Économie

Avec une couverture quasi-totale du territoire en électricité : Cap sur la transition vers les renouvelables

L’Algérie affiche des progrès notables dans le développement et la sécurisation de son réseau énergétique. Invité de la chaîne I de la Radio algérienne, mardi 4 novembre, Khalil Hedna, directeur de la communication au ministère de l’Énergie et des Énergies renouvelables, a présenté un état des lieux précis du secteur. Il a souligné que « la couverture électrique nationale atteint désormais 99 % », soit plus de 12,5 millions d’abonnés, tandis que « le taux de raccordement au gaz s’élève à 72 %, représentant 8,2 millions de clients », un niveau supérieur à la moyenne mondiale de 45 %. Selon le responsable, ces résultats traduisent « la mise en œuvre régulière du programme du président de la République », qui vise à répondre à la fois aux besoins des ménages et aux exigences de l’économie nationale. L’objectif, a-t-il ajouté, est d’« assurer une énergie fiable pour les secteurs industriel, agricole et tertiaire, tout en garantissant un cadre de vie convenable aux citoyens ». Sur le plan opérationnel, le groupe Sonelgaz traverse, selon Hedna, « une période de stabilité financière et technique », marquée par la gestion réussie du pic historique de consommation enregistré durant l’été 2025. Le pays a alors atteint un niveau record de 20 686 mégawatts en juillet et août, sans incident majeur. Cette performance s’appuie sur des investissements de 104 milliards de dinars cette année, dont une part importante dédiée à la centrale de Mostaganem, la plus grande du pays avec une capacité de 1 540 MW. La capacité totale de production électrique nationale s’élève aujourd’hui à 27 000 MW, majoritairement issue du gaz naturel. Une réserve qui ouvre, selon Hedna, « des perspectives concrètes d’exportation vers les pays voisins ». Le réseau énergétique contribue également à l’essor d’autres secteurs. Plus de 100 000 exploitations agricoles ont été raccordées à l’électricité à la fin octobre, dépassant l’objectif initial de 95 000 fixé pour fin 2025. Ce programme, mené en coordination avec les services agricoles et les autorités locales, a permis aux agriculteurs de bénéficier de « facilités administratives et financières », sans versement préalable, dans le but de stimuler l’investissement rural et la création d’emplois. Du côté industriel, 43 zones industrielles et 29 autres ont été reliées respectivement à l’électricité et au gaz, en plus de 100 zones d’activité alimentées en électricité et 71 en gaz. Ces réalisations visent, selon Hedna, à « réduire les déséquilibres régionaux et renforcer l’attractivité économique du territoire ».

Dans le domaine de la mobilité durable, les travaux de mise en place de mille stations de recharge pour véhicules électriques approchent de leur terme. Une première phase a concerné l’autoroute Est–Ouest, avant l’extension vers les villes de l’intérieur et le Sud. « Les bornes de recharge sont fabriquées localement à plus de 56 % par la société algérienne des industries électriques et gazières de Sétif », a précisé Hedna.

Un pôle africain

Sonelgaz participe également à la mise en service de cinq grandes stations de dessalement d’eau de mer, toutes connectées au réseau électrique national. Trois autres projets, en phase d’étude, mobilisent 14 milliards de dinars d’investissements supplémentaires, en raison de la forte consommation énergétique de ces infrastructures. Sur le front du mix énergétique, Hedna a confirmé que le pays avance dans la réalisation de 15 000 MW d’énergies renouvelables à l’horizon 2035. La première phase, de 3 200 MW, est en cours avec plusieurs centrales solaires en construction, dont celles de Tendla (El M’Ghair) et Laghrous (Biskra), chacune d’une capacité comprise entre 200 et 250 MW. Leur raccordement au réseau national est prévu avant fin 2025. Enfin, l’Algérie poursuit ses projets de raccordement électrique régional et international. Le « projet du siècle » – une interconnexion sous-marine entre l’Algérie et l’Italie – vise à exporter de l’énergie propre vers l’Europe. Parallèlement, le pays fournit déjà 500 MW d’électricité à la Tunisie, et prévoit d’étendre ce flux vers la Libye et l’Égypte. Hedna a conclu en rappelant l’importance de la coopération continentale : 14 pays africains bénéficient actuellement de partenariats avec Sonelgaz en matière de formation, de transfert de savoir-faire et d’exportation d’équipements. Quatre nouveaux accords d’investissement ont récemment été signés avec le Mozambique, consolidant le rôle de l’Algérie comme pôle énergétique et technologique régional.

Samir Benisid

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