Culture

Plusieurs projets annoncés : Constantine au cœur d’une nouvelle ambition culturelle 

La ministre de la Culture et des Arts, Malika Bendouda, dévoile un plan ambitieux pour faire de la ville des Ponts suspendus un pôle culturel de premier plan. Relance de festivals internationaux, hommage à Malek Haddad et restauration de la médina figurent parmi les projets prioritaires annoncés.

À l’issue de sa visite de terrain dans la wilaya de Constantine, Malika Bendouda, ministre de la Culture et des Arts, a réuni mardi au siège de son département les cadres centraux et décentralisés pour lancer la mise en œuvre immédiate des décisions issues de ses rencontres avec les artistes et intellectuels constantinois. Cette réunion de coordination marque le début d’une vaste opération de transformation destinée à repositionner la cité millénaire comme phare culturel national et international. Le plan dévoilé lors de cette réunion s’articule autour de plusieurs axes stratégiques visant à dynamiser la scène artistique locale et à valoriser le patrimoine de cette ville chargée d’histoire. Parmi les mesures phares figure la relance du Festival Panorama du Cinéma de Constantine, rendez-vous cinématographique qui avait marqué plusieurs générations de cinéphiles avant de disparaître du calendrier culturel national. Cette renaissance s’accompagnera d’un soutien renforcé aux clubs et associations de cinéma amateur, traduisant la volonté ministérielle d’ancrer Constantine comme centre de rayonnement cinématographique.

L’hommage à la mémoire littéraire constitue un autre pilier de cette vision renouvelée. Le centenaire de l’écrivain Malek Haddad, figure majeure de la littérature algérienne d’expression française et témoin poignant du déchirement colonial, donnera lieu à des célébrations d’envergure internationale. La création d’un prix littéraire international portant son nom, coordonné avec l’écrivaine mondialement reconnue Ahlem Mosteghanemi, témoigne de l’ambition de placer Constantine au cœur des échanges littéraires internationaux. 

Sur le plan patrimonial et infrastructurel, le ministère prévoit une réorganisation complète des espaces culturels constantinois. Musées, salles d’exposition et autres lieux dédiés à la culture feront l’objet d’une restructuration visant leur exploitation optimale. La grande salle Ahmed Bey accueillera la première projection du film historique très attendu portant le nom de ce dernier bey de Constantine, figure de la résistance face à la conquête française au 19e  siècle.  La préservation du patrimoine urbain figure également au cœur des préoccupations ministérielles. Des opérations d’investissement ont été lancées pour entreprendre l’étude et la restauration de la médina de Constantine, joyau architectural témoin de plusieurs siècles d’histoire méditerranéenne et islamique. Cette démarche s’inscrit dans une politique plus large de sauvegarde et de mise en valeur du patrimoine bâti, menacé par l’usure du temps et l’absence d’entretien régulier. La ministre souligne que ces décisions visent à faire de Constantine « un phare culturel de premier plan aux niveaux national et international », révélant ainsi une stratégie qui dépasse la simple animation culturelle pour viser un véritable positionnement géopolitique de la ville dans les circuits culturels régionaux et mondiaux. Constantine, forte de son histoire millénaire et de son patrimoine exceptionnel, se voit ainsi confier un rôle moteur dans le renouveau culturel algérien, entre préservation de la mémoire et ouverture sur la création contemporaine.

Mohand Seghir

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