien. Le projet, piloté par le groupe italien Bonifiche Ferraresi (BF), s’inscrit dans la stratégie nationale visant à valoriser les terres sahariennes et à réduire la dépendance alimentaire du pays. À Timimoun, quelque 36 000 hectares sont consacrés à la culture de céréales, aux légumineuses, et à terme à l’élevage, avec l’appui du Fonds national d’investissement (FNI). Pour le ministre, l’élargissement du projet à de nouvelles filières marque un tournant. « La partie algérienne entend désormais étendre le projet à la production de lait et de viande rouge », a-t-il indiqué, y voyant « un signe de confiance du partenaire italien et la preuve que l’Algérie devient une destination de plus en plus attractive pour les investisseurs agricoles ». Cette diversification devrait permettre à l’Algérie de renforcer sa sécurité alimentaire et de stimuler l’emploi dans les régions du Sud, avec la création prévue de plus de 1 600 postes directs et 6 700 indirects.
L’État accompagne étroitement le projet. M. Oualid a précisé que « le partenaire italien est appuyé à toutes les étapes administratives et financières par le FNI, tandis qu’une cellule du ministère suit quotidiennement l’évolution du projet pour garantir son succès ». Ce dispositif de suivi illustre la volonté du gouvernement de faire de Timimoun un pôle agricole intégré, articulant production, transformation et exportation. Outre la culture de blé, de lentilles et de pois chiches, le programme prévoit la construction d’unités de transformation, de silos de stockage et d’une usine de pâtes alimentaires destinées à l’exportation. L’ensemble devrait être pleinement opérationnel à l’horizon 2028. Déjà, les premiers résultats sont encourageants. BF International a introduit à Timimoun des technologies agricoles avancées, notamment en matière d’irrigation et de mécanisation, permettant une croissance rapide des cultures avant même l’usage d’engrais.
Ce partenariat avec l’Italie s’inscrit dans un contexte de rapprochement économique accru entre Alger et Rome, qui cherchent à consolider leurs liens au-delà du secteur énergétique. Pour le ministre, ce projet « témoigne du potentiel immense du Sud algérien et de la capacité de l’Algérie à attirer des investisseurs engagés dans le développement durable ». À travers ce chantier emblématique, l’Algérie entend démontrer que son Sahara peut devenir une terre d’abondance — un levier de diversification économique et un laboratoire d’innovation agricole à l’échelle africaine.
Sabrina Aziouez
