Annaba : Un déficit en poches de sang qui inquiète
La pénurie de poches de sang s’est répercutée sur les opérations chirurgicales dans les hôpitaux d’Annaba. Une situation qui a engendré un arrêt des interventions chirurgicales, sauf pour les cas urgents.
À peine une quinzaine de jours après la tenue du congrès international sur la transfusion sanguine, organisé à l’hôtel Sheraton d’Annaba, la pénurie de poches de sang s’est fait sentir à Annaba. La baisse de l’approvisionnement en poches de collecte de sang met les établissements de santé d’Annaba dans une situation d’urgence qui inquiète.
Jusqu’à la mise sous presse, plusieurs services hospitaliers relevant du secteur public, dont le Centre hospitalo-universitaire Ibn Rochd et celui d’El Hadjar, fonctionnent depuis plusieurs jours avec des stocks quasi nuls. Une situation qui a influé négativement sur le calendrier des interventions chirurgicales, déjà très chargé. La conséquence a donné lieu à l’arrêt des opérations chirurgicales programmées, à l’exception des cas urgents où le pronostic vital des patients est en jeu. Cette pénurie, ou plus exactement cette crise, s’explique, selon des sources relevant du CHU Ibn Rochd d’Annaba, par la réception d’un lot de poches de collecte déclaré non conforme après inspection technique. Le matériel a été renvoyé à la pharmacie centrale, laissant les centres de transfusion sans moyens d’assurer les prélèvements, ont expliqué nos sources. Selon ces dernières, le problème dépasse par ailleurs les frontières de la wilaya. Il s’agit, a-t-on ajouté, d’une difficulté d’ampleur nationale qui affecte l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement.
Néanmoins, les services en charge du secteur de la santé à Annaba ont aussitôt réagi à cette urgence d’importance capitale. En effet, la direction de la santé et de la population (DSP) de la wilaya d’Annaba, en coordination avec la direction du CHU, a engagé une mesure exceptionnelle avec l’acquisition de plus de 300 poches de sang auprès d’un fournisseur alternatif, dans l’attente d’une solution durable au niveau national. Pour la direction du CHU d’Annaba, la vie des patients prime et leur devoir est d’assurer des poches de sang, notamment pour les cas très urgents nécessitant une intervention chirurgicale immédiate.
Autres cas inquiétants générés par cette pénurie de sang : les malades atteints de pathologies nécessitant des transfusions régulières, tels les cas d’insuffisance rénale, d’anémie chronique sévère, les cancers et la drépanocytose. Pour ne citer que ces cas, dont les patients pour qui l’accès au sang est une question de survie. Car, est-il souligné, cette rupture d’approvisionnement en poches de sang peut entraîner des complications rapides et parfois irréversibles chez les patients les plus vulnérables.
Par ailleurs, et pour parer à cette crise pour laquelle la direction du CHU et la DSP à Annaba n’ont ménagé aucun effort pour assurer un tant soit peu de poches de sang auprès de quelques proches des patients eux-mêmes, les services médicaux ont désormais établi des priorités extrêmement strictes. Certains patients peuvent, dans les cas les plus délicats, recevoir le sang directement à la seringue lorsque la situation l’autorise. Une action médicale (méthode) utilisée uniquement en ultime recours pour gagner du temps avant la disponibilité de poches conformes. Cette stratégie reflète l’ampleur de la crise et les efforts déployés par les responsables du secteur de la santé à Annaba afin d’éviter la dégradation de l’état de santé des malades.
Sofia Chahine
