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Prise en charge des sujets souffrant d’addiction : 75 nouveaux cas traités en 2025 à Annaba

La consommation de substances narcotiques a pris des proportions démesurées, affectant profondément la société.

L’ampleur du fléau a nécessité une mobilisation générale de tous les acteurs concernés par la lutte contre la toxicomanie. Cette situation a impliqué tous les services de sécurité, dont l’intensification de la lutte contre le trafic de substances narcotiques a permis à certains consommateurs, parmi les jeunes de tenter de décrocher de la consommation des psychotropes et autres produits narcotiques. En plus des différents services de sécurité, les mosquées et les établissements scolaires sont entièrement impliqués dans la lutte contre la toxicomanie. L’association de la wilaya d’Annaba de lutte contre la drogue, pleinement consciente de son devoir de repêcher les personnes prises dans l’engrenage de la consommation de narcotiques, mène une lutte implacable contre ce fléau, via ses actions d’accompagnement et de prise en charge.

Au titre de ses activités, cette association a pris en charge, depuis le début de l’année en cours, 75 adolescents, dont 11 filles. Ces personnes ont bénéficié d’un suivi et d’une orientation vers des structures spécialisées, illustrant l’ampleur persistante du phénomène. En dépit de ce travail titanesque mené au quotidien, l’action de l’association de wilaya de lutte contre la drogue demeure insuffisante, au vu de l’ampleur de la propagation du phénomène. Le fléau a poussé les services de sécurité à investir le terrain, engageant une lutte sans précédent contre le trafic de stupéfiants. Au quotidien, ce sont des centaines, voire des milliers de doses de substances narcotiques qui sont saisies et détruites par les services de la police de sûreté de wilaya et de la gendarmerie nationale de la wilaya d’Annaba. Même si les résultats demeurent relativement modestes, l’admission de 75 personnes, tous âges confondus, au centre de désintoxication de Boukhadra reste très significative. Il s’agit de 75 consommateurs en moins dans l’espace public, mais aussi de 75 personnes susceptibles d’exercer une influence positive sur leur entourage, en donnant l’exemple et en encourageant d’autres toxicomanes à s’engager dans une démarche de soins.

Selon les précisions apportées lors de la journée d’étude organisée la semaine dernière par la cour de justice d’Annaba sur la lutte contre la consommation de substances narcotiques, il a été indiqué que les Centres Intermédiaires de Soins en Addictologie (CISA) ont admis divers profils, et parmi les consommateurs dépendants, les chômeurs se positionnent en tête des catégories les plus touchées par la consommation de drogues, notamment les comprimés psychotropes. La vulnérabilité de leur situation sociale et économique fait d’eux des proies faciles pour les vendeurs de psychotropes et autres produits narcotiques. Cette situation n’est pas spécifique à la wilaya d’Annaba uniquement. Le fléau affecte un grand nombre de jeunes dans toutes les wilayas du pays. Dans ce sens, et à l’échelle nationale, les données officielles indiquent que près de trois millions de toxicomanes sont recensés. Des chiffres largement en deçà de la réalité, puisqu’ils ne prennent en compte que les personnes interpellées ou déclarées auprès des autorités compétentes.

Selon les données communiquées par la Sûreté de wilaya, la lutte contre la drogue tend à devenir de plus en plus focalisée sur les psychotropes, dont la consommation connaît une augmentation continue, faisant de ces substances de véritables pièges mortels pour de nombreux jeunes. Il est à noter qu’au cours des deux dernières décennies, soit entre 2005 et 2025, les centres intermédiaires de soins en addictologie d’Annaba n’ont pris en charge que 2 600 personnes souffrant d’une dépendance aux psychotropes, dont des adolescents âgés de 12 à 17 ans. Une tranche d’âge qui constitue la majorité des cas suivis par les CISA.

À noter, la wilaya d’Annaba dispose de deux CISA, implantés à Boukhadra et au centre-ville, qui travaillent en étroite collaboration avec l’hôpital psychiatrique Frantz Fanon de Blida. En effet, la plupart des cas gardent de graves séquelles et présentent des risques mortels liés le plus souvent à l’usage prolongé des psychotropes, aboutissant à des cas d’overdoses et de suicides.

Sofia Chahine

admin

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