Économie

Une délégation de Siemens Energy en visite en Algérie : Vers un partenariat élargi dans l’énergie et les mines

Le géant allemand Siemens Energy a exploré lundi à Alger de nouvelles perspectives de coopération avec l’Algérie dans les hydrocarbures, l’hydrogène vert et les mines. La visite à Alger d’une délégation de Siemens Energy, conduite par Dietmar Josef Siersdorfer, vice-président exécutif et directeur général pour la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, marque une nouvelle étape dans les relations économiques entre l’Algérie et l’industriel allemand. Reçue successivement par le ministre d’État Mohamed Arkab, en charge des Hydrocarbures et des Mines, et par le ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables Mourad Adjal, la délégation a passé en revue un éventail élargi d’opportunités d’investissement dans un contexte où l’Algérie accélère sa transition énergétique et son développement industriel. Au cœur des discussions figure l’hydrogène vert, devenu un axe prioritaire de la stratégie énergétique algérienne. Le pays, fort de son potentiel solaire et de ses infrastructures gazières existantes, ambitionne de se positionner comme un acteur majeur de cette énergie d’avenir, notamment pour l’exportation vers l’Europe. Siemens Energy, leader mondial dans les technologies de production, de transport et de stockage d’énergie, dispose de l’expertise technologique nécessaire pour accompagner cette ambition. Selon le communiqué du ministère des Hydrocarbures et des Mines, les deux parties ont notamment examiné « les futurs axes de coopération liés à la transition énergétique, notamment la décarbonation, la réduction des émissions, le développement de l’hydrogène vert et la modernisation des infrastructures énergétiques ». Le secteur minier constitue un autre volet prometteur de cette coopération. Les autorités algériennes cherchent à valoriser les importantes ressources minérales du pays, longtemps demeurées sous-exploitées, dans le cadre d’une stratégie de diversification économique. Les projets de dessalement de l’eau de mer, considérés comme « des activités prometteuses dans le contexte du développement industriel de l’Algérie » selon le communiqué, représentent également un axe d’intérêt majeur pour le groupe allemand, qui possède une expertise reconnue dans les technologies de traitement de l’eau. Les relations entre Siemens Energy et les entreprises publiques nationales ne partent pas de zéro. Le groupe allemand entretient déjà des liens étroits avec Sonatrach, la compagnie nationale des hydrocarbures, et avec Sonelgaz, l’opérateur public de l’électricité et du gaz. Les discussions ont permis de relever « le niveau avancé des relations qui lient les deux institutions » et « l’importance du partenariat stratégique qui s’est développé au cours des dernières années », précise le ministère des Hydrocarbures. Cette base solide constitue un atout pour approfondir la coopération dans l’industrie pétrolière et gazière, domaine où Siemens Energy intervient dans les équipements énergétiques, les services d’ingénierie et les programmes de formation. Le transfert de technologie et de savoir-faire occupe une place centrale dans les attentes algériennes. Mohamed Arkab a souligné lors de la rencontre « l’importance d’élargir les partenariats avec Siemens Energy de manière à garantir le transfert de savoir-faire et d’expertise, la promotion du capital humain et l’action commune pour l’intégration des technologies modernes dans les projets d’hydrocarbures et des mines, en particulier dans les domaines de la maîtrise énergétique et de l’ingénierie avancée », indique le communiqué du ministère. Cette exigence reflète la volonté du gouvernement algérien de ne pas se contenter d’importations de technologies, mais de développer les compétences locales et l’intégration nationale dans les projets.

De son côté, le ministre de l’Énergie et des Énergies renouvelables Mourad Adjal a replacé cette visite dans une perspective plus large de redynamisation des relations économiques bilatérales. Il a affirmé « l’intérêt accordé par le Gouvernement au renforcement des liens de coopération et à l’ouverture du champ de partenariat avec les opérateurs économiques allemands », soulignant la nécessité de « trouver de nouveaux espaces de partenariat susceptibles de rétablir le niveau antérieur des relations économiques algéro-allemandes », selon le communiqué de son ministère. Cette formulation laisse entendre que les échanges économiques entre les deux pays ont connu un certain ralentissement ces dernières années. Le ministre a également rappelé que le gouvernement compte attirer des investisseurs et des opérateurs économiques « forts et fiables », à l’instar de Siemens, tout en mettant en avant l’atout stratégique que représente la position de l’Algérie en Afrique. Cette position géographique, selon Mourad Adjal, « devrait renforcer la coopération avec le partenaire allemand et ouvrir d’importantes perspectives d’accès aux marchés africains, ainsi qu’aux marchés du Moyen-Orient, dans le cadre du principe gagnant-gagnant ». L’argument vise clairement à positionner l’Algérie comme une plateforme d’accès aux marchés du continent et de la région pour les entreprises européennes. Du côté allemand, Dietmar Siersdorfer a exprimé « la disposition de Siemens Energy à accompagner les programmes du secteur à travers des solutions innovantes et des technologies de pointe, et à contribuer à la mise en œuvre de projets à caractère stratégique, notamment ceux liés à la décarbonation, au développement de l’industrie locale et à la formation des ressources humaines », conclut le communiqué du ministère des Hydrocarbures. Le responsable allemand s’est également félicité du niveau de coopération actuel et a salué « l’appui qu’il a perçu auprès du groupe Sonelgaz », exprimant « l’intérêt de son entreprise pour le renforcement de la coopération avec la partie algérienne, compte tenu de sa place économique importante sur le marché africain ». Les deux rencontres se sont conclues par un appel à concrétiser rapidement ces intentions. Le communiqué du ministère de l’Énergie souligne ainsi « la nécessité de renforcer le partenariat et la coopération entre les parties algérienne et allemande » et « l’importance de leur donner une plus grande dynamique conformément à une feuille de route qui portera ses fruits dans les délais fixés ». Cette insistance sur la mise en place d’une feuille de route et sur le respect des délais traduit une volonté de passer rapidement de la phase exploratoire à celle des réalisations concrètes, dans un contexte où l’Algérie cherche à accélérer sa transition énergétique et sa diversification économique face aux défis du changement climatique et de la volatilité des marchés des hydrocarbures.

Samira Ghrib

admin

admin

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *