Boissons énergisantes : Un risque croissant pour la santé publique
Face à la consommation en forte hausse de boissons énergisantes en Algérie, l’Association Amaan pour la protection du consommateur tire la sonnette d’alarme. Son président, Hacène Menouar, prévient que ces produits, très prisés notamment par les jeunes, représentent « un danger pour la santé publique », et que des cas de décès liés à une consommation excessive ont déjà été rapportés. Dans un entretien accordé au service multimédia de la Radio algérienne, Menouar souligne l’ampleur du phénomène : l’essor de la production nationale, couplé à une baisse des prix, a rendu ces boissons plus accessibles que jamais. « Leur présence s’est généralisée depuis le début de leur fabrication locale, alors qu’elles étaient auparavant importées et coûteuses », explique-t-il. Le marché algérien compte aujourd’hui sept marques actives, et ces produits sont devenus selon lui un véritable « boisson sociale » que toutes les tranches d’âge peuvent se procurer sans difficulté. Cette popularité n’est cependant pas sans conséquences. Menouar affirme que des jeunes sportifs figurent parmi les victimes, après avoir consommé ces boissons en excès. Sans entrer dans les détails, il insiste sur la nécessité d’une prise de conscience face aux alertes répétées des médecins : accélération du rythme cardiaque, effets directs sur le cerveau, troubles nerveux… Autant de signaux qui doivent, selon lui, pousser à une réaction immédiate. Le président d’Amaan détaille également la composition problématique de ces boissons. Elles sont riches en sucre, en additifs, en colorants et en gaz industriel, mais surtout en caféine : « Une canette de 25 cl équivaut à plus de quatre tasses de café », indique-t-il. Elles contiennent aussi de la taurine, une substance dont l’impact sur le système nerveux suscite de fortes inquiétudes, les spécialistes évoquant des risques de tremblements ou de difficultés motrices en cas de consommation prolongée. Face à ces dérives, l’Association Amaan réclame un cadre réglementaire strict. Elle propose l’interdiction de la vente de boissons énergisantes aux mineurs de moins de 18 ans, des sanctions pour les contrevenants, l’interdiction de les placer au même rayon que les boissons classiques, un contrôle rigoureux de leur publicité et l’instauration d’une taxe destinée à limiter leur consommation. Pour Menouar, la mobilisation est urgente. « Il est nécessaire de tirer le signal d’alarme », insiste-t-il, rappelant que la prévention reste le premier rempart contre un produit dont les effets, longtemps banalisés, deviennent aujourd’hui un réel enjeu de santé publique.
Lyna Larbi

