Master Card désormais disponible en Algérie
La Banque de développement local franchit une nouvelle étape dans la modernisation du système bancaire algérien en ouvrant l’accès aux paiements internationaux via Mastercard. Cette initiative s’inscrit dans la continuité du dispositif lancé avec Visa en mai dernier.
Dans son communiqué publié mercredi, la BDL annonce avoir lancé « un service de paiement électronique depuis l’étranger vers l’Algérie via les cartes internationales Mastercard, une première du genre sur la place financière nationale ». Cette extension intervient sept mois après l’introduction du même service avec le réseau Visa, une chronologie qui témoigne de la volonté de la banque publique d’accélérer l’intégration du système financier algérien aux circuits internationaux. L’objectif affiché reste ambitieux : faciliter l’entrée de devises en Algérie tout en offrant aux entreprises nationales les outils nécessaires pour conquérir de nouveaux marchés.Concrètement, les entreprises algériennes disposent désormais d’une infrastructure leur permettant de commercialiser leurs produits et services à l’international. La plateforme mise en place se veut « sécurisée et conforme aux standards internationaux », connectée simultanément aux deux géants du paiement que sont Visa et Mastercard. Cette double connexion offre une couverture maximale, sachant que ces deux réseaux représentent ensemble la quasi-totalité des transactions par carte dans le monde. Pour les entreprises algériennes, cela signifie la possibilité d’accepter les paiements de clients étrangers sans les contraintes techniques et réglementaires qui ont longtemps freiné le développement du commerce électronique transfrontalier. L’ambition de cette initiative dépasse la simple facilitation technique. Selon le communiqué, elle vise à « renforcer la présence de l’offre algérienne sur les marchés étrangers, qu’il s’agisse de biens ou de services, et à valoriser les capacités de l’industrie nationale dans différents secteurs économiques ». Cette vision s’inscrit dans une stratégie plus large de diversification de l’économie algérienne, traditionnellement dépendante des hydrocarbures. En permettant aux entreprises locales d’accéder directement aux consommateurs internationaux, la BDL leur offre un levier de croissance considérable, particulièrement crucial pour les startups et les PME qui constituent l’épine dorsale de la nouvelle économie.
L’accessibilité du dispositif constitue un atout majeur. L’adhésion se fait de manière « simple et rapide » et reste « accessible à l’ensemble des entreprises algériennes souhaitant accepter des paiements internationaux, qu’il s’agisse d’une startup, d’une petite ou moyenne entreprise, ou d’une grande entreprise, sous réserve du respect des exigences réglementaires en matière d’e-commerce et de conformité financière ». Cette ouverture démocratise l’accès aux marchés internationaux, autrefois réservé aux grandes structures disposant des ressources nécessaires pour naviguer dans la complexité des paiements transfrontaliers. Les premiers résultats du service Visa, lancé en mai, apportent un éclairage encourageant sur le potentiel de ce nouveau dispositif. En sept mois d’exploitation, le volume des transactions a dépassé un million d’euros, un chiffre qui peut sembler modeste à l’échelle internationale mais qui révèle une dynamique prometteuse pour le marché algérien. Ces transactions proviennent principalement de trois secteurs : le tourisme, les services téléphoniques et les voyages. La BDL, consciente de son avance technologique, n’hésite pas à affirmer sa position de leader. À travers ce lancement, elle « confirme son rôle de pionnier dans la modernisation des services bancaires, en tant que première et seule banque à offrir ce type de solution ». Cette exclusivité temporaire lui confère un avantage concurrentiel certain, même si d’autres établissements bancaires devraient logiquement suivre cette voie à moyen terme. Pour l’instant, la BDL capitalise sur cette avance pour attirer les entreprises les plus dynamiques et les plus tournées vers l’international.
Sabrina Aziouez
