Journées nationales du conteur à Mascara : Le patrimoine oral reprend vie
L’art millénaire du conte a retrouvé ses lettres de noblesse à Mascara lors d’une après-midi consacrée à la transmission orale du patrimoine populaire algérien. Dans l’enceinte de la bibliothèque de Mohammadia, trois conteurs ont captivé un public venu nombreux, composé en majorité de jeunes désireux de renouer avec cet art authentique qui puise dans la mémoire collective du pays. La prestation du conteur Mahi Seddik, enfant du terroir mascarien, s’est particulièrement distinguée par la richesse des histoires issues du vieux patrimoine populaire qu’il a partagées avec l’assistance. Son spectacle, très apprécié par le public présent, a démontré la persistance de ces récits ancestraux et leur capacité à toucher les nouvelles générations. L’artiste a su créer cette atmosphère particulière qui caractérise l’art du conte, où la parole devient spectacle et où l’imaginaire collectif prend corps dans la voix du conteur. Venu de Sidi Bel-Abbes, l’artiste Kada Benchemissa a pour sa part narré une histoire du patrimoine ancien à travers laquelle il a évoqué des événements profondément ancrés dans la mémoire collective algérienne. Sa performance a été ponctuée par une série de devinettes captivantes qui ont suscité une large réaction du public, rappelant ainsi la dimension interactive et ludique de cet art populaire. Cette approche a permis de créer une véritable complicité avec l’assistance, transformant la séance de conte en un moment d’échange et de partage. L’artiste Fouad Bendoubaba, originaire de Relizane, a également animé un spectacle de conte en présentant une histoire populaire ancienne qui a généré une forte interaction avec le public. Ces trois prestations ont confirmé la vitalité d’un art qui, loin d’être figé dans le passé, continue de parler aux générations contemporaines et de transmettre des valeurs et des récits fondateurs de l’identité culturelle algérienne.
L’engouement du public pour ces représentations témoigne de l’appétit des jeunes générations pour ces formes d’expression traditionnelles. Plusieurs spectateurs ont exprimé leur admiration pour les récits traditionnels présentés par les conteurs, soulignant l’importance de préserver et de transmettre ce patrimoine immatériel qui constitue une part essentielle de la culture populaire algérienne. Cette première édition des Journées nationales du conteur réunit huit artistes spécialisés issus de huit wilayas différentes, au théâtre régional Bachir Zahaf de Mascara.
M.S.
