Économie

OPEP+ : Vers une nouvelle hausse de la production pétrolière en décembre

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés, connue sous le nom d’OPEP+, s’apprête à décider dimanche d’une modeste augmentation de sa production de pétrole pour le mois de décembre, selon l’agence Reuters qui cite trois sources proches des discussions. Cette hausse, estimée à 137 000 barils par jour (b/j), traduit une approche prudente du cartel face aux prévisions d’un excédent de l’offre mondiale dès 2026, mais s’inscrit aussi dans le cadre de la seconde phase du démantèlement des hausse volontaire de huit membres de l’alliance entamée en octobre.

Depuis avril, l’OPEP+ a déjà relevé ses objectifs de production de plus de 2,7 millions de barils par jour, soit environ 2,5 % de l’offre mondiale, pour regagner des parts de marché après plusieurs années de restrictions.  La réunion virtuelle prévue ce dimanche, à 14h GMT, réunira huit membres clés de la coalition : l’Arabie saoudite, la Russie, les Émirats arabes unis, l’Irak, le Koweït, Oman, le Kazakhstan et l’Algérie. Ces pays devraient s’accorder sur une augmentation symbolique, maintenant ainsi la ligne de prudence adoptée depuis deux mois. Toutefois, Moscou pourrait éprouver des difficultés à honorer sa part d’augmentation. Selon Reuters, les nouvelles sanctions occidentales imposées à la Russie compliquent la reprise de sa production et ses exportations, limitant la marge de manœuvre du deuxième producteur mondial au sein de l’alliance.

Les analystes interrogés par l’agence s’accordent sur cette prévision d’une hausse limitée. Helima Croft, spécialiste du marché pétrolier chez RBC Capital Markets, estime que « l’OPEP+ ne procédera à aucune augmentation substantielle tant qu’il n’existera pas de preuve claire d’une rupture d’approvisionnement ». Des institutions telles que Rystad Energy, Commerzbank et SEB partagent la même anticipation d’une hausse plafonnée à 137 000 b/j. Cette décision intervient dans un contexte de volatilité accrue du marché. Le cours du baril de Brent a chuté à environ 60 dollars le 20 octobre, son plus bas niveau en cinq mois, avant de se redresser autour de 65 dollars grâce à l’effet des sanctions contre la Russie et à un regain d’optimisme sur les négociations commerciales internationales.

Pour les membres de l’OPEP+, l’enjeu est de maintenir l’équilibre délicat entre préserver leurs recettes et éviter une surproduction qui ferait replonger les prix. L’Arabie saoudite, chef de file du groupe, privilégie une stratégie de stabilité : ajuster l’offre par petites touches tout en observant l’évolution de la demande mondiale, notamment en Asie.

Samira Ghrib

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *