Jil Jadid : Lakhdar Amokrane succède à Soufiane Djilali
Le parti d’opposition Jil Jadid a tourné une page de son histoire ce samedi en élisant un nouveau président. Lakhdar Amokrane, seul candidat en lice, a été désigné pour succéder à Soufiane Djilali, fondateur emblématique de la formation politique, pour un mandat de cinq ans, lors du congrès du parti. Cette passation de pouvoir intervient trois mois après l’annonce surprise de la démission de Djilali. Devant les militants réunis en congrès, Soufiane Djilali a tenu à replacer la création de son parti dans son contexte historique. Il a rappelé que Jil Jadid avait vu le jour en 2011 à un moment charnière pour l’Algérie.
Figure marquante du Hirak et de la contestation contre le cinquième mandat de l’ex-président Abdelaziz Bouetflika, Soufiane Djilali a justifié le timing de son départ par des considérations stratégiques. « En toute responsabilité, il m’a semblé important d’organiser la succession à la tête du parti avant les prochaines échéances électorales, donnant ainsi le temps nécessaire pour que le nouveau Président du parti et la direction nationale puissent s’imposer sur la scène politique », a-t-il expliqué, soulignant sa volonté d’assurer une transition ordonnée. Le président sortant n’a pas hésité à dresser un bilan sans complaisance de son action à la tête de Jil Jadid. Il a pointé du doigt les faiblesses structurelles du parti, notamment sur le plan financier, appelant ses successeurs à trouver des solutions « dans le cadre de la loi bien sûr ». Plus encore, il a reconnu certains échecs dans la mobilisation populaire. « Notre base militante reste faible en nombre et en engagements. Nous n’avions probablement pas su organiser une meilleure mobilisation citoyenne. Nous avons manqué de ce quelque chose qui attire les Algériens et Algériennes et de les convaincre de nous rejoindre. Nous n’avions pas toujours su garder les structures que nous avions formé dans, pourtant, de très nombreuses wilayas et communes », a admis Djilali avec franchise. Malgré ces difficultés, l’ancien présidentdu parti a souligné les acquis de son mandat, notamment la construction d’une « armature doctrinaire » solide et l’émergence d’une élite interne bien formée et expérimentée. Selon lui, cette base théorique et organisationnelle permettra à la nouvelle direction de se concentrer sur le travail de terrain et de relever le défi principal : « Faire adhérer les très nombreux Algériens qui peuvent être d’accord avec notre vision, les structurer et ensuite les préparer à affronter les différentes échéances électorales ». C’est désormais à Lakhdar Amokrane que reviendra la lourde tâche de transformer ces fondations en un mouvement politique capable de peser sur l’échiquier algérien.
Salim Amokrane

