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Vers la révision du code du travail

Les autorités publiques s’apprêtent à réviser et adapter les textes régissant le marché du travail en Algérie afin de répondre aux transformations économiques et aux exigences du monde professionnel. C’est ce qu’a révélé mardi le directeur général de l’Agence nationale de l’emploi, Abdelkader Djaber, soulignant que les nouveaux défis imposent de reconsidérer certains textes, notamment la loi 04-19 relative au placement des travailleurs et au contrôle de l’emploi, ainsi que d’autres dispositions réglementaires concernant le système de l’emploi. Invité de l’émission « L’invité du matin » sur la Chaîne I de la Radio algérienne, Abdelkader Djaber a annoncé qu’il existe une orientation claire des pouvoirs publics pour moderniser le cadre juridique du travail. Le responsable a profité de cette tribune pour dresser un bilan des performances de l’Agence nationale de l’emploi, révélant que celle-ci pourvoit désormais 400 000 postes d’emploi par an, contre 250 000 auparavant. Il a également indiqué que lors de visites sur le terrain auprès d’entreprises économiques des secteurs public et privé, l’agence a pu identifier quelque 100 000 offres d’emploi. Précisant le rôle de son institution, Djaber a expliqué que « le rôle de l’agence est l’intermédiation entre les demandeurs d’emploi et le monde du travail ». Cette mission d’intermédiation s’accompagne d’une coordination étroite avec d’autres organismes publics. L’Agence nationale de l’emploi travaille ainsi en synergie avec l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (ANSEJ) et l’Agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM). Elle a également renforcé sa coopération avec les universités en organisant des séminaires destinés à accompagner les étudiants et à faciliter leur insertion dans le monde entrepreneurial après l’obtention de leur diplôme. Sur le plan de la transformation numérique, Abdelkader Djaber a révélé que l’Agence de l’emploi des jeunes s’appuie actuellement sur la numérisation de 90% de ses services, y compris la plateforme de l’allocation chômage. Le directeur général a annoncé une évolution majeure en précisant que « le système informatique intermédiaire en vigueur depuis 2015 sera remplacé par un nouveau système basé sur l’intelligence artificielle pour l’étude des offres et demandes d’emploi, qui sera lancé début 2026 ». Pour renforcer la transparence dans le traitement des offres d’emploi, l’agence dispose d’une plateforme majeure dédiée aux grandes entreprises, exploitée par 26 sociétés nationales dont Sonatrach. Cette digitalisation vise à moderniser les processus de recrutement et à améliorer l’efficacité du placement des demandeurs d’emploi. Concernant le profil des demandeurs d’emploi, le responsable a révélé que 86% des inscrits au fichier national des demandeurs d’emploi sont des jeunes de moins de 35 ans, dont la moitié sans diplôme. L’agence travaille en coordination avec les secteurs de la formation professionnelle et de l’enseignement supérieur pour adapter les programmes de formation aux besoins du marché. Djaber a souligné que l’agence ne se limite pas au recensement des demandes d’emplois salariés, mais englobe également les professions libérales et l’auto-entrepreneuriat.

Évoquant les perspectives d’avenir, le directeur général de l’Anem a indiqué qu’avec le lancement de grands projets tels que l’exploitation de la mine de Gara Djebilet à Tindouf, le projet ferroviaire de Béchar et le projet de phosphate à Tébessa, ces initiatives devraient contribuer à la création de milliers de postes et alléger la pression sur le marché du travail.

L’invité de la Radio a également souligné l’importance du secteur privé dans la dynamique de l’emploi, affirmant que « le secteur privé représente 80% des opportunités d’emploi disponibles et supporte la plus grande part dans l’absorption du chômage et la stimulation de la croissance économique ». Il a précisé que les bénéficiaires de l’allocation chômage appartiennent à trois catégories, notamment les diplômés universitaires, les sortants des centres et instituts de formation professionnelle, et les chômeurs sans qualifications. Dans ce contexte, il a révélé que plus de 600 000 demandeurs d’emploi ont bénéficié de programmes de formation et de qualification depuis mars 2022.

Malik Meziane

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