L’Algérie réunit les membres du groupe A3+ : Assurer la continuité de la voix africaine
À l’initiative de l’Algérie, en sa qualité de coordinateur actuel du groupe A3+, une réunion consultative s’est tenue lundi à Alger entre les membres actuels du groupe et les nouveaux membres qui entameront leur mandat au Conseil de sécurité à partir de janvier prochain. Cette rencontre, organisée en marge de la 12e édition du Séminaire de haut niveau sur la paix et la sécurité en Afrique « Processus d’Oran », a rassemblé les nouveaux membres élus : la République démocratique du Congo, le Liberia, Bahreïn, la Colombie et la Lettonie. La réunion a constitué une opportunité pour un dialogue constructif entre les membres sortants du A3+ et les nouveaux élus concernant diverses questions d’intérêt commun. Les échanges ont porté sur le partage d’expériences et les moyens de renforcer la coopération entre les membres élus du Conseil de sécurité. L’initiative algérienne vise à consacrer le rôle du groupe A3+ en tant que voix unique défendant les intérêts de l’Afrique au sein du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle permet également de partager avec les nouveaux membres les succès réalisés par ce mécanisme à travers la plateforme du « Processus d’Oran », que l’Algérie accueille annuellement. Une coordination qui s’avère stratégique au regard des enjeux qui impose la nécessité de maintenir la continuité et l’unité de la voix africaine au sein du Conseil de sécurité de l’ONU.
D’ailleurs, lors de son intervention au Séminaire du processus d’Oran, le président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a souligné l’importance stratégique de ce dispositif. Il a affirmé que le groupe A3+, actuellement composé de l’Algérie, de la Somalie, de la Sierra Leone et du Guyana, représente « le noyau du multilatéralisme africain » et un « pont unique » entre l’ordre international et l’architecture continentale. Dans un contexte d’affaiblissement du consensus fondateur de l’ONU, M. Ali Youssouf a relevé que le groupe joue un rôle de « trait d’union indispensable » au milieu des rivalités entre puissances mondiales. Selon lui, « lorsque l’Afrique parle d’une seule voix, elle influence les décisions, lorsqu’elle se divise, elle disparaît ». Le responsable africain a également insisté sur la nécessité de renforcer la coordination entre l’UA et l’ONU, estimant que « l’unité de position n’est pas un choix politique, mais un impératif stratégique ». Cette initiative algérienne témoigne de la volonté du pays de maintenir la cohésion africaine au sein des instances internationales et d’assurer une transition harmonieuse entre les différentes compositions du groupe A3+, garantissant ainsi la continuité de la défense des intérêts du continent.
Hocine Fadheli

