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Le Président Tebboune plaide pour un marché technologique africain commun

Alger, capitale des start-ups africaines

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a appelé samedi à Alger à la création d’un marché africain unifié de la technologie, lors de l’ouverture de la quatrième édition de la Conférence africaine des startups. Avec la participation record de plus de 2500 participants issus de 35 pays, 40 délégations ministérielles et 150 investisseurs internationaux, cet événement continental vise à faire émerger une nouvelle génération d’entrepreneurs africains capables de rivaliser sur la scène mondiale et de renforcer la souveraineté technologique du continent.

Dans une allocution adressée aux participants de la conférence qui se tient du 6 au 8 décembre au Centre international des conférences Abdelatif-Rahal, et lue en son nom par le Premier ministre Sifi Ghrieb, le président Tebboune a souligné que cet événement continental « traduit l’engagement de l’Algérie à renforcer la coopération continentale fondée sur la durabilité et l’efficacité ». Il a précisé que la conférence « est devenue un incubateur pour ces entreprises au niveau continental » et constitue « le plus grand espace rassemblant les jeunes créateurs », représentant « une opportunité renouvelée pour l’échange d’expertises et la promotion de l’entrepreneuriat en Afrique ». Le chef de l’État a mis en avant le thème retenu pour cette édition, « Pour l’émergence de champions africains », qu’il a qualifié de « message clair sur le potentiel de nos jeunes qui transforment les défis en opportunités et les ambitions en une réalité économique, basée sur la connaissance et l’innovation ». Selon lui, cette conférence incarne « l’esprit d’une Afrique ambitieuse » et vise à « renforcer la souveraineté technologique du continent ».

Le président Tebboune a souligné la participation exceptionnelle à cette quatrième édition, qui « reflète l’importance de la conférence aux niveaux continental et international ». Il a détaillé que l’événement accueille « plus de 2500 participants et plus de 40 délégations ministérielles, aux côtés de 200 exposants et 150 investisseurs et experts internationaux en innovation et entrepreneuriat ». Pour lui, « ces chiffres ne sont pas de simples statistiques, mais la preuve que cet événement est devenu un incubateur pour les startups et que notre vision de construire une Afrique innovante trouve un large écho auprès de nos partenaires sur le continent et au-delà ». Le chef de l’État a particulièrement salué la présence du Rwanda en tant qu’invité d’honneur, pays qui « est devenu un modèle continental en matière de transformation numérique et d’innovation grâce à sa vision stratégique et sa volonté politique ». Il a également relevé que la tenue de cette conférence « trois mois seulement après l’organisation par l’Algérie de la Foire du commerce intra-africain (IATF 2025) confirme notre engagement profond au service de l’Afrique et reflète notre volonté de faire de l’Algérie une destination de premier plan pour l’innovation et l’intégration économique sur notre continent ».

Un fonds africain pour les start-ups

Dans une perspective stratégique, le Président Tebboune a détaillé les efforts de l’Algérie dans le domaine des startups. Il a rappelé que le pays a construit « un cadre juridique et réglementaire intégré pour soutenir les startups », permettant de dépasser « 13.000 startups à la fin de l’année en cours ». Ce dispositif repose sur « un cadre juridique flexible et numérique, un système fiscal incitatif qui allège les charges et favorise la croissance, un cadre ouvert à l’innovation qui relie les startups aux universités, centres de recherche et entreprises économiques, ainsi que des investissements importants dans les infrastructures technologiques et de recherche ». Le chef de l’État a saisi l’occasion pour réaffirmer son « engagement personnel à atteindre 20.000 startups d’ici fin 2029 ». Mais son ambition dépasse les frontières nationales. Il a annoncé que « la décision de créer un fonds continental pour financer les startups africaines représente une étape stratégique vers l’autonomisation de la jeunesse africaine », lançant « un appel explicite à tous les pays frères pour adopter les meilleures politiques qui renforcent l’innovation et fournissent un environnement réglementaire harmonieux soutenant la compétitivité ». Le président a particulièrement insisté sur la nécessité de « permettre à nos startups de se développer à l’échelle continentale et de construire un marché africain unifié de la technologie, ce qui permettra d’attirer des investissements plus importants et de faire émerger des entrepreneurs africains capables de rivaliser aux niveaux régional et international ».

Revenant sur les acquis des éditions précédentes, le président Tebboune a souligné que « l’Union africaine a adopté les conclusions de la Déclaration d’Alger » et que « l’édition précédente a marqué une étape importante avec l’adoption d’une feuille de route pour la mise en œuvre de la stratégie africaine en matière d’intelligence artificielle, qui a posé les bases de la transformation numérique et du développement des technologies avancées sur le continent ». Le chef de l’État a appelé à « un débat approfondi sur les meilleures façons de construire un système continental capable de soutenir et d’étendre l’entrepreneuriat à travers le continent ». Il a conclu en exprimant sa certitude que « les travaux de cette édition seront couronnés de résultats concrets qui soutiennent notre jeunesse et propulsent la marche du développement de notre continent vers des horizons plus larges ».

L’ouverture de la conférence a été marquée par la présence de membres du gouvernement, de l’ambassadrice Selma Malika Haddadi, vice-présidente de la Commission de l’Union africaine, de représentants d’institutions et organismes nationaux et internationaux, des membres du corps diplomatique accrédité en Algérie, ainsi que de ministres et représentants du secteur de l’innovation et des startups du continent. Selon le ministre de l’Économie de la connaissance, des Startups et des Micro-entreprises, Nourdine Ouadah, cette rencontre internationale constitue aujourd’hui « un élément essentiel de la vision pour l’innovation algérienne et africaine ». Il a indiqué que les participants discuteront « de manière franche et pragmatique des questions liées à l’innovation et au financement des projets », abordant plusieurs thématiques comme l’échange des meilleures pratiques entre pays africains en vue d’harmoniser les politiques publiques.Les trois jours de la conférence seront ponctués de sessions spécialisées et d’ateliers parallèles portant sur des thèmes liés à l’innovation, la recherche scientifique, la création de contenu, la fintech et l’intelligence artificielle. Un salon mettra également en avant les capacités des jeunes Africains en matière de créativité technologique. Le programme comprend 18 événements parallèles destinés aux jeunes entrepreneurs, leur offrant la possibilité d’échanger avec des institutions internationales impliquées dans la propriété intellectuelle, le transfert technologique et l’entrepreneuriat.

La troisième édition de la conférence, tenue fin 2024, s’était conclue par l’adoption de la Déclaration ministérielle d’Alger sur le développement des startups et de l’intelligence artificielle en Afrique, par laquelle les ministres africains avaient appelé à l’adoption d’une politique continentale unifiée en matière d’intelligence artificielle. Le Conseil exécutif de l’Union africaine avait adopté lors de sa 42e session en mars 2023 la Déclaration d’Alger pour le développement des startups en Afrique, saluant les efforts de l’Algérie visant à soutenir les startups africaines et reconnaissant ainsi le rôle croissant du pays dans le développement de l’écosystème de l’innovation continental.

Lyna Larbi

admin

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