Culture

Cité cinématographique de Tinerkouk: Un pôle pour faire rayonner une industrie cinématographique naissante

La ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, a inauguré il y a quelques jours la cité cinématographique de Tinerkouk, dans la wilaya de Timimoun. Cette infrastructure, fruit d’un investissement de plus de 120 millions de dinars, ambitionne de faire du Sud algérien un véritable pôle de production audiovisuelle en valorisant ses paysages exceptionnels et son patrimoine historique.

C’est un ancien bordj militaire qui renaît sous les projecteurs. À Tinerkouk, petit village situé à une centaine de kilomètres de Timimoun, un site historique de 5.500 m² vient d’être transformé en cité cinématographique. Cette réhabilitation ambitieuse, financée par le ministère de la Culture à hauteur de 120 millions de dinars, s’inscrit dans une vision stratégique visant à créer une véritable industrie du cinéma dans le Sud algérien.

Lors de l’inauguration, qui a coïncidé avec l’ouverture du premier festival international du court métrage de Timimoun, Malika Bendouda a alors souligné l’importance de ce projet dans la politique culturelle nationale. « Cet espace traduit la volonté de l’État de démocratiser la créativité, de décentraliser l’acte culturel et de placer les arts à la portée de tous les Algériens, où qu’ils se trouvent », a-t-elle déclaré. La ministre a également annoncé qu’« une première production cinématographique sera réalisée au niveau de ce site et portera sur des batailles s’étant déroulées dans le grand erg occidental ». Le choix de Tinerkouk n’est pas anodin. Cette région du Sud offre une diversité de paysages spectaculaires, des dunes ocres du grand erg aux palmeraies verdoyantes, en passant par les ksour millénaires. « La réhabilitation de ce site entre dans le cadre des orientations des hautes autorités du pays de créer des cités cinématographiques dans le Sud, en exploitant ses sites et monuments historiques, sa diversité culturelle et la beauté de ses paysages naturels », explique Abdeslam Kaddouri, responsable chargé de la gestion de la cité cinématographique de Tinerkouk.L’infrastructure, placée sous la tutelle du Centre algérien de développement du cinéma, a été conçue comme un espace culturel complet et ouvert. Elle accueillera des ateliers d’écriture et de réalisation, des espaces d’accueil et d’hébergement pour les équipes de tournage, ainsi que des ateliers de confection de costumes et de décors cinématographiques. Des studios de traitement audiovisuel complètent ce dispositif technique. Une attention particulière a été portée à l’authenticité architecturale : une partie du site a été reconstruite avec des matériaux locaux, respectant ainsi le cachet traditionnel des constructions sahariennes.

Mais l’ambition de cette cité dépasse la simple mise à disposition d’infrastructures de tournage. Selon Abdeslam Kaddouri, l’objectif est de « mettre ces installations à la disposition des producteurs et des réalisateurs à des fins de productions cinématographiques, selon une approche économique ». Une partie du site sera ainsi réservée à la formation aux métiers liés à l’industrie cinématographique, contribuant à créer un vivier de compétences locales dans des domaines aussi variés que la prise de vue, le montage, la régie ou encore la création de décors. Le potentiel du site a déjà été testé avec succès. Des séquences du film « Min Adjelik » (Pour toi), du réalisateur Khaled Kebbiche, ont été tournées à Tinerkouk à titre expérimental. Le film, projeté à la salle Ibn-Khaldoun d’Alger, a permis de valider la pertinence du choix de ce lieu comme décor naturel et de tester les premières installations techniques.

Cette initiative s’inscrit dans une dynamique plus large de valorisation du patrimoine saharien et de développement économique des régions du Sud. En attirant des productions cinématographiques nationales et, potentiellement, internationales, la cité de Tinerkouk pourrait générer une activité économique significative pour la région, tout en participant au rayonnement culturel de l’Algérie. Le désert algérien, avec ses lumières uniques et ses décors naturels grandioses, a tous les atouts pour séduire les cinéastes en quête d’authenticité et de dépaysement.

Mohand Seghir

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