L’Algérie parvient à un accord les développeurs de PUBG Mobile : Encadrer un environnement de gaming adapté
Le ministre de la Poste et des Télécommunications, Sid Ali Zerrouki, a tenu mardi une réunion avec les responsables de l’entreprise qui a développé le jeu vidéo PUBG Mobile, plusieurs produits numériques et des services OTT comme WeChat, aboutissant à un accord sur plusieurs priorités stratégiques. Cette rencontre, qui s’inscrit dans le cadre d’une série de rencontres avec les leaders mondiaux de l’industrie du jeu vidéo, marque une étape importante dans la volonté de l’Algérie d’encadrer ce secteur en pleine expansion tout en préservant les valeurs culturelles nationales et en protégeant les mineurs, révélant ainsi les enjeux d’une industrie qui touche des millions de jeunes Algériens. Selon un communiqué du ministère publié mercredi, cette rencontre a « abouti à un accord sur un ensemble de priorités, notamment la création d’un environnement de jeu sûr et responsable qui tient compte des spécificités de la société algérienne et le renforcement du contrôle parental concernant les activités des enfants et des mineurs sur les plateformes et dans les jeux vidéo ». Ces engagements répondent à une préoccupation croissante des autorités algériennes face à l’engouement massif des jeunes pour les jeux en ligne, et notamment pour PUBG Mobile, qui compte des millions d’utilisateurs dans le pays, souvent très jeunes et parfois exposés à des contenus ou des interactions inappropriés. L’adaptation culturelle constitue l’un des axes majeurs de cet accord. Il a été convenu d’« adapter le contenu à la culture algérienne », précise le communiqué ministériel, sans toutefois détailler les modifications concrètes qui seront apportées. Cette exigence reflète la volonté des autorités de concilier l’ouverture sur l’industrie mondiale du jeu vidéo avec le respect des valeurs et des normes sociales locales, dans un contexte où ces plateformes sont souvent accusées de véhiculer des références culturelles étrangères sans considération pour les spécificités locales. Sur le plan technique et économique, l’annonce la plus significative concerne l’infrastructure. L’entreprise s’est dite « disposée à créer des serveurs locaux, pour la première fois en Algérie, afin d’améliorer la qualité du service, de réduire le temps de réponse et de permettre aux gamers de payer en monnaie nationale via des cartes prépayées », indique le communiqué. La possibilité de payer en dinars algériens via des cartes prépayées constitue également une évolution importante. Au-delà des aspects techniques, l’entreprise a manifesté sa volonté de s’investir dans l’écosystème local du jeu vidéo. Elle a fait part de son intention de « sponsoriser les événements dédiés au jeu vidéo en prélude à de futurs partenariats visant à améliorer l’expérience de jeu des gamers et à soutenir cette industrie en Algérie », conclut le communiqué. Cette ouverture pourrait favoriser l’émergence d’une scène compétitive structurée en Algérie, où les tournois d’esport se multiplient mais souffrent souvent d’un manque de soutien institutionnel et financier.
Malik Meziane
