Économie

Gaz naturel : L’Algérie confirme sa position de leader sur le marché espagnol

En dépit d’une concurrence mondiale accrue sur le marché du gaz, l’Algérie reste, en 2025, le principal pilier de l’approvisionnement énergétique de l’Espagne.  Avec plus du tiers des volumes importés, Alger conserve une avance sur les États-Unis et la Russie. Les importations espagnoles de gaz ont progressé de 9,8 % au cours des dix premiers mois de l’année, pour atteindre 310,91 térawattheures (TWh), selon les données publiées par la plateforme spécialisée Energy Platform. L’Algérie, qui fournit 34,1 % de ces volumes, s’impose ainsi comme le premier fournisseur du pays ibérique, devant les États-Unis (31,6 %) et la Russie (10,5 %).Entre janvier et octobre 2025, les exportations algériennes vers l’Espagne se sont élevées à 105,94 TWh, dont 88,51 TWh de gaz naturel acheminé par le gazoduc Medgaz et 17,43 TWh de gaz naturel liquéfié (GNL). Ce niveau, quasi stable par rapport à 2024, confirme la robustesse du dispositif d’exportation de Sonatrach et la constance du flux énergétique vers l’Europe du Sud.

Cette performance consolide la position de Sonatrach comme partenaire clé du système gazier européen. Malgré la montée en puissance du GNL américain et les variations saisonnières de la demande, l’Algérie demeure la source la plus fiable et la plus proche pour Madrid. Les États-Unis se maintiennent au deuxième rang des fournisseurs avec une part de 31,6 %, soit 98,36 TWh, exclusivement sous forme de GNL. Les exportations américaines vers l’Espagne ont connu une croissance spectaculaire, presque doublées par rapport à 2024 (50,69 TWh) et bien supérieures à celles de 2023 (67,44 TWh). Ce bond reflète la montée en puissance du gaz liquéfié américain sur le marché européen, soutenu par la volonté de l’Union européenne de réduire sa dépendance énergétique à la Russie. Cette dernière conserve malgré tout la troisième position avec 10,5 % des importations espagnoles, soit 32,72 TWh, mais en forte baisse par rapport aux deux années précédentes où ses livraisons dépassaient les 60 TWh. Les sanctions occidentales et les contraintes logistiques continuent d’éroder la présence russe sur le marché ibérique.

Derrière ce trio de tête, le reste du classement est dominé par plusieurs pays africains. Le Nigeria occupe la quatrième place avec 7,8 % des volumes (24,25 TWh), suivi de l’Angola à 5,3 % (16,56 TWh). Ces chiffres traduisent la vitalité croissante des exportations africaines de GNL, qui bénéficient des besoins accrus de diversification énergétique en Europe.

Fait nouveau, la Guinée équatoriale a fait son entrée dans la liste des fournisseurs de l’Espagne pour la première fois en octobre 2025, avec 1,129 TWh, soit 3,2 % des importations mensuelles. Cette apparition illustre l’ambition de ce petit État d’Afrique centrale de s’imposer sur le marché européen, dans le sillage du dynamisme de ses voisins producteurs. Sur le seul mois d’octobre 2025, les importations espagnoles ont bondi de 27 % par rapport à septembre, atteignant 34,97 TWh. Les livraisons algériennes ont crû pour représenter 39,5 % des volumes mensuels, devant les États-Unis (39,2 %) et le Nigeria (5,9 %). Cette accélération s’est accompagnée d’une baisse des réserves de stockage, remplies à 87 % contre 100 % un an plus tôt, signe d’une consommation soutenue avant l’hiver. Dans un contexte mondial de transition énergétique et de recomposition des circuits d’approvisionnement, l’Algérie s’impose une fois encore comme un acteur incontournable du paysage gazier méditerranéen.

Sabrina Aziouez

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