Protection de l’aéroport Rabah Bitat d’Annaba : Une avancée significative des travaux
Les travaux de protection de l’aéroport d’Annaba, notamment la digue de Boukhmira en cours de réalisation, affichent une avancée significative. L’objectif est de sécuriser les infrastructures aéroportuaires contre la montée des eaux de l’oued Boukhmira.
Le projet a été retenu pour limiter les risques d’inondation de cette infrastructure aéroportuaire, située en zone basse à proximité de la mer. Il consiste en la mise en place d’une digue fluviale le long du canal de l’oued Boukhmira. Ce dernier, connecté à la mer, enregistre fréquemment la montée de ses eaux. C’est pourquoi le projet de la digue de Boukhmira s’avérait plus que nécessaire. Lancé il y a deux ans, le projet affiche un taux d’avancement de 40%. Ce pourcentage recouvre principalement les opérations préparatoires et les premiers aménagements de fond, notamment le curage du lit de l’oued, le terrassement des berges et la constitution des assises destinées à recevoir les protections lourdes. Sur le terrain, les pelleteuses et camions de terrassement ont dégagé les zones d’accumulation, retiré les débris qui obstruaient l’écoulement et mis en place les premiers enrochements et bétons de pied destinés à limiter l’érosion lors des crues saisonnières. Ces avancées réduisent, dès aujourd’hui, le risque hydraulique immédiat sur les secteurs les plus exposés à proximité des pistes et du nouveau parking avions. Pour rappel, le chantier, confié à l’ENGTH pour un délai contractuel de 24 mois, est entré dans sa phase cruciale. Les 60% restants concernent les ouvrages structurels : achèvement d’une digue continue sur le tronçon le plus vulnérable, bétonnage et enrochement systématiques des berges, réalisation d’ouvrages transversaux tels que les buses et le système de drainage, afin de préserver la continuité des écoulements et d’éviter la formation de points d’engorgement en aval. Des essais hydrauliques seront effectués avant la réception définitive et totale du projet. Ces opérations exigent davantage de moyens logistiques et humains, et restent sensibles aux aléas climatiques ainsi qu’à la coordination entre les services techniques et les gestionnaires aéroportuaires.
La priorité accordée au projet s’explique par les antécédents des années précédentes, marquées par des crues à l’image de celle survenue en 2019. Ces situations ont révélé la vulnérabilité des abords de l’aéroport. Cette année-là, des épisodes pluvieux intenses ont provoqué des dégâts matériels significatifs et perturbé les infrastructures locales, rappelant que des niveaux d’eau exceptionnellement élevés peuvent menacer la continuité des liaisons aériennes. Ces événements ont motivé la mise en œuvre d’un système de protections hydrauliques plus robustes autour de la plateforme, afin d’éviter qu’un débordement ne paralyse les activités aéroportuaires ou n’endommage les installations récentes exposées. Sur le plan financier et institutionnel, le dossier est piloté par les services locaux compétents en gestion des eaux, avec un financement public attribué aux différentes phases. L’investissement financier s’élève à plusieurs centaines de millions de dinars, selon l’ampleur des ouvrages à réaliser. La réussite technique et opérationnelle dépendra de la synchronisation entre l’entreprise, la direction des Ressources en eau et l’autorité aéroportuaire, ainsi que d’un suivi rigoureux de l’impact environnemental et des essais de résistance hydraulique après l’achèvement des travaux.
Sofia Chahine

