Kamel Agsous : « Les industries manufacturières, locomotive du développement de la sous-traitance «
À la veille de l’ouverture du 10e Salon international de la sous-traitance (Algest), prévu du 17 au 20 novembre au Palais des expositions d’Alger, Kamel Agsous, président de la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat (BSTP), a livré dimanche sa vision stratégique pour le développement de ce secteur crucial pour l’économie nationale. Dans l’émission « L’invité du jour » de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, il a placé les industries manufacturières au cœur de cette ambition, tout en insistant sur l’impératif de mise à niveau des PME algériennes. Pour Kamel Agsous, le chemin vers une industrie nationale intégrée passe inévitablement par l’identification de secteurs porteurs capables de générer une sous-traitance durable. « Avec le concours du ministère de l’Industrie, nous avons identifié les industries manufacturières, comme secteurs matures et porteurs, sur lesquels on peut s’appuyer pour développer de façon conséquente la sous-traitance industrielle », a-t-il déclaré sur les ondes de la radio nationale. Le président de la BSTP a précisé que ce secteur englobe un vaste champ d’activités : « Les industries manufacturières comprennent la mécanique, et à l’intérieur des industries manufacturières, il y a l’automobile », a-t-il expliqué, soulignant ainsi l’interconnexion entre ces différentes branches industrielles.
Au-delà des industries manufacturières, Kamel Agsous a identifié le secteur des hydrocarbures comme un autre pourvoyeur majeur de sous-traitance, mais « de façon exceptionnelle », a-t-il nuancé, à condition « qu’il soit mobilisé normalement ». Cette mention n’est pas anodine dans un pays où Sonatrach, le géant pétrolier national qui sera présent au Salon, demeure l’un des principaux donneurs d’ordres et un moteur potentiel pour l’écosystème des sous-traitants locaux. Interrogé sur les leviers à actionner pour transformer cette ambition en réalité, le responsable de la BSTP n’a pas hésité à pointer du doigt l’exigence de qualité comme condition sine qua non. « Il y a une exigence extrêmement importante en matière de standards de fabrication et la mise à niveau permettra aux entreprises, donc aux PME de sous-traitance, de fabriquer et d’être organisées au niveau des standards internationaux », a-t-il révélé. Cette mise à niveau des PME ne constitue pas uniquement un objectif technique, mais représente également un enjeu économique stratégique. Selon Kamel Agsous, elle permettra de créer l’import-substitution, c’est-à-dire « réduire drastiquement l’importation et en contrepartie créer des emplois et de la richesse », une équation gagnante pour l’économie nationale dans un contexte où la maîtrise de la facture d’importation demeure une priorité gouvernementale.
Le Salon Algest 2025, co-organisé par la Bourse de la sous-traitance et le World Trade Center Algiers, se veut la vitrine de cette dynamique industrielle. Kamel Agsous a annoncé la participation de 130 exposants nationaux, « représentant l’ensemble des secteurs de l’industrie en général et de la sous-traitance en particulier ». L’événement couvrira un spectre large d’activités industrielles. « Il y aura l’industrie mécanique, métallique, sidérurgique, électronique, le caoutchouc et la chimie. Il y aura également les services à l’industrie qui sont extrêmement importants, qui ne sont pas suffisamment développés et qui doivent l’être pour l’avenir », a-t-il énuméré, dressant ainsi un panorama complet des forces en présence. L’édition 2025 marquera une évolution notable avec la création d’un pôle dédié spécifiquement à l’activité automobile, un secteur considéré comme stratégique par les autorités. Ce pôle concernera « non seulement la construction automobile, mais aussi la fabrication de pièces de rechange », a précisé le président de la BSTP, témoignant de la volonté de développer une filière complète et intégrée. Les organisateurs ont également prévu des rencontres B2B facilitées par une plateforme numérique, avec plus d’une centaine de rendez-vous d’affaires déjà programmés, ainsi que des conférences thématiques abordant les enjeux d’actualité comme l’intelligence artificielle, l’industrie 4.0 ou encore la maintenance prédictive.
La dimension internationale du Salon se concrétisera par la visite de délégations de plusieurs pays, dont la Pologne, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne, la Chine et la Tunisie. « Nous souhaitons d’abord que les B2B puissent se développer, être plus nombreux et que les gens puissent se découvrir », a expliqué Kamel Agsous, avant d’ajouter : « Nous souhaitons aussi que pour le pôle automobile, les partenaires et investisseurs dans la pièce de rechange puissent être confrontés à la réalité et puissent prendre des décisions dans ce sens-là ». L’objectif affiché est clair : transformer les rencontres en contrats tangibles. « Nous espérons aussi que ce salon soit l’occasion de signer un certain nombre de contrats et de conventions qui sont prévues avec différents partenaires », a conclu l’invité de la Chaîne 3, manifestant ainsi l’ambition de faire d’Algest 2025 non pas un simple rendez-vous d’exposition, mais un véritable catalyseur d’affaires et de partenariats industriels durables.
Amar Malki

