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L’Algérie, une équipe dont il faut se méfier

Les sélectionneurs des équipes du groupe J ont livré leurs premières impressions après le tirage au sort de la Coupe du monde 2026 effectué vendredi à Washington DC. 

De Lionel Scaloni à Hervé Renard en passant par Ralf Rangnick et Djamel Sellamiplusieurs sélectionneurs d’équipes engagés dans le Mondial ont exprimé leur respect envers l’équipe algérienne, considérée comme un adversaire redoutable capable de surprendre, y compris l’Argentine tenante du titre, lors du rendez-vous prévu aux États-Unis, au Canada et au Mexique du 11 juin au 19 juillet. Le tirage au sort a réservé à l’Algérie un groupe J relevé, dominé par l’Argentine championne du monde en titre, et complété par l’Autriche et la Jordanie. Une configuration qui place les Verts face à un défi de taille pour leur retour sur la scène mondiale après douze ans d’absence. Mais loin d’être considérée comme une victime expiatoire, la sélection algérienne suscite le respect et même l’inquiétude chez ses futurs adversaires.

Lionel Scaloni, le sélectionneur argentin qui a mené son équipe au sacre mondial en 2022 au Qatar, a d’emblée adopté un discours prudent et respectueux à l’égard des Fennecs. Interrogé sur le tirage au sort, le technicien a rappelé qu’il n’existe pas de match facile à ce niveau de compétition. « Il n’y a pas d’adversaires faciles, il faut jouer les matchs. Nous le disons et nous y croyons toujours. Nous ne prenons rien pour acquis », a déclaré Scaloni, manifestant une approche humble malgré le statut de favori de l’Albiceleste. Le sélectionneur argentin a ensuite évoqué son homologue algérien Vladimir Petkovic, avec qui il entretient des liens personnels remontant à sa carrière de joueur. « Je connais l’entraîneur de l’Algérie, Vladimir Petkovic, je l’ai eu à la Lazio, et c’est un excellent entraîneur », a-t-il souligné, rendant hommage aux qualités tactiques du technicien suisse. Scaloni a également salué la qualité de la sélection algérienne dans son ensemble. « L’Algérie est une bonne équipe avec de grands joueurs et dispose d’un vivier très important qui nourrit aussi la France et d’autres pays », a-t-il ajouté, reconnaissant la richesse du réservoir algérien qui alimente les championnats européens les plus prestigieux.

Cette reconnaissance ne se limite pas au camp argentin. Hervé Renard, l’ancien sélectionneur de la Côte d’Ivoire actuellement à la tête de l’Arabie saoudite, s’est montré particulièrement élogieux envers les Verts après avoir affronté l’équipe de Petkovic lors d’un match amical le mois dernier, soldé par une défaite saoudienne sur le score de deux buts à zéro. « L’Algérie possède une nouvelle génération exceptionnelle autour de Riyad Mahrez. J’ai tiré beaucoup d’enseignements du dernier amical », a affirmé le technicien français, qui garde un souvenir cuisant de cette confrontation. Renard, qui connaît parfaitement le football africain pour l’avoir côtoyé durant de nombreuses années, est convaincu que l’Algérie dispose des armes pour inquiéter les plus grands. Selon lui, les Algériens n’ont « besoin des conseils de personne pour défier le champion du monde ». Et d’ajouter, en guise d’avertissement direct à l’adresse de l’Argentine : « L’Argentine devra se méfier. Cette équipe peut surprendre, même face à une nation venue défendre son titre. » Une mise en garde qui témoigne du crédit accordé aux Fennecs par les observateurs avertis du football international.

Du côté autrichien, Ralf Rangnick, le sélectionneur germanique réputé pour sa rigueur tactique et sa philosophie de jeu moderne, a livré une analyse plus stratégique du tirage. « C’est un groupe passionnant. Je trouve positif que nous n’ayons aucun adversaire européen et aussi aucun adversaire que nous avons déjà affronté ces dernières années. Les distances entre les sites de match ne sont pas très grandes non plus, donc cela aurait pu être bien pire pour nous », a-t-il déclaré, se montrant plutôt satisfait de la configuration du groupe.Le technicien autrichien a détaillé les prochaines étapes de la préparation de son équipe. « Nous allons maintenant examiner les camps de base des équipes, nos managers ont déjà visité des hôtels et des terrains d’entraînement pendant la Coupe du monde des clubs. Dès que nous saurons précisément où nous jouerons, nous pourrons concrétiser tout cela », a-t-il expliqué, soulignant l’importance de la logistique dans la réussite d’un Mondial. Rangnick s’est également réjoui du calendrier. « Il est également positif que nous ne débuterons que relativement tard, le 16 juin. Cela nous laisse suffisamment de temps pour nous acclimater », a-t-il précisé, avant d’exprimer l’enthousiasme qui règne en Autriche. « Nous sommes extrêmement enthousiastes, et je pense que tout le pays est de nouveau en pleine euphorie footballistique. Nous avons vraiment hâte que l’été arrive pour que tout commence enfin. »

Le quatrième acteur du groupe J, la Jordanie, dispute pour la première fois de son histoire une phase finale de Coupe du monde. Son sélectionneur Djamel Sellami, conscient du défi qui attend son équipe, a adopté un discours réaliste mais ambitieux. « Le groupe tiré au sort est fort et difficile, mais mon équipe a des chances. Jouer contre des équipes comme l’Argentine avec Lionel Messi, l’Autriche ou l’Algérie est une expérience précieuse », a-t-il déclaré, voyant dans cette première participation une opportunité d’apprentissage.

Sellami croit néanmoins aux chances de son équipe de créer la surprise. « En Coupe du monde, il n’y a pas de grandes différences, tout le monde peut créer la surprise, ce qui donne confiance à la Jordanie pour bien représenter le pays », a-t-il affirmé, insistant sur l’importance du mental. « Il faut insister sur l’importance de la motivation et de l’état d’esprit des joueurs avant d’aborder ce défi face à de grandes nations », a-t-il conclu, conscient que la dimension psychologique sera déterminante pour des joueurs qui découvriront la plus grande compétition du football mondial.

Pour l’Algérie, ce concert de louanges témoigne du chemin parcouru depuis la dernière participation en 2014, lorsque la génération de Vahid Halilhodzic avait atteint les huitièmes de finale et poussé l’Allemagne, future championne du monde, jusqu’à la prolongation. Avec un format élargi à quarante-huit équipes et la possibilité pour les meilleurs troisièmes de se qualifier pour les seizièmes de finale, les Fennecs disposent de plusieurs voies pour poursuivre l’aventure. Mais avant le Mondial, l’équipe de Petkovic disputera la Coupe d’Afrique des nations 2025 au Maroc, ultime répétition avant le grand rendez-vous américain. Le respect affiché par les techniciens adverses constitue un motif de fierté, mais aussi une responsabilité pour des Verts attendus au tournant sur la scène mondiale.

Moncef D.

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