Festival international d’Oran du film arabe : Formation et transmission au cœur de la 13e édition
La 13e édition du Festival international d’Oran du film arabe a consacré un volet important à la formation des jeunes talents avec l’organisation de trois ateliers de formation et trois master classes animés par des figures arabes et internationales du septième art. Ces sessions, organisées en collaboration avec l’Institut Al Jazeera Media, ont réuni 55 participants venus de différentes wilayas pendant cinq jours au Théâtre régional Abdelkader Alloula d’Oran. Le coordinateur général du festival, Fayçal Chibani, a souligné que ces initiatives s’inscrivent dans une démarche visant à consolider le rôle de la manifestation comme « espace d’échange d’expériences et de développement des compétences des jeunes talents ». Selon lui, ces ateliers permettent aux jeunes passionnés de cinéma d’acquérir de nouvelles compétences et d’élargir leurs connaissances dans les domaines de l’écriture, de la réalisation et de la production. Cette dimension pédagogique répond à une volonté claire de faire du festival non pas seulement une vitrine de projection de films, mais également un lieu de transmission et de formation professionnelle. Les trois ateliers organisés ont couvert des aspects complémentaires de la création cinématographique. Le premier, consacré à l’écriture du scénario, a été animé par la scénariste Diana Jabbour, tandis que le second, dédié au film documentaire, était dirigé par la réalisatrice Fatma Riahi. Le troisième atelier, axé sur le cinéma du mobile, a été encadré par le réalisateur Iyad Al-Daoud. Les stagiaires ont travaillé sur des projets développés avec leurs encadreurs sur le plan pratique, avant de présenter leurs réalisations lundi dernier. Iyad Al-Daoud a détaillé le contenu de son atelier qui portait sur la réalisation d’une séquence de dix plans sans dialogue, dans lequel le stagiaire devait développer un langage basé sur l’image. Le réalisateur a mis en avant les vertus démocratisantes de cette approche, affirmant que « le cinéma mobile a libéré de nombreux talents en levant les barrières financières liées aux coûts de production ». Cette technique, qui s’appuie sur les smartphones et leur accessibilité, ouvre ainsi de nouvelles perspectives aux jeunes créateurs qui ne disposent pas nécessairement de moyens importants pour produire leurs premiers films. Parallèlement à ces ateliers pratiques, trois master classes ont été proposées au Théâtre régional Abdelkader Alloula, offrant aux participants l’opportunité d’échanger avec des professionnels reconnus du cinéma arabe et international. Le réalisateur algérien Merzak Allouache a donné une conférence sur la mise en scène cinématographique, partageant son expérience et sa vision de la direction d’acteurs et de la construction narrative. L’acteur syrien Ghassan Massoud, connu pour ses rôles marquants dans le cinéma arabe et international, a évoqué son parcours et révélé les secrets du jeu d’acteur, offrant un témoignage précieux sur les techniques d’incarnation et d’interprétation. Enfin, le monteur international Yorgos Lomberinos a animé une session sur les techniques de montage, discipline essentielle qui structure le récit filmique et rythme l’émotion cinématographique. Fayçal Chibani a insisté sur la portée stratégique de ces initiatives de formation qui constituent l’un des axes essentiels du festival. Il a expliqué que la manifestation ne se limite pas à la projection de films, mais vise également à bâtir des passerelles entre jeunes cinéastes et professionnels, et à renforcer le dialogue artistique arabe au service de l’industrie cinématographique dans la région. Cette approche témoigne d’une conception du festival comme véritable plateforme de développement des compétences, capable de contribuer à l’émergence d’une nouvelle génération de cinéastes formés aux standards internationaux tout en restant ancrés dans les réalités et les esthétiques arabes.
M.S.

