Économie

Pétrole : L’OPEP prévoit un marché équilibré dès 2026

Après des mois de signaux contradictoires sur l’état du marché pétrolier mondial, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) anticipe désormais un équilibre entre l’offre et la demande dès 2026. Selon son rapport mensuel publié mercredi, l’organisation estime que la production mondiale atteindra un niveau suffisant pour répondre aux besoins de consommation, grâce à la montée en puissance du groupe élargi OPEP+ et à la hausse des extractions hors cartel. Cette prévision marque un tournant significatif, alors que les précédents rapports tablaient encore sur un déficit structurel.

Le groupe OPEP+, qui réunit les membres de l’organisation, la Russie et plusieurs alliés, prévoit de suspendre les hausses de production au premier trimestre 2026, dans un contexte où les signaux d’un excédent d’offre se multiplient. Cette pause vise à éviter une surabondance de brut sur le marché, après plusieurs mois d’augmentation progressive des volumes extraits. En octobre, la production du groupe a d’ailleurs reculé de 73 000 barils par jour, à 43,02 millions de barils quotidiens, en raison notamment d’une baisse enregistrée au Kazakhstan. L’OPEP maintient par ailleurs sa prévision d’une croissance de la demande mondiale de 1,3 million de barils par jour en 2025, rythme qui devrait légèrement s’accélérer l’année suivante. Dans son rapport, l’organisation souligne que « l’économie mondiale est restée résiliente en 2025, soutenue par l’atténuation des incertitudes commerciales depuis l’été ». Ce contexte plus stable favorise la reprise des échanges et le maintien de la consommation énergétique, notamment dans les économies émergentes.

L’organisation a d’ailleurs révisé à la baisse de 100 000 barils sa projection de demande pour 2026, conséquence d’une réévaluation à la hausse de la production hors OPEP+, notamment aux États-Unis et au Brésil.

Ce changement de perspective est notable : le rapport d’octobre évoquait encore un déficit de 50 000 barils par jour, tandis que celui de septembre anticipait un manque de 700 000 barils. La tendance actuelle marque donc un glissement progressif vers un marché de l’or noir plus abondant et potentiellement sous pression. Cette dynamique s’explique autant par la montée des productions alternatives que par la modération des perspectives de croissance mondiale, désormais jugées solides mais moins expansives.

Les marchés pétroliers ont immédiatement réagi à ces annonces. À Londres, le baril de Brent pour livraison en janvier reculait de 0,97 % à 64,53 dollars, tandis que le WTI américain cédait 1,02 % à 60,42 dollars. Les investisseurs semblent redouter que la perspective d’un équilibre en 2026 ne se traduise, à court terme, par un excédent dès 2025, capable d’exercer une pression durable sur les prix.

Les dernières analyses de l’Agence internationale de l’énergie (AIE) vont dans le même sens : son rapport annuel sur les perspectives énergétiques mondiales souligne que la demande mondiale de pétrole pourrait se stabiliser autour de 2030, voire plus tôt selon certains scénarios. D’ici là, le marché montre déjà « un large excédent d’offre par rapport à la demande », avertit l’agence, alimentant les craintes d’un reflux prolongé des cours.

Samira Ghrib

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *