L’Algérie déterminée à éradiquer la corruption
La présidente de la Haute autorité de transparence, de prévention et de lutte contre la corruption (HATPLC), Salima Mousserati, a révélé mardi à Oran que 92,63% des hauts responsables de l’État ont procédé à la déclaration de leurs biens, et plus de 93% des élus locaux et parlementaires, annonçant également la réception de 1530 signalements de corruption dont 60 dossiers ont été transmis aux procureurs généraux.
Intervenant lors d’une journée d’étude intitulée « La gouvernance numérique: un outil de prévention de la corruption pour une transparence durable », organisée à l’Université d’Oran 2 Mohamed-Benahmed sous le haut patronage du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de la Journée internationale de lutte contre la corruption, la responsable de la HATPLC a dressé un bilan détaillé des actions menées par son institution depuis sa création. Les chiffres communiqués par Salima Mousserati témoignent d’une mobilisation croissante des responsables publics dans le cadre de la transparence administrative. Sur les 1530 signalements de corruption reçus par l’Autorité, 1360 ont fait l’objet d’une étude approfondie, aboutissant à la transmission de 60 dossiers aux procureurs généraux, tandis que d’autres ont été orientés vers la Cour des comptes pour les investigations nécessaires. Ces données révèlent l’ampleur du dispositif de traitement des cas de corruption mis en place par la HATPLC et sa capacité à transformer les alertes citoyennes en procédures judiciaires concrètes.
Sur le plan de la formation et de la sensibilisation, les efforts déployés par l’Autorité sont tout aussi significatifs. La présidente de la HATPLC a indiqué que son institution a organisé 20 sessions de formation cette année au profit de divers secteurs et administrations publiques, bénéficiant à plus de 400 cadres, conformément à l’accord-cadre conclu avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. L’institution a également contribué à la création d’un master académique décliné en quatre spécialités, profitant à 2300 étudiants, marquant ainsi la volonté d’ancrer la culture de l’intégrité dans le cursus universitaire algérien.
Au-delà de ces résultats chiffrés, Salima Mousserati a rappelé que la lutte contre la corruption est « un processus de réformes profond nécessitant une participation sociétale active, une coopération institutionnelle cohérente et un recours accru aux technologies et à l’innovation ». Elle a souligné que l’Algérie « s’est engagée de manière constante à renforcer les efforts de lutte contre la corruption, à ancrer les valeurs de transparence, d’intégrité, de reddition de comptes et de bonne gouvernance, des principes établis par le président de la République et placés au premier rang de ses priorités ». La présidente de la HATPLC a rappelé que le législateur algérien a consolidé le dispositif juridique national à travers une révision globale des textes liés à ce domaine, le renforcement des mécanismes de contrôle et de prévention conformément aux normes internationales et régionales, ainsi que la mise en place d’institutions de contrôle indépendantes. Elle a précisé que l’Autorité a élaboré une stratégie nationale couvrant la période 2023-2027, visant à promouvoir la transparence et à renforcer la prévention et la lutte contre la corruption dans les secteurs public et économique.
Cette stratégie repose sur cinq objectifs principaux, dont le renforcement des mécanismes de prévention, la consécration de la culture de reddition de comptes, l’enracinement des principes de déclaration et de divulgation du patrimoine, et l’élargissement du droit d’accès des citoyens à l’information, considéré comme une garantie essentielle pour concrétiser la transparence. Dans le cadre de sa mise en œuvre opérationnelle, l’Autorité a lancé en 2024 l’indice de performance « Nazaha » (Intégrité), un outil d’évaluation et de soutien visant à encourager les initiatives institutionnelles et publiques. Cet indice repose sur trois piliers fondamentaux: la transparence, l’intégrité et la reddition de comptes.
La journée d’étude a également été marquée par la présentation des expériences égyptienne et palestinienne en matière de lutte contre la corruption et de transformation numérique, par Mohamed Salama, représentant l’Autorité de contrôle administratif d’Égypte, et Jamal Hassan Asaad, vice-président de l’Autorité palestinienne de lutte contre la corruption. Des professeurs ont également présenté des communications portant notamment sur les portails électroniques des marchés publics comme modèle de transparence et de prévention de la corruption, la gouvernance numérique comme support de la transparence dans le domaine judiciaire, et la numérisation comme mécanisme de transparence dans le secteur de l’investissement. Un protocole de coopération a été signé à cette occasion entre le ministère de la Justice et la HATPLC, représentés respectivement par Abdelkrim Djabi, directeur de l’École supérieure de la magistrature, et Khaled Ben Guernane, chargé de la gestion du Secrétariat général. Ce protocole réaffirme « l’engagement des deux institutions à renforcer la coopération institutionnelle et à unifier les efforts en matière de contrôle et de transition numérique ». Une plateforme numérique de déclaration de patrimoine, ainsi qu’un timbre postal dédié à la Haute Autorité, ont également été lancés lors de cet événement, témoignant de la volonté de moderniser et de faciliter les procédures de transparence. De son côté, le président du Conseil de la nation, Azouz Nasri, a affirmé mardi que l’Algérie poursuit avec fermeté son combat pour éradiquer la corruption, préserver la dignité de l’État et protéger les deniers publics. Dans un message publié sur son compte officiel sur la plateforme X à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre la corruption, Nasri a déclaré: « En ce Jour mondial de lutte contre la corruption, nous affirmons que l’Algérie, sous la conduite du président de la République Abdelmadjid Tebboune, poursuit avec fermeté l’éradication de la corruption, la préservation de la dignité de l’État et la protection des deniers publics. » Il a ajouté que « notre combat est un combat pour la justice, la transparence et une gouvernance forte qui soutient la marche de l’Algérie victorieuse, où il n’y a pas de place pour la corruption et où personne ne bénéficie d’immunité au-dessus de la loi ». Cette déclaration réaffirme l’engagement des plus hautes institutions de l’État dans la lutte contre ce fléau et témoigne d’une volonté politique ferme de poursuivre les réformes engagées en matière de bonne gouvernance et de transparence.
Salim Amokrane

