L’Algérie franchit de « grands pas » dans sa stratégie hydrogène
Le ministre d’État, ministre des Hydrocarbures et des Mines, Mohamed Arkab, a affirmé lundi à Riyad que l’Algérie a franchi de « grands pas » dans la mise en œuvre de sa stratégie nationale de développement de l’hydrogène, qu’elle considère comme un axe majeur de sa transition énergétique, en s’appuyant sur ses immenses ressources solaires pour produire de l’hydrogène renouvelable à « haute compétitivité et à grande échelle ». Intervenant lors d’une séance de haut niveau intitulée « Libérer le potentiel de l’hydrogène propre à travers l’investissement et l’innovation », organisée en marge de la 21e Conférence générale de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel à Riyad, Mohamed Arkab a souligné que « l’Algérie a adopté un choix stratégique clair consistant à faire de l’hydrogène propre un axe principal de sa transition énergétique ». Le ministre d’État a précisé que le développement de cette filière constitue « un pilier essentiel » pour réaliser une croissance industrielle durable, diversifiée et à faibles émissions. Le ministre a salué cette rencontre organisée par l’ONUDI et le Fonds pour l’environnement mondial, tout en se réjouissant du choix de l’Algérie comme pays partenaire dans cette initiative ambitieuse visant à développer l’hydrogène propre comme l’une des principales solutions énergétiques d’avenir. Cette reconnaissance internationale intervient alors que l’Algérie multiplie les initiatives concrètes pour positionner ce vecteur énergétique au cœur de sa stratégie de diversification économique. Mohamed Arkab a rappelé que l’Algérie a adopté en 2023 sa stratégie nationale de l’hydrogène, accompagnée d’une feuille de route opérationnelle reposant sur des étapes progressives englobant le développement du cadre réglementaire, le lancement de projets pilotes, l’extension graduelle de la production ainsi que la mise en place d’une industrie intégrée le long de la chaîne de valeur, tout en soutenant les capacités nationales à l’exportation. Cette approche méthodique traduit la volonté des autorités algériennes de construire une filière hydrogène structurée et pérenne. Le ministre d’État a mis en avant l’avantage « exceptionnel » dont dispose l’Algérie grâce à ses immenses ressources solaires, lui offrant une capacité naturelle à produire de l’hydrogène renouvelable à « haute compétitivité et à grande échelle ». Cette dotation naturelle place le pays dans une position privilégiée pour développer une production d’hydrogène vert compétitive sur les marchés internationaux, notamment européens en quête d’alternatives aux énergies fossiles.
Selon Mohamed Arkab, le pays a ainsi franchi de grands pas dans ce domaine à travers la finalisation du cadre réglementaire, le lancement de projets pilotes en coopération avec plusieurs pays, et l’introduction de spécialités liées à l’hydrogène dans les programmes d’enseignement supérieur et de recherche scientifique. Le ministre a également indiqué que le texte de la Loi de Finances 2026 comprend d’importantes incitations, dont l’exonération des droits de douane et des taxes sur les électrolyseurs et les panneaux solaires, en soutien aux investissements dans ce domaine vital. Sur le plan international, le ministre d’État a évoqué le lancement par l’Algérie d’un dialogue de haut niveau regroupant les parties prenantes du projet « South H2 Corridor » pour le transport de l’hydrogène vert de l’Algérie vers l’Europe, un projet qui bénéficie du soutien direct de l’Union européenne. L’Algérie bénéficie également d’un accompagnement technique de l’ONUDI qui assume le secrétariat technique de ce projet stratégique visant à faire du pays un hub énergétique reliant l’Afrique du Nord à l’Europe. Mohamed Arkab a également fait savoir que l’Algérie bénéficie d’un important projet national dans le cadre du Programme mondial de l’Hydrogène Propre, financé par le Fonds pour l’environnement mondial et supervisé par l’ONUDI. Ce projet, intitulé « Algeria Project under the Global Clean Hydrogen Programme », vise à soutenir l’élaboration du cadre réglementaire et normatif, à développer les systèmes de mesure et de certification, à renforcer les capacités techniques et humaines, et à préparer les structures industrielles nécessaires pour la production et les applications locales de l’hydrogène.
Selon le communiqué du ministère, ce projet « contribuera à jeter des bases solides pour une économie nationale de l’hydrogène, de même qu’il soutiendra la diversification de l’industrie algérienne et l’émergence de nouvelles chaînes de valeur dans des domaines tels que les engrais, la mobilité propre et l’ammoniac vert, en plus de renforcer l’attractivité de l’Algérie pour les investissements étrangers ». Il jouera également un rôle dans le développement des capacités nationales au niveau des institutions gouvernementales, industrielles et des centres de recherche, à travers le transfert de technologie, l’innovation et le renforcement des compétences nécessaires.
Sur le plan international, Mohamed Arkab a affirmé que l’Algérie bénéficiera de l’accès à une expertise et à des normes internationales unifiées, en plus de l’adhésion à des plateformes d’échange de connaissances et de formation commune, et du renforcement de la coopération Sud-Sud à travers le partage d’expériences réussies et de solutions innovantes. Au terme de son allocution, le ministre a réitéré l’engagement de l’Algérie à travailler de concert avec les pays partenaires et les institutions internationales, en vue d’accélérer la transition énergétique mondiale et de renforcer le rôle de l’hydrogène propre en tant que pilier essentiel d’un développement industriel durable et résilient.
Sabrina Aziouez

