Économie

Production céréalière mondiale : Un cap historique franchi en 2025

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a annoncé vendredi que la production céréalière mondiale franchira pour la première fois le seuil symbolique des 3 milliards de tonnes en 2025, marquant une progression exceptionnelle de 4,9% par rapport à l’année précédente. Cette performance historique s’inscrit dans un contexte d’abondance généralisée de l’offre qui exerce une pression baissière sur l’ensemble des prix alimentaires mondiaux. Cette dynamique de production concerne toutes les principales céréales. Les récoltes de blé s’annoncent particulièrement remarquables en Argentine, où des semis supérieurs aux prévisions et des rendements probablement records devraient conduire à une moisson historique. L’Australie, l’Europe et les États-Unis enregistrent également des hausses significatives. Du côté des céréales secondaires comme l’orge, la tendance reste favorable, tandis que la production mondiale de riz devrait progresser de 1,6%. Cette abondance se traduit par une révision spectaculaire des prévisions de stocks mondiaux de céréales, qui devraient bondir de 5,7% pour atteindre le niveau record de 916,3 millions de tonnes. Le rapport stocks-utilisation mondial s’établirait ainsi à 31,1%, soit le taux le plus élevé depuis la campagne 2017-2018. L’utilisation mondiale de céréales devrait également augmenter de 1,8% en 2025-2026, atteignant 2.929 millions de tonnes, portée notamment par la consommation animale qui bénéficie de la baisse des prix. Sur les marchés internationaux, les échanges de céréales devraient progresser de 3,2% durant la campagne 2025-2026 pour s’élever à 499,5 millions de tonnes. Le commerce du blé connaîtrait une croissance marquée, stimulée par la hausse des importations asiatiques, tandis que celui du riz reculerait légèrement.

Les prix en baisse

L’indice FAO des prix des produits alimentaires reflète cette situation d’offre généreuse. En novembre, il a reculé pour le troisième mois consécutif, perdant 1,2% sur un mois. L’indice se situe désormais 2,1% sous son niveau de novembre 2024 et près de 22% en dessous de son pic de mars 2022. Seuls les prix des céréales résistent, rebondissant de 1,3% en novembre, tirés par une hausse de 2,5% du blé. Les autres segments du marché alimentaire subissent tous des baisses. Les huiles végétales ont perdu 2,6% en novembre, affectées par le recul des cours de l’huile de palme, de colza et de tournesol. Les produits laitiers ont chuté de 3,1%, pénalisés par la baisse des prix du beurre et de la poudre de lait entier, conséquence de l’augmentation de la production mondiale et des volumes disponibles à l’exportation. Le prix du sucre s’est effondré de près de 6% en un mois, reflétant les perspectives d’abondantes productions au Brésil, en Inde et en Thaïlande. Cette conjoncture favorable s’accompagne d’un assouplissement progressif des restrictions à l’exportation imposées sur les cultures de base, notamment en Argentine, en Russie et en Inde, selon le Système d’information sur les marchés agricoles hébergé par la FAO. Ces mesures protectionnistes, largement utilisées entre janvier 2024 et juin 2025, tendent à se normaliser face à l’amélioration générale de l’offre mondiale.

Amar Malki

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