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Cisjordanie occupée : La colonisation sioniste atteint un niveau record

oloL’ONU tire la sonnette d’alarme : l’expansion des colonies sionistes en Cisjordanie a atteint en 2025 son plus haut niveau historique depuis le début du suivi onusien en 2017. 

Avec 19 nouvelles colonies approuvées début décembre, l’occupation poursuit méthodiquement son entreprise de colonisation malgré les injonctions de la Cour internationale de justice et les violations répétées du cessez-le-feu à Ghaza où le bilan dépasse les 70.000 martyrs. Dans une allocution sans détour devant le Conseil de sécurité des Nations unies mardi, Ramiz Alakbarov, coordonnateur spécial adjoint pour le processus de paix au Moyen-Orient, a dressé un tableau accablant de la situation en Palestine occupée. L’année 2025 marque un tournant dans l’expansion coloniale sioniste avec un rythme de colonisation jamais égalé depuis que l’organisation internationale a commencé à documenter systématiquement ce phénomène il y a huit ans, créant une situation explosive qui hypothèque définitivement toute perspective de paix durable dans la région. Le dernier rapport trimestriel du secrétaire général pointe du doigt l’expansion des colonies en Cisjordanie, y compris à Al-Qods-Est, désignée comme le principal facteur de déstabilisation structurelle du territoire palestinien. Alakbarov a souligné sans ambages que cette politique coloniale alimente les tensions, entrave l’accès des Palestiniens à leurs terres ancestrales et compromet irrémédiablement la viabilité d’un État palestinien contigu et souverain. La décision prise le 11 décembre par les autorités d’occupation d’approuver ou de régulariser 19 colonies de peuplement supplémentaires, dont celles évacuées en 2005 du nord de la Cisjordanie, illustre parfaitement cette logique d’expansion territoriale systématique. Cette politique ne se limite plus à l’extension de colonies existantes mais englobe désormais avant-postes et infrastructures associées, au mépris total du droit international et des résolutions successives du Conseil de sécurité. Le coordonnateur onusien a rappelé avec force que toutes les colonies sionistes en Cisjordanie, y compris à Al-Qods-Est, ainsi que les infrastructures qui leur sont associées, sont dépourvues de toute validité juridique et constituent une violation flagrante du droit international et des résolutions des Nations unies. Il a explicitement renvoyé à l’avis consultatif rendu par la Cour internationale de justice le 19 juillet 2024, qui enjoint à l’entité sioniste de cesser toute nouvelle activité de colonisation, d’évacuer immédiatement les colons et de mettre fin à sa présence illégale dans le territoire palestinien occupé. Cette mise en demeure juridique, bien que contraignante sur le plan du droit international, est restée jusqu’ici lettre morte face à l’arrogance de l’occupant qui continue de bafouer impunément les décisions de la plus haute juridiction internationale.

Montée de la violence des colons

À l’expansion territoriale s’ajoute une recrudescence alarmante des violences perpétrées par les colons cet automne, notamment durant la période cruciale de la récolte des olives qui représente une source de revenus vitale pour des milliers de familles palestiniennes. Alakbarov a dénoncé le fait que ces attaques sont devenues plus fréquentes et plus violentes, souvent commises en présence ou avec le soutien actif des forces de sécurité de l’occupation. Parallèlement, les opérations militaires menées dans le nord de la Cisjordanie ont provoqué de lourdes pertes humaines, des déplacements forcés de population et des destructions massives, notamment dans les camps de réfugiés historiques. Le maintien prolongé de forces armées sionistes dans ces camps contrevient directement à l’obligation de mettre fin à l’occupation illégale, souligne le rapport onusien qui documente méthodiquement ces violations systématiques.

Sur le terrain, la réalité est encore plus brutale que les chiffres officiels. Au moins quarante Palestiniens ont été arrêtés en l’espace de 24 heures en Cisjordanie occupée, dont un enfant et d’anciens prisonniers déjà passés par les geôles de l’occupation, selon un communiqué conjoint publié mercredi par la Commission pour les affaires des prisonniers et le Club des prisonniers palestiniens. Ces arrestations, concentrées notamment dans les provinces de Selfit, Jénine et Beit Lehm, ainsi qu’à Ramallah, Naplouse, Tulkarem et El Khalil, s’accompagnent d’opérations de répression à grande échelle, d’agressions contre les détenus et leurs familles, de tirs à balles réelles avec intention de tuer, d’utilisation des prisonniers comme otages et de destructions massives dans les habitations civiles.

Mercredi, l’esplanade de la mosquée Al-Aqsa, troisième Lieu-Saint de l’Islam, a une nouvelle fois été profanée par quelque 690 colons sionistes qui ont pris d’assaut le site sacré sous la protection rapprochée de la police de l’occupation. Introduits par groupes successifs, ces colons ont mené des marches provocatrices dans les cours de la mosquée et effectué des rituels talmudiques en toute impunité, tandis que les forces d’occupation continuaient d’imposer des restrictions draconiennes entravant l’accès des fidèles palestiniens à leur lieu de culte. Ces actes de profanation quotidiens visent explicitement à judaïser la ville d’El-Qods et à imposer une nouvelle réalité démographique et culturelle dans la ville sainte.

À Ghaza, la situation demeure catastrophique malgré le cessez-le-feu théorique entré en vigueur le 10 octobre dernier. Le bilan de l’agression génocidaire sioniste s’est alourdi mercredi à 70.668 martyrs et 171. 152 blessés, en majorité des femmes et des enfants, selon les autorités sanitaires palestiniennes. Depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu, 394 Palestiniens sont tombés en martyrs et 1.075 autres ont été blessés par des frappes sionistes ponctuelles qui se poursuivent en violation flagrante de l’accord. Les principales sources de protéines demeurent hors de portée pour la majorité de la population, tout comme l’eau potable, les soins médicaux ou un abri adéquat, dans un contexte humanitaire désastreux que l’ONU qualifie de sombre.

L’Algérie dénonce l’impunité de l’occupation

Face à cette escalade, l’Algérie a haussé le ton mardi au Conseil de sécurité des Nations unies. Le représentant permanent algérien, Amar Bendjama, a attiré l’attention sur le non-respect systématique du droit international par l’entité sioniste qui viole quotidiennement l’accord de cessez-le-feu à Ghaza et encourage l’expansion de ses colonies en Cisjordanie occupée, profitant cyniquement d’un ordre mondial qui « ne reconnaît que la force ». Le diplomate a dressé un inventaire implacable des crimes de l’occupation en Cisjordanie où « des dizaines de milliers de Palestiniens ont été déplacés de force, plus de 1000 opérations militaires ont donné lieu à l’arrestation de plus de 860 Palestiniens, dont au moins 50 enfants ». Il a souligné que « le terrorisme des colons est devenu un événement quotidien, avec en moyenne cinq incidents par jour, durant l’année en cours ». Bendjama a signalé que l’occupant sioniste foulait au pied la résolution 2334 du Conseil de sécurité qui lui interdit de poursuivre sa politique de colonisation, puisque l’occupant a récemment donné un « cadre légal » aux projets de construction de nouvelles colonies. Il a martelé que lundi, les forces sionistes « ont démoli deux nouveaux bâtiments à Ramallah et à El-Qods-Est et plus de 1.000 démolitions ont été enregistrées depuis octobre 2023. Dans les quelques jours à venir, 100 maisons palestiniennes vont être détruites. Ce n’est pas une anomalie, ce n’est pas une déviation, c’est la routine de l’occupation », déplorant le silence coupable du Conseil de sécurité face à ces exactions systématiques.

Lyes Saïdi

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