Palestine occupée : L’ONU adopte cinq résolutions historiques
L’Assemblée générale des Nations unies a adopté vendredi à une écrasante majorité cinq résolutions en faveur de la Palestine, dans un contexte marqué par l’intensification des violations de l’occupation sioniste en Cisjordanie et à Ghaza, où le bilan de l’agression génocidaire a atteint 70.354 martyrs depuis octobre 2023. Ces votes interviennent alors que la communauté internationale multiplie les appels au respect du cessez-le-feu et au retrait des forces d’occupation.
Le soutien massif de la communauté internationale à la cause palestinienne s’est manifesté à travers l’adoption de cinq résolutions cruciales par l’Assemblée générale des Nations unies. La première résolution, concernant l’aide aux réfugiés palestiniens, a reçu l’approbation de 151 pays, contre seulement 10 objections et 14 abstentions, selon l’agence de presse palestinienne Wafa. Ce vote témoigne d’une sympathie croissante envers les droits du peuple palestinien face à l’agression sioniste continue. La deuxième résolution, portant sur les opérations de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, a obtenu un large consensus avec 145 votes favorables. Cette résolution comprend notamment le renouvellement du mandat de l’UNRWA pour trois années supplémentaires, garantissant ainsi la poursuite de l’assistance vitale aux millions de réfugiés palestiniens. Dix pays se sont opposés à ce texte tandis que 18 se sont abstenus.
Les trois autres résolutions ont également bénéficié d’un soutien substantiel. La résolution relative aux biens des réfugiés palestiniens et aux revenus qui en découlent a été adoptée par 157 pays, avec 10 votes contre et 9 abstentions. La quatrième résolution, concernant les travaux du Comité spécial chargé d’enquêter sur les exactions sionistes portant atteinte aux droits de l’homme du peuple palestinien et des habitants des territoires occupés, a recueilli 88 voix favorables, 19 votes contre et 64 abstentions. Enfin, la cinquième résolution, traitant des colonies sionistes dans les territoires palestiniens occupés, y compris El Qods-Est, et le Golan syrien occupé, a été approuvée par 146 pays, avec 13 oppositions et 17 abstentions.
Le représentant permanent de la Palestine auprès des Nations unies, Riyad Mansour, a exprimé sa gratitude pour ce soutien considérable, soulignant qu’il reflète la sympathie croissante de la communauté internationale. Il a particulièrement insisté sur l’importance de ces résolutions dans un contexte d’agression sioniste barbare contre le peuple palestinien dans la bande de Ghaza et en Cisjordanie. Philippe Lazzarini, commissaire général de l’UNRWA, s’est félicité du vote massif de l’Assemblée générale en faveur du renouvellement du mandat de l’office onusien. Il a souligné que cette décision témoigne d’une large solidarité internationale avec les réfugiés palestiniens et reconnaît la responsabilité de la communauté internationale de répondre aux besoins humanitaires et de développement humain des réfugiés palestiniens, jusqu’à ce qu’une solution juste et durable soit trouvée à leurs souffrances qui perdurent depuis des décennies. Le commissaire général a toutefois insisté sur la nécessité de traduire ce vote en un engagement concret et de fournir les ressources nécessaires à la réalisation de ce mandat.
Sur le terrain, la situation demeure alarmante. Les autorités sanitaires palestiniennes ont communiqué samedi un nouveau bilan faisant état de 70.354 martyrs et 171.030 blessés, en majorité des femmes et des enfants, depuis le début de l’agression génocidaire sioniste le 7 octobre 2023. Au cours des dernières 24 heures, les corps de six martyrs ainsi que quinze blessés ont été transférés vers les hôpitaux de Ghaza, tandis que les corps de nombreuses victimes demeurent encore sous les décombres. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu en octobre dernier, pas moins de 367 Palestiniens sont tombés en martyrs et 953 autres ont été blessés, tandis que les corps de 624 martyrs ont été récupérés.
En Cisjordanie occupée, l’ONU a tiré la sonnette d’alarme face à l’intensification des attaques de colons sionistes. Lors d’un point de presse vendredi, le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, a indiqué que les opérations des forces d’occupation sioniste s’intensifient dans le nord de la Cisjordanie, provoquant de nouveaux déplacements, des restrictions de mouvement, des fermetures d’écoles et des perturbations des services essentiels. Plus de 95.000 Palestiniens ont été affectés depuis 2025 en raison des opérations des forces d’occupation, des couvre-feux, des restrictions de mouvement, ainsi que des dommages infligés aux biens privés et aux infrastructures publiques.
Dujarric a dénoncé la poursuite sans relâche des attaques de colons. S’appuyant sur les données du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU, il a révélé qu’au moins 1.680 attaques de colons ayant causé des martyrs ou des dégâts matériels ont été recensées dans plus de 270 communautés de Cisjordanie en 2025, soit une moyenne de cinq incidents par jour.
La fragilité du cessez-le-feu à Ghaza a été soulignée par le premier ministre du Qatar, Cheikh Mohammed ben Abdelrahmane al-Thani, qui a déclaré samedi lors d’une conférence à Doha que le cessez-le-feu reste incomplet sans un retrait total des forces d’occupation sionistes du territoire palestinien. Il a affirmé que la communauté internationale se trouve à un moment critique et qu’un cessez-le-feu ne peut être complet qu’avec le retrait total des forces sionistes et un retour de la stabilité à Ghaza. Le premier ministre qatari a précisé que le Qatar, la Turquie, l’Égypte et les États-Unis se réunissent actuellement pour faire avancer la prochaine phase de l’accord en trois étapes, tout en soulignant que cette phase demeure temporaire dans l’attente d’une solution durable.
Au Liban, le président Joseph Aoun a rencontré vendredi une délégation d’ambassadeurs auprès du Conseil de sécurité de l’ONU, les exhortant à faire pression sur l’entité sioniste pour qu’elle respecte le cessez-le-feu et se conforme aux résolutions internationales. Aoun a souligné que le rétablissement de la stabilité exigeait des pressions sur l’entité sioniste pour qu’elle applique un cessez-le-feu et retire ses troupes, ajoutant que le Liban comptait sur l’engagement international pour garantir le respect de l’accord. Selon le ministère libanais de la Santé, au moins 335 personnes sont tombées en martyrs et 973 autres ont été blessées lors de 1.038 attaques sionistes depuis l’entrée en vigueur de l’accord de cessez-le-feu en novembre 2024, après plus d’un an de guerre sioniste qui a fait plus de 4.000 martyrs et 17.000 blessés.
Lyes Saïdi
